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L'accès des femmes au métier politique

Dissertation : L'accès des femmes au métier politique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2019  •  Dissertation  •  2 970 Mots (12 Pages)  •  637 Vues

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Exposé de Science politique

Sujet de dissertation : L’accès des femmes au métier politique

Introduction :

2018 a été une année charnière pour les représentantes du peuple américain. En effet, lors des midterms (les élections américaines survenant à la moitié du mandat du président), on recense un nombre conséquent de femmes élues: 257 qui vont siéger à la Chambre des Représentants ou au Sénat. Un record d’autant plus historique puisque selon l’universitaire Danielle Thomsen, le cap symbolique des 100 représentantes sur 435 sièges à la Chambre pourrait être dépassé pour la première fois. Une évolution qui aura toutefois tardé à se mettre en place, puisque pendant longtemps, l’accès à la sphère politique était uniquement réservé aux hommes. Le domaine politique ne se limite pas aux élections nationales, on peut également briguer un mandat en tant que maire, conseiller municipal, départemental, régional, en tant que député ou sénateur… Les postes sont nombreux et l’intégration des femmes se fait progressivement en changeant de ce fait les stéréotypes selon lesquels la politique n’est qu’une affaire d’hommes.

Problématique : Mais en quoi l’accès des femmes au pouvoir a-t-il modifié la vision du politique?

On va donc évoquer dans un premier temps, le rôle des femmes dans la politique

et leur évolution (permise entre autre par une intégration progressive et la création de mesures), puis nous évoquerons ensuite les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées avec notamment le poids des stéréotypes de genre et les différences de traitement dans le cadre de leurs fonctions.

I. Le rôle des femmes dans la politique : une évolution manifeste 

A) La formation et l’intégration dans le système politique

Le choix de la politique intervient souvent à des moments d’incertitude, d’échecs ou même de doutes quant à la poursuite des études ou lorsque des jeunes ne se sentent pas véritablement sûrs de leurs ressources scolaires. Et si certains choisissent d’écourter leurs études ou de ne plus les poursuivre, c’est aussi parce qu’ils n’en ont pas la capacité ou les opportunités qui leur permettraient de les mener à bien.  Ainsi, la carrière politique apparaît pour eux comme une porte de sortie face à cette incertitude. Dans son article « Devenir professionnel de la politique. Militant et collaborateur politique », Sébastien MICHON retient deux principales possibilités quant à l’intégration des jeunes dans le système politique à savoir être permanent au sein d’une organisation ou alors collaborateur d’élu. Sébastien Michon procède à un ensemble d’entretiens qu’il mènera sur vingt-deux militants jeunes devenus collaborateurs politiques et qui abordera principalement les parcours militants et scolaires de ces jeunes. On s’aperçoit, d’après l’ouvrage coordonné de Guillaume Courty, que les collaborateurs politiques commencent généralement après une courte expérience professionnelle dans la communication, le lobbyisme, les relations publiques ou même à l’issue de leurs études. Ceci dit, le militantisme apparaît, d’après Sébastien Michon, comme un cursus parallèle. En effet, les élus et les organisations politiques sont particulièrement attirés par les jeunes militants du fait de leurs savoir-faire forgés pendant des années au sein d’entourages politiques mais aussi du fait de leurs caractéristiques puisque si certains de ces jeunes deviennent collaborateurs d’élus, c’est d’abord grâce à leur capital social qui est très développé, de leur capacité de rédaction acquise durant leur militantisme et leur suivi de l’actualité, leur maîtrise de la communication politique, utile au quotidien, dans l’accomplissement des tâches soumises par les élus ou organisation. «Autant de connaissances et de savoir-faire nécessaires dans ce type d’activité qu’il n’est pas possible d’obtenir directement par les enseignements». De ce fait, le capital militant permet à ces jeunes de compenser des “propriétés scolaires” qui seraient moins admises par les élus. Il faut noter que certains de ces jeunes sont généralement diplômés de l’enseignement supérieur (trois quarts environ des assistants à l’Assemblée nationale ont un diplôme à bac + 4, la quasi-totalité au Parlement européen) en science politique  ( la moitié des assistants du Parlement européen, un quart environ des assistants de l’Assemblée nationale)  ou en droit  ( un quart des assistants du Parlement européen*).

Outre le militantisme, le positionnement dans l’espace politique représente un élément important quant à l’intégration dans le système politique, la voie la plus fréquente étant celle de celles et ceux qui se sont investi(e)s pendant plusieurs années dans un mouvement de jeunesse d’un parti de gouvernement tel que “ Jeunes socialistes”. Un exemple typique est celui d’une femme interviewée dans le cadre des recherches de Sébastien Michon. Cette assistante parlementaire est entrée dans le MJS ( Mouvement des jeunes socialistes ) à l’âge de quinze ans. Ayant participé à plusieurs campagnes électorales et effectué des stages dans des institutions politiques et ce, grâce à ses contacts au sein du Parti Socialiste, elle gravit les échelons dans l’organisation et devient ainsi  assistante parlementaire d’une adjointe au maire devenue eurodéputée après avoir été élue, à la fin de ses études, Conseillère municipale. Toutefois, dans l’article « Le temps long de la politique» de Boelaert Julien, Michon Sébastien et Ollion Etienne, fort est-il de constater que parmi les jeunes ayant travaillé dans un tel entourage, les femmes sont moins bien représentées. On peut alors voir se dessiner un “effet parité” où les femmes nouvellement arrivées dans le champ politique, ont des carrières plus courtes contrairement à leurs collègues masculins.

(Sources : MICHON Sébastien, « Devenir professionnel de la politique. Militant et collaborateur politique », Agora débats/jeunesses, n°52, pp.121-135. / Boelaert Julien, Michon Sébastien, Ollion Etienne, « Le temps long de la politique », Pouvoirs, 2017, vol.2 ) 

*Les chiffres ici mobilisés sur l’Assemblée nationale sont issus de l’enquête réalisée par le CARMA (Collectif d’analyse et de recherche sur le métier d’assistant) de l’université Paris-I (Fretel, Meimon, 2005), ceux sur le Parlement européen de notre propre enquête (Michon, 2008).

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