Rousseau le contrat social.
Cours : Rousseau le contrat social.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kim67600 • 25 Septembre 2016 • Cours • 1 397 Mots (6 Pages) • 838 Vues
Anderson, Benedict: L'imaginaire national Réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme, Paris, La Découverte, 1996. (Editions originales: Londres, 1983, 1991).
Résumé
Problématique
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L'auteur
Benedict Anderson enseigne les relations internationales à l'université de Cornell, aux Etats-Unis. Il est spécialiste du Sud-Est asiatique et a publié entre autre Java in a time of Revolutions, Revolution, Literature and Politics in Siam in the American Era et Language and Power: Exploring Political Cultures in Indonesia.
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Dans cet ouvrage, classique de l'historiographie anglo-saxonne, Benedict Anderson se propose de “changer notre approche du nationalisme en le concevant dans un esprit anthropologique comme une manière d'être-au-monde à laquelle nous sommes tous soumis, plutôt que simplement, l'idéologie politique de quelqu'un d'autre” (p 9). C'est la “Grande Transformation” (avènement du capitalisme, selon l'expression de Karl Polanyi) qui, en détruisant les anciennes communautés a permis d'en imaginer et réimaginer d'autres. Dès le XVIeme siècle, la conception traditionnelle qui fait du “village” le référentiel naturel a été bouleversée par le début des migrations massives, l'augmentation de la circulation de livres imprimés, la révolution des moyens de transports. Ainsi apparurent des Britanniques ou des Français qui n'avaient jamais vu la Grande-Bretagne ou la France: ce sont les premiers nationalismes, des nationalismes d'Europe mais hors d'Europe. Le capitalisme déracina les hommes non seulement dans la dimension spatiale mais aussi dans la dimension temporelle: le temps devient mécanique (cadence d'usine, horloges), infini (géologie); c'est la naissance d'un “temps vide et homogène” dans lequel on imagine que baigne l'histoire de chaque nation. Ainsi, Anderson s'accorde avec d'autres auteurs pour faire du nationalisme un produit de la modernité.
Le nationalisme est particulièrement difficile à définir car contrairement aux autres - ismes aucun grand penseur ne s'est penché sur lui. Pour le définir, il ne faut pas le considérer comme une idéologie mais comme appartenant au même ordre de phénomènes que la religion ou la parenté (définition anthropologique). La nation est “une communauté politique imaginaire, et imaginée comme intrinsèquement limitée et souveraine” (p 19). Imaginaire, parce que même les membres de la plus petite nation ne connaîtront jamais la plupart de leurs concitoyens. Imaginée comme limitée, car aucune nation ne s'estime coextensive à l'humanité. Imaginée comme souveraine, car apparue quand les Lumières détruisaient la légitimité de droit divin des monarques (donc, ici, la souveraineté est celle de la nation comme peuple). Imaginée comme une communauté, car toujours pensée comme une camaraderie profonde, horizontale, une fraternité qui fait que des milliers de gens ont été prêts à mourir pour elle.
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Définition
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Les origines de la conscience nationale
La possibilité d'imaginer la nation est apparue le jour où trois conceptions culturelles fondamentales ont perdu leur prégnance sur la conscience des hommes: une langue particulière, différente de celle utilisée dans la vie courante (latin...) donne accès à la vérité religieuse; la société est naturellement organisée autour et au dessous des monarques; les origines temporelles du monde et des hommes sont identiques. Le déclin de ces trois idées sous la poussée des Lumières et du capitalisme a rendu possible la conscience nationale.
Anderson fait une place très importante au “capitalisme de l'imprimé” dans l'émergence de l'idée nationale. Le capitalisme allié à la technologie de l'imprimerie (l'édition) a rendu possible une union imaginée des lecteurs de la même langue, quelles que soient les frontières. Toutefois ceci n'explique pas l'émergence des Etats-Nations modernes (qui partagent souvent entre eux la même langue nationale d'imprimerie).
Pour comprendre l'origine des Etats-Nations modernes, Anderson nous invite à étudier le cas des “pionniers créoles”. Les Créoles sont les Européens nés aux Colonies et rejetés par la Métropole (Amérique espagnole notamment). Lors des mouvements d'indépendance nationale menés par ces créoles, San-Martin, un des leaders créoles des indépendances sud-américaines, déclara qu'on ne “donnera plus le nom d'indiens ou d'indigènes aux aborigènes; ce sont des enfants et des citoyens du Pérou qu'on appellera des Péruviens”. Cette conscience nationale extraordinaire s'explique selon Anderson par la multiplication des presses d'imprimerie créoles qui ont aidé à diffuser une identité aux différentes parties de l'Empire et aux “pèlerinages” des fonctionnaires créoles qui ont mesuré la condescendance dans laquelle les tenaient les Métropolitains.
Ainsi, pour Anderson, ni les intérêts économiques ni le libéralisme des Lumières ne suffirent à créer d'eux-mêmes une communauté imaginée suffisante pour créer un Etat-Nation. C'est le rôle des Créoles qui a été déterminant.
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