Société initiatique
Dissertation : Société initiatique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar grandpapa • 11 Février 2018 • Dissertation • 1 028 Mots (5 Pages) • 456 Vues
Sociologie
Anthropologue français, Pierre CLASTRES (1934-1977) s’est spécialisé en anthropologie politique des sociétés amérindiennes sans Etat. Homme de terrain, il accomplit de 1963 à 1974 diverses missions en Amérique du sud, notamment au Paraguay où il séjourne chez les Guayakis, population alors presque inconnue et qui ignorait l’agriculture. L’essentiel de la pensée de CLASTRES est développée dans Recherches d’anthropologie politique. Son œuvre majeure La société contre l’État est un essai paru en 1974 où il critique l’anthropologie politique traditionnelle et développe l’idée que les sociétés primitives sont des sociétés contre l’État. Nous étudierons dans ce cas-ci un passage de son essai dédié aux rites d’initiations chez les sociétés dites primitives. En effet, si l’on part du principe qu'il est impossible de penser la société sans le pouvoir politique, CLASTRES pense que la nature du pouvoir politique dans les sociétés permet d’en distinguer deux types irréductibles l'un à l'autre: d’un côté les sociétés où le pouvoir politique est coercitif, sociétés à Etat, et de l’autre les sociétés, dites archaïques ou primitives, où le pouvoir politique n'est pas coercitif, sociétés sans Etat. Absence de coercition ne signifie pas absence de pouvoir, car le pouvoir coercitif n’est qu’un cas particulier du pouvoir politique, qui lui est «universel» et «immanent au social». Même dans les sociétés où il n’y a pas d’institutions politiques, il y a du pouvoir politique, car ce sont des sociétés. Ainsi donc nous pouvons nous poser la question suivante; Les rites initiatiques ont-ils des fins politiques ? Nous verrons dans un premier temps le statut qu’entretient la loi au sein de ces sociétés, puis, dans un second temps, nous étudierons la relation mémoire-loi-écriture présente dans cet extrait.
«la dureté de la loi, nul n’est censé l’ignorer». divers moyens avec diverses sociétés ont été inventés afin de maintenir la mémoire des individus quant à la dureté de cette dernière. Bien qu’il ne soit ici question de comparer ces moyens mis en place, il apparaît néanmoins nécessaire d’établir une comparaison à titre indicatif entre nos sociétés face à la loi. Issue d’une société étatique, l’instruction avec l’école devenue obligatoire ne peut échapper à personne, cette instruction, de ce fait, annule toute transgression et ignorance de notre part car, de fait, la loi au-delà du fait qu’elle soit dure, «la loi est en même temps écriture». On retrouve ce lien entre loi et écriture aussi chez les sociétés dites primitives notamment lors de rite de passage. Ces rituels à caractère initiatique où l’initié passe par une prise en compte de son corps, la société désigne le corps des initiés pour marquer un passage du temps, le corps devient ainsi donc une manifestation.
Cette manifestation là est donc le point d’appui sur lequel va s’orchestrer la vie de l’initié, en effet ce marquage ne peut pas être considéré comme une contingence aux yeux de cette société, il s’agit d’une marque à la fois d’appartenance mais aussi de secret. La marque est selon eux un obstacle à l’oubli, le corps constitue une réelle mémoire, le rappel y est clair, la manifestation devient alors une réalité essentielle aux yeux de l’initié qui devient alors le dépositaire d’un savoir transmis.
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