Analyse du surhomme de Nietzsche
Cours : Analyse du surhomme de Nietzsche. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar moi • 20 Mars 2019 • Cours • 666 Mots (3 Pages) • 975 Vues
Eva Ebengue Rose
Groupe 201
Analyse du surhomme de Nietzsche
Extrait de Ainsi parlait Zarathhoustra
Travail remis à
M. Charles-Émile L’Italien Marcotte
Pour le cours
340-102-MQ L’être humain
Institut Teccart
20 Juillet 2018
Sur la base de l’analyse de Nietzsche, l’homme commun est décrit comme cet être incapable de sortir de lui-même, s’auto-glorifiant d’être homme, allant jusqu’à fonder une pensée exaltant son humanité. L’humanisme désigne en effet cette reconnaissance de l’homme par l’homme, ce dernier se satisfaisant de sa condition sans jamais chercher à s’en extraire pour s’élever. L’homme apparaît donc comme cet être extrêmement content de soi, et célébrant ce qu’il est, immobilisant de ce fait toute tentative d’aller au-delà de lui-même, et de se dépasser lui-même. Il est cet être bienheureux de sa propre condition, la fierté qu’il en tire lui interdisant de voir la médiocrité de celle-ci ; convaincu qu’il est capable d’obtenir le dépassement par le retour à son origine, c’est-à-dire dans son créateur. Cette croyance de l’homme en l’accomplissement de soi dans le monde supraterrestre avait pour effet immédiat d’empêcher toute tentative terrestre de dépassement de soi. Véritable danger pour l’humanité nouvelle. La notion de surhomme quant a elle désigne pour Nietzsche un individu libre et créateur, un type de perfection absolue, en opposition avec l’homme commun, l’homme bon avec les chrétiens et tout autre doctrine ou attitude, fondée sur la négation de toutes valeurs, croyances ou réalités substantielles. Le surhomme est celui qui a compris que son lieu d’accomplissement était la terre, était ici-bas, et une telle compréhension lui permet de chercher à se réaliser ici et maintenant. Si le surhomme est fondamentalement créateur c’est d’abord parce qu’il a compris qu’il n’avait pas besoin d’attendre la mort pour devenir autre que soi ; c’est dès à présent, et exclusivement en ce lieu que se joue sa possibilité de se dépasser, et donc de créer. La croyance aux arrière-mondes constitue sans doute le plus formidable moyen d’inhibition de toute affirmation singulière de soi par l’acte créateur, l’homme repus de lui-même attendant patiemment et sagement que survienne son arrachement à un monde où il croit n’avoir rien à réaliser. C’est la raison pour laquelle Nietzsche qualifie ceux qui répandent la croyance au monde supraterrestre d’empoisonneurs ; ils anéantissent, au sens physique du terme, les possibilités créatrices par dévalorisation du monde. Puisque rien ne vaut vraiment en comparaison du monde supraterrestre, toute entreprise créatrice mondaine sera elle-même frappée de vanité. Libéré de l’attente d’un tel monde supraterrestre, le surhomme s’affirme ici et maintenant, et affirme du même geste que la terre est sa seule patrie. Blasphémer la terre, c’est-à-dire en nier sa présence et sa réalité, c’est là le véritable blasphème car c’est stériliser l’affirmation de soi et anéantir la condition de possibilité de toute création véritable. L’homme se doit d’être surmonté, tel est l’enseignement Du personnage Zarathoustra, faisant de l’homme un passage et non plus une essence ou une substance éternelle. Nietzsche emploie une très belle métaphore afin de préciser cette transitivité de l’homme révélée par la sagesse de Zarathoustra, affirmant que « l’homme est un pont et non un but : qu’il se dit bienheureux de son midi et de son soir, comme chemin vers de nouvelles aurores. » Appeler l’homme au dépassement, c’est faire de celui-ci une étape transitoire, mue par l’appel d’un plus que soi sans cesse exigé, mais sans cesse ajourné. Mais si cet appel au dépassement est désormais audible, c’est « précisément parce que la mort de Dieu prive l’homme du confort de la jouissance de soi, du confort de se sentir protégé par l’essence éternelle que le Créateur lui a conférée ». Ainsi selon Nietzsche, l’affirmation du surhomme est bel et bien corrélative de la mort de Dieu, dont le corrélat n’est autre que le retrait de toute essence sécurisante de l’homme au sein de laquelle ce dernier aimait à patauger mollement.
...