La Démocratie chrétienne en France

                                  Mémoire : La démocratie chrétienne en France                                                       BRUNO

                                                                                                                                                                               Victor

La France a produit l’une des pensée « chrétienne démocrate » parmi les plus féconde en Europe.

Depuis la révolution française, de nombreux intellectuels, philosophe et hommes politiques se sont attachés à avancer une conception chrétienne de l’Homme en démocratie. Paradoxalement, cette pensée n’est pratiquement jamais parvenue à se constituer afin de traduire une expression politique sous la forme d’un parti stable. Au coeur d’une Europe empreinte des principes chrétiens démocrates depuis sa conception avec des hommes comme Robert Schumann, Helmut Kohl, jusqu’à sa gouvernance actuelle par Jean Claude Junker et Angela Merkel qui en prend le leadership, la France semble souvent en décalage avec ces principes en partie à cause d’un manque de stabilité due au balancier permanent entre gauche et droite.

Un mythe s’est crée autour de la démocratie chrétienne, elle a été accusée de vouloir restaurer le « saint empire » en construisant une « Europe Vaticane », s’arrêter ces présupposés reviendrait à ignorer l’importance du personnalisme dans la pensée chrétienne démocrate, à ne pas prendre en compte les divergences entre les partis chrétiens européens, entre les chrétiens eux même.

La difficulté pour les démocrates chrétiens consiste, dans un premier temps, à fédérer des chrétiens de différentes sensibilités politique, d’ou la nécessité de se positionner au centre et de prôner une « troisième voie » dans un jeu d’équilibriste. Ensuite, il s’agira de rassembler au delà des chrétiens, ce qui n’est pas chose aisée dans un pays laïque.

A travers l’évolution historique, nous chercherons également à comprendre les dissensions entre chrétiens modérés et chrétiens plus traditionnels, des tensions structurantes qui se cristallisent face à des événements historiques de différentes natures.

Nous étudierons cette pensée sous un angle historico-conceptuel de manière à comprendre comment elle a accompagnée le développement de la démocratie en France, comment elle a su se réinventer, parfois se sacrifier, afin de conserver une expression politique.

Comment la démocratie chrétienne française s’est elle forgée une pensée propre ? De quoi relèvent ces doctrines ? Que révèle l’échec de leur traduction politique incarné par le MRP ? Quel héritage cette pensée laisse t-elle en 2017 ?

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La genèse d’une mouvance chrétienne démocrate :

Face aux deux grands événements de la fin du XVIIIème siècle que sont la révolution et le développement du capitalisme les chrétiens français sont partagés entres deux réactions radicalement différentes. Une partie d’entre eux étaient réactionnaires et voyaient une logique « satanique » dans les principes de 1789, le problème ouvrier n’étant qu’une séquelle évidente de ces terribles événements. A l’inverse les chrétiens modérés du groupe Avenir voyaient dans la révolution française une forme de christianisme inconscient, ils voyaient cette mouvance comme « un auxiliaire, presque une amie qu’il fallait éclairer et diriger ».

dEntre ces deux réponses radicales à la révolution, une mouvance catholique libérale se forme « politique de tolérance du fait accompli, sans doctrine ni philosophie de l’histoire, simple adaptation opportuniste du siècle, au courant qui emporte la nation ».

Voilà que pour la première fois de son Histoire, des chrétiens vont emprunter une « troisième voie », naissance d’un concept qui leur permettra déjà de tirer leur épingle du jeu dans cette première partie du 19ème siècle.

Cette mouvance catholique-libérale était à l’époque représentée par trois célèbres hommes politiques qui étaient surtout des penseurs, des hommes de lettres : Montalembert, Tocqueville et Chateaubriand.

Ces catholiques libéraux s’affirmeront au fil du siècle comme des démocrates convaincus, en témoigne cette déclaration de Chateaubriand dans un style qui lui est propre :

« Royauté et aristocratie sont deux choses qui survivent, elles ne vivent pas, l’idée démocratique creuse, l’égalité croit, quand la galerie souterraine sera creusée, la fougasse chargée, l’étincelle mise à la poudre, les remparts voleront dans l’air et les peuples entreront par les brèches des murs écroulés »

 Ces hommes sont donc finalement les illustres ancêtres des chrétiens démocrates, ils font face aux autorités ecclésiastiques de l’époque qui étaient évidemment réticentes à l’idée même de démocratie libérale et Républicaine.

Dans les années 1830 un célèbre prêtre-philosophe nommé Lammenais publiera successivement Parole d’un croyant puis Le livre du peuple, ces ouvrages posent l’épineuse question de l’alliance entre l’Eglise et les nouvelles idées de libertés, mais Lammenais prônera surtout la nécessité d’établir une véritable doctrine sociale de l’Eglise.  Par ces travaux, Lammenais proposera une constitution avec une conception novatrice d’un cadre théologico-politique particulier, affirmant que l’instauration d’une république stable nécessite un pouvoir spirituel, une religion civile.  Finalement, les thèses de Lamentais le brouillèrent définitivement avec l’Eglise, il fut même enterré civilement dans une fosse commune.

Nous pouvons ici citer Tocqueville :

« L’un de mes rêves, le principal en entrant dans la vie politique était de travailler à concilier la société moderne et l’Eglise »

« C’est le despotisme qui peut se passer de la foi, non la liberté »

A la fin du XIXème siècle, alors que beaucoup de mouvements démocrates chrétiens prennent racines à travers l’Europe, la démocratie chrétienne française peine déjà à trouver son expression politique de part l’instabilité du régime français et surtout de part la forte résistance des catholiques conservateurs. En effet, certains événements français tels que les violentes journées de la commune de Paris révèlent de fortes passions anti-cléricales et anti bourgeoises qui circulent dans tous le pays, face à ces tensions, les catholiques se radicalisent et font bloc contre le socialisme et les républicains radicaux, dans un combat pour une restauration monarchique.

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