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La Psychologie générale

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Par   •  26 Avril 2014  •  5 107 Mots (21 Pages)  •  3 423 Vues

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1. Après avoir défini l’introspection, vous exposerez son principal inconvénient.

Quatre définitions, issues certes d’écoles de pensée différentes. Cependant, toutes nous renvoient à la même notion : la connaissance de moi-même par moi-même.

Principale méthode utilisée aux débuts de la psychologie expérimentale à la fin du XIXè siècle, l’introspection est une exploration intime que l’on nomme psychologie en première personne, car en quelque sorte, c’est notre propre conscience qui témoigne. Exploration de notre vie favorisant notre responsabilité face à nos comportements et à notre inconscient. Ce regard à l’intérieur de soi, nous permet de voir ce que l’on a créé en soi. Dans une telle approche, nous disséquons le bon, le moins bon et aussi le mauvais de notre moi le plus intime et nous sommes et demeurons les seuls juges de nos pensées, de nos vérités ou de nos mensonges. Nous sommes en face de nos désirs mais aussi de nos peurs. Le travail sur soi, en l’occurrence l’introspection peut nous aider à aller retrouver le point de départ de nos conditionnements inscrits dans notre mémoire, à avoir accès donc à nos propres états et contenus mentaux avec, en principe, la capacité à les communiquer avec autrui. A ce niveau, l’introspection n’est pas un dilemme, car qui mieux que nous est capable de décrire plus ou moins nos humeurs, à rapporter le contenu de pensées, d’un raisonnement, des idées qui nous traversent l’esprit ou l’imagination ? Ces représentations internes qui nous appartiennent et auxquelles nous sommes les seuls à avoir accès.

Cependant, cette méthodologie en première personne a été critiquée par plus d’un. Elle a fait l’objet de méfiance et de rejet car pour les scientifiques ce ne pouvait être une méthode fiable, solide et rigoureuse…du fait que l’objet observé et l’observateur ne font qu’un. Pour Kant, il est impossible de construire une science exacte avec les données de l’introspection « parce que évanescentes et privées » où on ne s’appuie sur aucune entité extérieure et stable…où il n’y a pas occasion de répéter les expérimentations. Auguste Conte, quant à lui est beaucoup plus radical, car il fait appel à la logique. Il conteste la possibilité de l’introspection, de cette méthode d’auto-observation parce que pour lui, le sujet ne peut pas se dédoubler…à savoir en même temps agir et se regarder agir… « être à la fois au balcon et dans la rue. » Sa réflexion se pose sur le fait que « l’individu pensant ne saurait se partager en deux, dont l’un raisonnerait et que l’autre regarderait raisonner ». Pour Wundt, qui définit la psychologie comme la science de « l’expérience immédiate » qui s’oppose à l’expérience interne, l’introspection n’est pas une observation active. Il la juge même comique. Wundt considérant que les éléments de la vie psychique sont trop fluents (ce ne sont pas des objets, mais des événements) pour qu’on leur applique une méthode de simple observation évoque que le sujet (l’observateur qui s’observe) n’exerce pas un regard interne actif. Selon lui, en psychologie, nous sommes contraints d’expérimenter, à savoir de reproduire des conditions artificielles et contrôlées, pour aboutir à des résultats solides et fiables.

Justement, la limite et l’inconvénient de l’introspection sont là. Si l’objet observé et l’observateur sont une même et unique personne, comment l’observation peut-elle avoir lieu ? Comment peut-elle rester objective ? Peut-on être à la fois passif et actif ? On ne peut se dédoubler, en toute rigueur, en toute objectivité (analogie avec l’œil qui ne se voit pas lui-même, à moins d’un miroir en face)…

Par ailleurs, si nous sommes tous plus ou moins capables de contempler notre vie de l’intérieur, sommes-nous tous aptes à prendre suffisamment du recul par rapport à notre propre « moi », à faire une analyse sincère de qui nous sommes…Cette recherche de soi-même par soi-même, où nous sommes et demeurons les seuls juges de la pertinence de notre introspection n’est pas sans poser problème. Cette étude nécessite un travail sur soi dont peu sont capables. Il n’est pas chose aisée de chercher au plus profond de nous nos vérités, nos secrets les plus intimes, nos désirs et nos peurs et de les confronter. Le plus dur n’étant pas de chercher, mais surtout d’accepter ce que nous sommes vraiment. Peut-on à la fois fouiller dans le conscient, l’inconscient et le subconscient ? Si la raison a des limites, est-ce à la raison de les constater ? Et reproche que Nietzche fait à l’encontre de Kant « est-ce à la raison de se critiquer elle-même ? » Mais il est vrai aussi que bien souvent, l’introspection reste la seule approche possible. Le tout c’est de voir la conclusion à laquelle nous aboutissons suite à une telle analyse de notre propre personne par nous -même. L’introspection restant une méthodologie du « moi extérieur » face au « moi intérieur», sommes-nous tous capables de dépasser notre orgueil ou notre mégalomanie pour faire une auto-critique suffisamment objective et juste à tout point de vue, que ce soit vis-à-vis de notre entourage que vis-à-vis de nous-mêmes ? Si on est à la fois sujet et objet, comment peut-on prendre de la distance ? Dans la mesure où l’on souhaite que l’introspection ne demeure pas un éclairage limité, on devrait l’accompagner de circonspection, de rétrospection, de prospection, de réflexion et de bienveillance pour soi et pour autrui, afin de pouvoir rester connecté au réel et progresser.

Enfin, pour terminer, il serait aussi intéressant de voir l’analyse qu’en fait Krishnamuthi sur un autre inconvénient de l’introspection. IL dit que « l’introspection est l’expression du désir de modifier ou de changer les réactions et les réponses du moi »…donc il y a toujours un but en vue. Or si ce but n’est pas atteint, cela induit forcément de la mauvaise humeur et par conséquent peut entraîner une dépression. Pour le philosophe Indien, l’introspection va de pair avec la dépression, car selon lui, dans l’action de l’introspection, il y a toujours un processus d’accumulation…le « je » examinant quelque chose dans le but de le changer. D’où une dualité pouvant entrer en état de conflit…ce qui pourrait induire un processus de frustration. Comme il n’y a jamais d’affranchissement, cela peut forcément conduire à la dépression, dû au caractère égocentrique d’une telle approche. Car pour Krishnamurthi, l’homme qui veut s’améliorer ne peut jamais être lucide, car le désir d’amélioration implique non seulement l’attente d’un résultat, mais implique

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