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L’historien et la mémoire officielle de la Seconde Guerre mondiale : le discours de Jacques Chirac commémorant la rafle du Vel d'Hiv', 16 Juillet 1995

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Par   •  15 Septembre 2018  •  Discours  •  639 Mots (3 Pages)  •  921 Vues

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Etude critique de document

Sujet : L’historien et la mémoire officielle de la Seconde Guerre mondiale

Consigne : Après avoir expliqué la nature et le contexte du document, vous montrerez qu’il permet de décrire la mémoire officielle de la guerre voulue par J. Chirac, et de la mettre dans une perspective historique.

(Conseils : pour mener votre étude de manière critique, vous devrez montrer en quoi la rupture que représente ce discours est majeure mais qu’elle peut aussi être relativisée.  En replaçant ce discours dans une perspective historique, vous en chercherez aussi les objectifs).

Discours de Jacques Chirac commémorant la rafle du Vel d’Hiv’, 16 juillet 1995

Il est, dans la vie d’une nation, des moments qui blessent la mémoire, et l’idée qu’on se fait de son pays. [...] Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1995, 450 policiers et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis. Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police. [...] La France, patrie des Lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. [...] Reconnaître les fautes du passé, et les fautes commises par l’Etat. Ne rien occulter des heures sombres de notre histoire, c’est tout simplement défendre une idée de l’Homme, de sa liberté et de sa dignité. C’est lutter contre les forces obscures, sans cesse à l’œuvre. Cet incessant combat est le mien autant qu’il est le vôtre. Les plus jeunes d’entre vous, j’en suis heureux, sont sensibles à tout ce qui se rapporte à la Shoah. Ils veulent savoir. Et avec eux, désormais, de plus en plus de Français décidés à regarder bien en face leur passé. La France, nous le savons tous, n’est nullement un pays antisémite. En cet instant de recueillement et de souvenir, je veux faire le choix de l’espoir.

Je veux me souvenir que cet été 1942, qui révèle le vrai visage de la « collaboration », dont le caractère raciste, après les lois anti-juives de 1940, ne fait plus de doute, sera, pour beaucoup de nos compatriotes, celui du sursaut, le point de départ d’un vaste mouvement de résistance. Je veux me souvenir de toutes les familles juives traquées, soustraites aux recherches impitoyables de l’occupant et de la Milice, par l’action héroïque et fraternelle de nombreuses familles françaises. J’aime à penser qu’un mois plus tôt, à Bir Hakeim*, les Français libres de Koenig avaient héroïquement tenu, deux semaines durant, face aux divisions allemandes et italiennes. Certes, il y a eu les erreurs commises, il y a eu les fautes, il y a une faute collective. Mais il y aussi la France, une certaine idée de la France, droite, généreuse, fidèle à ses traditions, à son génie. Cette France n’a jamais été à Vichy. Elle n’est plus, et depuis longtemps, à Paris. Elle est dans les sables libyens et partout où se battent les Français libres. Elle est à Londres, incarnée par le général de Gaulle. Elle est présente, une et indivisible, dans le cœur de ces Français, ces « Justes parmi les Nations » qui, au plus noir de la tourmente, en sauvant au péril de leur vie, comme l’écrit Serge Klarsfeld**, les trois quarts de la communauté juive résidant en France, ont donné vie à ce qu’elle a de meilleur : les valeurs humanistes, les valeurs de liberté, de justice, de tolérance qui fondent l’identité française et nous obligent pour l’avenir.                 * bataille en plein milieu du désert libyen en mai-juin 1942         **écrivain et historien franco-israëlien

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