Le vote : une expérience collective ou individuelle ?

Conformément à l’article 3 de la Constitution de 1958, tous les Français majeurs jouissant de leurs droits civils et politiques ont le droit de voter, sans distinction de sexe, d’origine, de religion ou de convictions politiques. Le vote est une opinion exprimée, dans une assemblée délibérante, un corps politique et l'opération par laquelle les membres d'un corps politique donnent leur avis. Il est l'expression de la souveraineté nationale qui appartient à la Nation, qui est un être collectif et indivisible, ce qui implique d'avoir recours à des mandataires qui représentent la nation toute entière et sont en mesure d'exprimer la volonté du peuple souverain. Selon Muriel Darmon, ''la socialisation politique est l’ensemble des processus par lesquels l’individu est conditionné par la société globale et locale dans laquelle il vit, processus au cours desquels l’individu acquiert ses façons de faire, de penser. C’est donc la façon dont la société forme et transforme les individus politiquement. Elle distingue la socialisation dite primaire, qui s’opère durant l’enfance et qui a un poids décisif en matière de construction identitaire, de la socialisation dite secondaire, qui a lieu par la suite, complétant ou modifiant nos acquis. Ces valeurs auxquelles nous sommes attachés nous servent au moment du vote et déterminent nos choix politique. L'isoloir, quant à lui, symbolise la liberté de l’électeur de choisir, à l'égard de toute influence extérieure.'' Nous pouvons donc nous demander dans quelle mesure sommes nous réellement maîtres de nos convictions ? Nous allons voir que le vote est donc bien influencé par notre quotidien (I), mais cependant nuancé par notre propre pensée (II).

I- Une expression collective par le vote

Le citoyen électeur peut être influencé par les groupes sociaux, professionnels et religieux auxquels il appartient (A). Le modèle de Columbia explique ces variables électorales (B).

A- L'électeur appartient à un groupe électoral

Avant les sondages, la géographie à longtemps été la seule clef de compréhension des votes. Aujourd'hui, les études sociologiques sur le vote, ont mis en évidence le fait que le statut social, la religion, le lieu de résidence permettent de prédire les choix électoraux.

Le vote est individuel, mais influencé par les groupes auxquels on appartient, car si le vote est individuel, l’élection est collective. C'est par notre socialisation politique et par l'influence de notre entourage que nous créeons nos idéologies politiques. Ce que notre vote confirmera.

B-Le modèle de Columbia et les variables électorales

Lazarsfeld interrogea à plusieurs reprises 4 groupes de 600 électeurs afin d'observer l’évolution des opinions électorales durant une campagne. ''Il observera à la suite de ce sondage que les campagnes présidentielles ont un impact relativement faible sur le choix du candidat, contrairement à l'influence de son entourage et à ses caractéristiques sociales, qui déterminent ses préférences politiques. Il distingue alors trois facteurs majeurs : le statut socio-économique, la religion et le lieu de résidence de l’électeur. Les sondages effectués ont permis de mesurer les relations entre caractéristiques sociales et orientation électorales. Ainsi, le milieu professionnel, les revenus

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