L’effet témoin

L’effet témoin

L’effet témoin (aussi appelé l’effet spectateur) a été étudié et mis en évidence en 1968 par Darley et Latané suite au meurtre d’une jeune new-yorkaise Kitty Genovese.

Dans la nuit du 13 mars 1964 à 3h du matin, Kitty Genovese âgée de 29 ans est violée et assassinée dans les rues du Queens. Ses cris attirent l’attention de 38 habitants des immeubles voisins. Cependant, d’après les enquêteurs aucun de ces 38 témoins n’intervient pour venir en aide à la jeune femme.

Suite à cet évènement, le New York times publie un article intitulé « les 38 témoins du meurtre qui n'ont pas appelé la police ». Celui-ci accuse la lâcheté et l’indifférence de ces témoins dont l’intervention aurait pu éviter le drame et questionne la nature de la société jugée comme apathique et dénuée d’humanité.

Deux psychologues sociaux américains Darley et Latané stupéfaits pas l’inaction des témoins lors de l’agression se sont intéressés à ce fait divers.

Leurs recherches aboutissent à la mise en évidence d’une relation entre le nombre de personnes présentes et l’aide apportée à la victime.

Ainsi 70% des personnes seules face à victime apportent leur aide alors que ce taux passe à 40% en présence de plusieurs témoins.

Darley et Latane nomment ce phénomène psychologique de groupe, la diffusion de responsabilité.

Un individu seul face à une urgence va plus facilement apporter son aide, en effet la responsabilité d’aider la personne repose uniquement sur lui. En revanche, en présence de plusieurs individus, la responsabilité se trouve partagée entre tous les témoins. Ainsi, plus le nombre de témoins est grand, plus la diffusion de la responsabilité est forte, donc plus la part de responsabilité incombant à chaque individu est faible.

Ceci explique que la probabilité qu’un individu intervienne face à une urgence diminue au fur et à mesure que le nombre de témoins augmente.

Concernant l’affaire Kitty Genovese, un doute plane cependant sur l’authenticité des faits relatés.

Une rééxamination du dossier a montré que seulement quelques-uns des voisins ont assisté à l’agression et sans forcement en comprendre la gravité. De plus un voisin est intervenu en interpellant l’agresseur depuis sa fenêtre le faisant fuir. Enfin, plusieurs témoins ont appelé la police avant la mort de la victime.

La lâcheté et l’indifférence de ces 38 témoins ne serait en réalité qu’un mythe.

Néanmoins, cette affaire a été le terreau de nombreux travaux et a ainsi permis de mettre en lumière un effet qui est bien présent dans notre société.

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