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Stéphanie Burgaud, « Le tournant de 1863 pour la diplomatie napoléonienne », Napoléonica, La Revue, n°3, décembre 2008-février 2009

Fiche de lecture : Stéphanie Burgaud, « Le tournant de 1863 pour la diplomatie napoléonienne », Napoléonica, La Revue, n°3, décembre 2008-février 2009. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Avril 2017  •  Fiche de lecture  •  1 201 Mots (5 Pages)  •  819 Vues

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Fiche de lecture 21 : Stéphanie Burgaud, « Le tournant de 1863 pour la diplomatie napoléonienne », Napoléonica, La Revue, n°3, décembre 2008-février 2009

        En 1856, le traité de Paris marque la fin de la guerre de Crimée, avec la défaite de l’empire russe face à la coalition franco-britannique. Cette date représente l’apogée de la puissance diplomatique napoléonienne. La France bénéficie du prestige militaire de grandes victoires contre la Russie, considérée jusqu’alors comme la première puissance militaire du continent. Napoléon III souhaiterait redessiner les frontières de l’Europe à son avantage, pour compenser les pertes territoriales du Congrès de Vienne de 1815, marquant le déclin du Premier Empire. Pour Stephanie Burgaud, normalienne, agrégée et docteur en histoire, la paix lui donne plusieurs choix pour arriver à ses fins. Il peut jouer le jeu des alliances, en s’appuyant sur une nouvelle entente franco-britannique ou en développant des relations avec la Russie. Il peut aussi soutenir « la lutte des nationalités », c’est-à-dire favoriser la naissance de nouvelles nations pour ensuite les rattacher à la France, en soutenant les unifications allemandes et italiennes par exemple. Napoléon choisit de mener les deux types de politique conjointement. Néanmoins, les orientations de sa politique extérieure sont gravement bouleversées par une insurrection polonaise éclatant à la mi-janvier 1863.

Dans son article, l’auteure va tâcher de décrire cet évènement et de montrer en quoi il représente un tournant pour la diplomatie napoléonienne.

I) Le retour des nationalités ?

L’insurrection de 1863 est un soulèvement militaire planifié par une organisation patriotique radicale surnommée « les rouges ». Leur but est de se dissocier de l’Empire tsariste. Le conflit en tant que tel éclate en janvier, en réaction à une politique russe de recrutement militaire forcé ayant pour but de se débarrasser de la jeunesse d’opposition. Le soulèvement est réprimé de manière impitoyable par l’Empire russe.

Face à cet événement, la position diplomatique française est inconfortable de par sa dualité. Napoléon a d’un côté noué des relations avec la Russie dans une logique de conciliation. De l’autre, il a manifesté une certaine solidarité à l’égard de la Pologne, dans une logique de soutien à la lutte des nationalités. Czartoryski, prince polonais en exil en France et grande figure de l’opposition à la Russie, s’attache à le rappeler.  

La France semble tout d’abord appliquer une politique attentiste pour ne pas porter atteinte à ses relations avec la Russie. Elle exprime son « indignation » à propos de l’insurrection. Cependant, elle ne suit pas le mouvement de solidarité de la Prusse envers la Russie, institué par un accord concernant la poursuite réciproque des insurgés sur le sol des deux pays le 8 février 1863, la convention d'Alvensleben. Cette volte-face s’explique selon l’auteure par des motifs stratégiques.

II) Une occasion de puissance

        L’action diplomatique française est difficile à analyser car elle est d’abord dirigée contre la Prusse (entre février et mars) puis contre la Russie (de mars à août).

Pour Napoléon, il faudrait adoucir la répression des insurgés polonais, et « rétablir le Royaume de Pologne tel que les traités de 1815 l’ont reconnu ». Il fait ici référence au Congrès de Vienne ayant fait de la Pologne un Etat satellite de l’Empire russe, le « Royaume du Congrès ». Or celui-ci perd son autonomie et est réorganisé par la Russie en 1831. Pour Mme Burgaud, Napoléon ne cherche pas à résoudre la question polonaise à cause de la pression de l’opinion publique, mais dans un but de gain de puissance. Il espère amener les Etats européens à réfléchir sur une modification des frontières de 1815 en sa faveur, et imagine déjà pour cela réunir un Congrès aux Tuileries.

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