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Dissertation - Mai 1968 - Vie Politique Française

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Par   •  19 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 903 Mots (8 Pages)  •  414 Vues

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TD - Vie Politique Française Dissertation: Mai 68 est-il politique ?

« En moins d’une semaine, dans un printemps sans histoire, une tempête fait lever sur Paris les pavés de l’émeute, les mousquetons du pouvoir et les idées de tout le monde. Une partie de la jeune française a déclaré sa guerre. Elle l’a déclaré à tous, faute de savoir à qui. », tel titrait l’Express, le 13 mai 1968.
Du point de vue français, les événements de mai 1968 découlent d’une évolution de la société. En effet, bien que le pays se trouve dans une situation économique prospère à la fin des trente Glorieuses, il demeure des inégalités économique et s’instaure une hausse du chômage, touchant majoritairement les femmes et les immigrés. De plus, la société évolue dans sa manière de concevoir les choses. On a une forte libéralisation des moeurs avec sa déchristianisation ou les différentes lois mises en place (on peut ici faire référence à la loi de 1967 sur les contraceptifs). Du point de vue mondial, la forte politisation étudiante et par conséquent, le développement des pensées critiques favorise le climat d’hostilité dans laquelle est imprégnée cette période. Les années 60 sont marquées par un fort refus du colonialisme et toute forme d’impérialisme (vivement critiquée avec la guerre du Vietnam par exemple). D’une manière générale, on a une forte critique de toute forme d’oppression, dominante dans la société de consommation établie à l’époque.
Ainsi, le sujet sur lequel nous allons porter notre étude nous questionne sur l’unicité des contestations dont fait preuve mai 1968. Bien que les revendications impliquent l’aspect politique du prisme, qu’en est-il des autres facteurs de revendications. Peut-on uniquement identifier Mai 1968 comme un évènement politique ?
Pour permettre de résoudre ce problème, nous aborderons dans une première mesure l’aspect socioculturel des contestations dont peut faire part la population. À la suite de cela, nous aborderons, dans un second temps, la politisation du mouvement.

Si l’on peut avoir tendance à résumer le mouvement de Mai 1968 comme un mouvement à revendication politique, il ne faut pas oublier que deux phases majeures l’ont précédé. En effet, ce qu’on appellera la « Révolution de Mai 1968 » avait également comme revendications et contestations de vrais enjeux d’ordre social comme culturel.
En effet, Mai 1968 est en quelque sorte un mouvement fédérateur, alliant à la fois ouvrier et étudiants bien que ces derniers soient d’une certaine manière les vrais investigateurs du mouvement. Les contestations débutent dans un premier lieu à l’université de Nanterre, université dédiées principalement aux sciences sociales. Au sein de l’université, les étudiants se réunissent pour contester les conditions dans lesquelles ils étudient, notamment celle de la surcharge numéral d’étudiants, explicable par leur appartenance à la génération du «
Baby-Boom », expression utilisée pour désigner l’augmentation importante du taux de naissance après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. L’effectif étudiant se voit alors tripler, majoritairement constitué des classes aisées à moyennes. De plus, les étudiants demandent la fin de la non-mixité au sein du campus et de manière générale, un assouplissement des règles de vie. Pour manifester ces contestations, les étudiants vont donc « occuper » la faculté de Nanterre, ce qui entraînera sa fermeture par le doyen le même jour, le 2 mai. En voulant confiner le mouvement, le doyen ne va qu’entraîner sa diffusion. Ainsi, dès le lendemain, au 3 mai, les étudiants vont propager le mouvement à la Sorbonne, qui subira le même sort qu’à Nanterre, c’est-à-dire une suspension des cours. Cependant, les étudiants refusent de partir (le slogan « La Sorbonne aux étudiants » illustre parfaitement leur conviction.) et amènera à une intervention de la police. Bien que de nombreuses interpellations auront eu lieu, elles ne mèneront pas à un retour au calme et mènera plus à l’inverse, les étudiants vont se solliciter entre eux pour faire libérer ceux arrêter.
Des tentatives de négociations entre le ministère et les étudiants seront mises en place suite aux premières nuits de barricades organisées le 10 et 11 mai, mais elles n’aboutiront pas à autre chose qu’une intervention de la police.

Suite à la hausse d’influence, les salariés vont peu à peu se joindre au mouvement, avec le soutien des unités syndicales que sont la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail) et de la CGT (Confédération Générale du Travail). Si à l’origine, cet appel à la grève et uniquement dans le but de soutenir les étudiants, les salariés vont par la suite se mettre à eux aussi, émettre de fortes revendications. Le 13 mai sera la représentation de cette union, avec une immense manifestation dans les rues de Paris. De nombreux slogans fuseront suite à cela, comme « Ouvriers, étudiants, unis nous vaincront », véritable image de cette union à première vue insolite. Chaque groupe social profitera pour faire diffuser leurs revendications, comme les salariés qui eux, souhaitent faire pression sur la patronat pour de meilleures conditions de travail. Ils veulent des salaires plus haut et une revalorisation de la hiérarchie. Plus les jours passent, plus le mouvement prend de l’ampleur. Si le 13 mai, c’est 1 million de manifestants qui défilent dans les rues, au 22 mai, c’est plus de 8 millions qui remettent en cause l’ordre social et moral alors qu’à l’origine, la grève ne devait prendre part que sur une journée.

De manière générale, les revendications d’ordre social se veulent réformatrice des dominations ordinaires, que ce soit au sein des familles (l’image du père comme figure hiérarchique) ou dans le milieu professionnel (large fossé entre les patrons et les ouvriers).
Même si les manifestants ont de nombreuses revendications sociales, Mai 1968 n’en restent pas moins porteur de vrais idéaux culturels. L’impact de la jeunesse dans le mouvement peut être un des facteurs de ces revendications culturelles, portées par les idées libératrices de Mao et l’avènement des mouvements anti-impérialistes (aux États-Unis par exemple contre la guerre du Vietnam avec la montée des « hippies »). Cette recrudescence étudiante va également profiter dans la diffusion du mouvement. On retient de Mai 1968 les nombreuses affiches réalisées par les étudiants des Beaux-Arts avec des slogans qui choquent, comme «
Sois jeune et tais-toi ». Mai 1968 utilise également l’opinion public comme un enjeu culturel, prenant parti en faveur des étudiants. Les médias sont eux aussi vivement critiqués dans cette crise, principalement l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision Française) car perçu comme monopolisée par le Général De Gaulle. C’est donc l’avènement de radios périphériques documentant les évènements comme RTL (Radio Télé Luxembourg) ou Europe 1. C’est toute une société qui se mettra peu à peu en grève, en passant par l’école et par les médias, notamment avec la fameuse grève de l’ORTF, qui empêchera les français dits « provinciaux » de ne pas percevoir l’actualité chaude des évènements.

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