A travers l’exemple de Gibraltar, vous réfléchirez à la place de la Méditerranée dans les relations diplomatiques entre 1648 et 1815 ?

A travers l’exemple de Gibraltar, vous réfléchirez à la place de la Méditerranée dans les relations diplomatiques entre 1648 et 1815 ?

Le détroit de Gibraltar, bras de mer entre la pointe de l’Espagne et la pointe nord du Maroc, seuil d’une mer presque close, ouverture vers le grand large, est un élément structurant des cartes marines, dès l’origine il est un élément structurant sur la scène géopolitique de l’espace. A vrai dire, ce passage entre deux mondes maritimes, perçu depuis l’Antiquité comme une porte, est lui-même formé de plusieurs limites qui créent un espace en soi, structuré par des promontoires et des golfes. Ainsi, comme les autres détroits, celui de Gibraltar a comme caractéristiques fondamentales d’unir deux plans d’eau maritimes, et d’offrir une porte transversale entre deux terres. D’importants flux de circulation s’y recoupent donc, et ce n’est pas un lieu sans intérêt. Bien au contraire, c’est un point stratégique aux enjeux géopolitiques et diplomatiques importants, qui ne peuvent laisser indifférents ni les États qui se trouvent sur les rives, ni les grandes puissances qui tiennent à pouvoir utiliser, voire contrôler cette grande voie de passage. C’est pourquoi Gibraltar est un parfait exemple pour présenter les relations diplomatiques, c’est-à-dire, les rapports officiels et suivis que deux États entretiennent entre eux, entre 1648 et 1815, car c’est un espace observé et convoité et est ainsi devenu un lieu de tensions latentes mais aussi un lieu de mélange et d’échanges. Ainsi dans un contexte où, au début du XVIIIème siècle, l’hégémonie maritime anglaise est croissante et les puissances maritimes concurrentes sur l’aire atlantique, l’Espagne, le Portugal et la France, ne tardent pas à s’écrouler devant une Angleterre qui devient une véritable thalassocratie, selon les termes de Chassaigne en 1996. L’entrée en méditerranée est la prochaine étape de ce processus de domination des mers. Et, en effet, cela va susciter quelques tensions et négociations entre les européens : la mer Méditerranée présentant de nombreux enjeux qui sont en lien direct avec cette fameuse porte d’entrée et de sortie.

Pourquoi Gibraltar, est-il un point stratégique et présente-t-il de nombreux enjeux dans les relations diplomatiques concernant la mer Méditerranée entre 1648 et 1815 ?

I / Des tensions et appropriations stratégiques dans les relations diplomatiques tel que celle de Gibraltar

1. Une puissance anglaise qui prend de plus en plus de place en Europe

L’Angleterre se constitue une véritable marine nationale et l’essor des îles sucrières et des Treize colonies devient le moteur commercial de l’expansion britannique qui conduit à l’ouverture des premiers comptoirs en Inde.

Hégémonie anglaise

Impérialisme britannique, colonisation, décolonisation

L’Angleterre en pleine expansion maritime et commerciale impose -> vision du monde et des échanges : les Navigation Acts -> 1651 -> interdisent de transporter des marchandises sur des navires autres qu’anglais 

1. Des tensions autour des enjeux méditerranéens entre les Etats européens

Acquisition par les Anglais

Le Rocher est occupé par surprise par les forces anglo-néerlandaises de l’amiral George Rooke le 25 août 1704. La paix d’Utrecht, en 1713, ratifiée en ce qui concerne Gibraltar par le traité de Versailles de 1783, en assure la possession ”pour toujours” (cf. annexe A) à l’Angleterre malgré les nombreuses tentatives faites par les Espagnols pour reprendre la place. Gibraltar est d’abord considéré comme un territoire militaire, un port d’escale, sur les routes vers l’empire britannique d’Asie. En 1800, Malte devient un deuxième point d’appui et en 1814 Corfou est le troisième. La route des Indes qui passe par la Méditerranée est ainsi verrouillée.

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