Logistique Le Nouveau périmètre De Compétitivité

. L’Etat va dupliquer le schéma du plan Azur dans la logistique

SOUS la pression de la concurrence et l’ouverture des frontières, les entreprises marocaines explorent un nouveau gisement de compétitivité. L’organisation de la chaîne logistique est un des principaux chantiers ouverts dans l’industrie et les grandes entreprises. En moyenne, selon les experts, les coûts liés à la logistique représentent entre 10 et 15% du prix de revient d’un produit, dans les cas les plus performants. En baissant ce seuil, ce sont autant de marges de manœuvre de gagné face à la concurrence. La logistique est un ensemble de maillons, qui vont des approvisionnements à la mise à disposition du produit au client en passant par le stockage. Sur chaque morceau de la chaîne, il apparaît clairement que le potentiel d’optimisation est important. A condition de bien identifier ses besoins et de se fixer une stratégie claire et lisible. Comme cela fut le cas en Europe, la grande distribution et, de manière globale, la distribution moderne, a pris une longueur d’avance sur le reste des secteurs économiques. Pour livrer dans les délais et dans des conditions de sécurité leur réseau de magasins, les enseignes d’hypermarché et de supermarché comptent chaque centime. Dans un contexte où les marges sont extrêmement réduites, celles qui disposent d’une logistique efficace ont aussi de grandes chances de battre la concurrence.

Effets collatéraux Cette montée en puissance de la fonction logistique dans les grandes entreprises a un côté structurant. Elle se traduit par la diffusion de bonnes pratiques autour de leurs prestataires. Prenez l’exemple du transport routier des marchandises. Pour prétendre au référencement auprès de gros chargeurs industriels, les PME de fret routier doivent obéir à un cahier des charges draconien. Pour accompagner ce mouvement, les pouvoirs publics annoncent un plan ambitieux sur le modèle du plan Azur dans le tourisme. L’idée de développer un maillage de plateformes sur le territoire, condition indispensable pour réorganiser les flux de marchandises. Le ministre du Transport et de l’Equipement le dévoile en exclusivité dans ce dossier. Karim Ghellab dit pouvoir compter sur la détermination du gouvernement pour lever les obstacles, notamment sur le foncier, obstacle auquel se heurtent les investisseurs privés pour aménager des entrepôts logistiques. Il annonce tout un schéma directeur. S’il aboutit, il aura des effets collatéraux sur les nuisances dans les villes, la pollution et la circulation cauchemardesques à Casablanca. Il sera peut-être temps de restreindre la circulation des camions de marchandises sur certaines tranches horaires. Toute une série de prestations à valeur ajoutée se grefferont à ces infrastructures, de la formation aux centres d’appels, entre autres. En attendant, il va falloir combler rapidement les carences en compétences dans un domaine pourvoyeur d’emplois et un gisement formidable de nouveaux métiers. En attendant, les entreprises se «débrouillent» comme elles peuvent et recourent au système «D» pour trouver des caristes, des magasiniers, des gestionnaires d’entrepôts, etc. Comme dans le tourisme, la formation est un grand défi dans la logistique.A.S.

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