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Fidel Castro: Discours 26 Juillet 1973

Mémoire : Fidel Castro: Discours 26 Juillet 1973. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mars 2013  •  3 699 Mots (15 Pages)  •  1 305 Vues

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Fidel CASTRO

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« Vous êtes saisis d’horreur parce que nous voulons abolir la propriété privée. Mais, dans votre société, la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres. C’est précisément parce qu’elle n’existe pas pour ces neuf dixièmes qu’elle existe pour vous. Vous nous reprochez donc de vouloir abolir une forme de propriété qui ne peut exister qu’à la condition que l’immense majorité soit frustrée de toute propriété. » Karl Marx

DISCOURS PRONONCÉ LE 26 JUILLET 1973 À SANTIAGO DE CUBA, À LA CERÉMONIE SOLENNELLE POUR LE VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’ATTAQUE DE LA CASERNE MONCADA

Notre peuple généreux a voulu commémorer avec ferveur et respect ce jour qui marque le vingtième anniversaire de l’attaque de la caserne Moncada.

Les amis de la Révolution fêtent aussi avec nous, dans bien des endroits du monde, ce 26 juillet. Nous remercions profondément les nombreuses délégations distinguées d’Etats et d’organisations amies qui sont venues partager avec nous les festivités.

Le 26 juillet est devenu une date historique dans les annales de la longue et héroïque lutte de notre patrie pour sa liberté. Ce n’était assurément pas ce grand honneur l’objectif qui guidait ceux d’entre nous qui voulûmes prendre cette forteresse.

Aucun révolutionnaire ne lutte en pensant au jour où les faits découlant de son action recevront les honneurs d’une commémoration. « Le devoir doit s’accomplir simplement et naturellement », a dit Martí. Faire notre devoir nous a conduits à cette action sans que nul n’ait pensé aux gloires et aux honneurs de cette lutte.

Le devoir nous impose de même de nous réunir ici ce soir pour rendre hommage, non à ceux d’entre nous qui vivons encore et avons eu le privilège de voir le fruit des sacrifices de ce jour-là, mais bel et bien à ceux qui sont tombés d’une manière glorieuse et héroïque pour une cause dont ils n’eurent pas le privilège et le bonheur de voir se déployer les insignes triomphantes sur le sol chéri de la patrie qu’ils ont fertilisée de leur sang jeune et généreux.

Il fallait une fois de plus arborer les drapeaux de Baire, de Baraguá et de Yara. Il fallait lancer un assaut final pour couronner l’œuvre de nos ancêtres, et ce fut le 26 juillet. Ce qui détermina cet assaut, ce ne fut pas l’enthousiasme ou le courage d’une poignée d’hommes ; ce fut le fruit de profondes méditations sur l’ensemble spécifique de facteurs objectifs et subjectifs qui prévalaient à cet instant-là dans notre pays.

La nation étant dominée par une clique sanguinaire de gouvernants rapaces, au service de puissants intérêts intérieurs et extérieurs, qui s’appuyaient sans scrupules sur la force, le peuple n’ayant aucune forme ou aucun moyen légal d’exprimer ses souhaits et ses aspirations, l’heure était venue de recourir de nouveau aux armes.

Mais, une fois arrivé à cette conclusion, comment réaliser l’insurrection armée alors que la tyrannie était toute puissante, dotée de moyens de guerre modernes, soutenue par Washington, alors que le mouvement ouvrier était fragmenté et sa direction officielle aux mains de gangsters, vendue corps et âme à la classe exploiteuse, alors que les partis d’opinion démocratique et libérale étaient désarticulés et sans guide, alors que le parti marxiste était isolé et réprimé, alors que le maccarthysme battait son plein idéologique, alors que le peuple n’avait pas une seule arme ni aucune expérience militaire, alors que les traditions de lutte armée remontaient à plus d’un demi-siècle et étaient presque oubliées, alors que régnait le mythe selon lequel on ne pouvait faire une révolution contre l’appareil militaire en place, et, finalement, alors que l’économie jouissait d’une prospérité relative grâce aux cours élevés du sucre dans l’après-guerre, sans que l’on puisse entrevoir à l’horizon une crise aiguë comme celle qui avait poussé de soi-même les masses désespérées et affamée à la lutte dans les années 30 ?

Comment soulever le peuple, comment le conduire au combat révolutionnaire pour surmonter cette crise politique amollissante, pour sauver le pays de la prostration et du retard épouvantable qu’avait signifié le putsch félon du 10 mars et mener de l’avant une révolution populaire et radical qui transformât enfin la république médiatisée et le peuple asservi et exploité en la patrie libre, juste et digne pour laquelle plusieurs générations de Cubains avaient lutté et péri ?

Tel était le problème qui se posait au pays dans les moins qui suivirent la nouvelle montée de Batista au pouvoir.

Se croiser les bras et attendre ou lutter, tel était pour nous le dilemme.

Mais nous qui avions en nos âmes un rêve révolutionnaire et aucune intention de nous résigner face aux facteurs contraires, nous n’avions pas une arme, pas un centime, pas d’appareil politique et militaire, pas de renom public, pas d’ascendant populaire. Chacun de ceux qui organisèrent ensuite le mouvement qui prendrait la responsabilité d’attaquer la caserne Moncada et de lancer la lutte armée, attendait dans les premiers mois qui suivirent le coup d’Etat que toutes les forces de l’opposition s’unissent en une action commune pour combattre Batista. Nous étions prêts à nous joindre à cette lutte en simples soldats, fût-ce dans l’objectif limité de restaurer le régime de droit balayé par le 10 mars.

Ceux qui constituèrent le noyau initial de notre Mouvement se bornèrent, à titre de premiers efforts organisationnels, à créer et à entraîner les premiers groupes de combat dans l’idée de participer à la lutte commune avec toutes les forces de l’opposition sans la moindre prétention de la conduire ou de la diriger. En simples soldats du rang, nous frappions aux portes des dirigeants politiques en leur offrant la modeste coopération de nos efforts et de nos vies et en les exhortant à lutter. A cette époque-là, les hommes publics et les partis politiques de l’opposition se proposaient apparemment de lutter. Pour entreprendre cette tâche, ils avaient les moyens économiques, les relations, l’ascendant et les ressources nécessaires dont nous étions totalement dépourvus. Consacré fébrilement au travail révolutionnaire, un groupe de cadres qui constitua ensuite la direction politique et militaire du Mouvement se consacra à la tâche de recruter, d’organiser et d’entraîner les

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