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En quoi les transformations de la société française ont-elles modifié les comportements électoraux et les préférences électorales des citoyens depuis les années 1980 ?

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Par   •  17 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 051 Mots (9 Pages)  •  360 Vues

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Introduction :

 L’élection au pouvoir du président Emmanuel Macron en 2017, a vu jaillir une France se situant presque au centre même du clivage gauche/droite sinon simultanément aux deux rives de ce clivage. En effet, le marquage de ce clivage qui était bien percevable auparavant, et caractéristique des repères idéologiques de la société française tend à s’estomper ces dernières années et cette victoire du candidat Emmanuel Macron traduit ainsi des changements et transformations qui s’opèrent au sein de la société. Elle n’est désormais plus cantonnée à une seule sphère idéologique politique et il devient même moins aisé de conclure de la droitisation ou de la gauchisation de celle-ci. Cependant, il en va de soi, ces transformations internes se traduisent par une modification des comportements et préférences électorales des citoyens qui ne participe plus politiquement selon les mêmes logiques, les mêmes normes qu’auparavant. Ainsi, le citoyen, gouverné à qui on reconnait un droit de participation (c’est-à-dire le droit d’agir au sein du système politique dans lequel il fait partie intégrante) exprime celui-ci notamment par sa façon de participer à la vie politique, sa manière de se comporter en tant que citoyen, de faire valoir ses opinions, de choisir ses représentants… il s’agit de son comportement électoral.

  On peut donc remarqué avec la victoire de E.Macron, que le citoyen électeur  est d’autant plus porté par une logique qui se veut plus nuancée idéologiquement : il va  chercher  dans le meilleur de ces repères idéologiques afin de constituer son choix en concordance avec les idées qu’il défends et les valeurs qu’il veut voir perdurer.de ce fait, on constate une relation entre transformations structurelles sociétales et comportement électoral. La question qui se pose est donc de savoir dans quelles mesures peut-on affirmer et constater que les transformations engendrées au sein de la société impactent les comportements (et préférences) électorales des citoyens notamment depuis les années 1980 ?

    Après avoir analyser l’état de la participation électorale depuis les années 1980(i), résultat des transformations de la société, il conviendrait d’analyser le déclin des clivages classiques qui ont notamment permis la victoire d’E. Macron.

  1. Le nouveau visage de la participation électorale :
  1. L’émergence d’un nouveau parti : celui de l’abstention :

Il existe un lien indéniable entre la notion de citoyenneté et celle de participation électorale. Ces deux notions sont les bases mêmes qui fondent le principe de démocratie. La notion de participation électorale s’est instituée au sein des démocraties représentatives, dans une optique de permettre aux gouvernés, les citoyens, l’opportunité d’influencer le cours de la vie politique par l’intermédiaire de représentants élus. Cependant, il est également important de savoir qu’il existe une distinction au sein de l’expression de cette participation électorale : il s’agit de formes d’expression dites conventionnelles et non conventionnelles. Les premières désignent toutes ces pratiques de participation qui se produisent dans un cadre légal et qui constituent la norme : l’enrôlement dans un parti politique, la participation à une campagne électorale, le vote.  Les formes non conventionnelles renvoient elles à des pratiques plus contestataires illégales ou légales.

La forme qui nous intéresse ici est la première avec comme pratique de participation le vote sous un aspect pourtant considéré comme moins conventionnelles qui est l’abstention.

 Le vote a longtemps été considéré comme étant la norme dans un système démocratique. Il représente notamment un droit mais aussi un devoir. Mais force est de constater que les citoyens votent désormais de moins en moins aux élections. Il s’agit d’une pratique qui s’est amplifié au sein des démocraties occidentales jusqu’à représenter une sorte de norme au fur et à mesure que les taux d’abstentions augmentent à chaque élection. La notion de citoyenneté s’est transformée en même temps que la structure de la société elle-même a changé. En effet, les inégalités sociales se sont creusées et ont vu naitre des catégories sociales populaires en marge de la société. Ces catégories sont d’autant plus préoccupées par des problèmes émanant de leurs conditions sociales pour s’occuper de la politique. Ce sont souvent des personnes issues de l’immigration, les personnes précaires et pauvres qui ont perdu toute confiance au fait que la politique et ses variations puisse avoir un quelconque effet sur leurs situations. Anne Muxel, sociologue et politologue française, parle « d’abstentionnistes hors-jeu ». En d’autres mots, ces abstentionnistes se retrouvent absent des listes électorales ou des isoloirs les jours de scrutins, non uniquement par choix mais car leurs conditions sociales et leurs places dans la société ne leur permet pas de se préoccuper de la vie politique. L’étude qualitative monographique mené par Céline Braconnier et Jean Yves Dormagen sur ce type d’abstention au sein d’une banlieue parisienne majoritairement habité par des populations issues de l’immigration montre que dans certaines régions, l’abstention devient la norme. Ces travaux en parallèle des analyses écologiques d’André Siegfried, sociologue et géographe français pionnier de la sociologie électorale, permettent de mettre en exergue le lien entre espace géographique, structures matérielles orientation politique, ici, plutôt tourné vers une logique d’abstentionnisme. Une partie importante non négligeable de la société se démobilise politiquement ce qui se traduit ainsi par cet abstentionnisme. Cette forme « d’apathie citoyenne » (cf Daniel Gaxie dans Le cens caché, Inégalités culturelles et ségrégation politique), que l’auteur analyse comme une exclusion et non comme un comportement de mauvais citoyen, contraste avec l’engagement des autres participationnistes.

Mais, il existe un autre type d’abstentionnistes, « dans le jeu » qui font usage de l’abstention dans une optique purement politique et consciente. Ceux- ci sont investis d’une compétence et d’une connaissance politique qui leur permet de choisir quand voter et quand se rétracter suivant une logique des intérêts qu’ils entendent défendre. Contrairement aux autres abstentionnistes, ils sont eux, instruits et font partie intégrante de la société. L’abstention pour eux devient une arme dont ils font usage par intermittence.

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