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Discours Hubertine Auclert pour le droit de vote des femmes

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Par   •  1 Décembre 2021  •  Discours  •  1 959 Mots (8 Pages)  •  1 820 Vues

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PEPIN                Commentaire Science politique

Fanny                séances 8-3

1879 Hubertine Auclert pour le droit de vote des femmes.

Sous la troisième république et depuis toujours en France, les femmes ont les mêmes droits civiques et politiques que les mineurs, c’est-à-dire les mêmes droits que la population masculine n’ayant pas encore atteint l’âge de 21 ans.

Ce document une retranscription écrite partielle du discours d’Hubertine Auclert donné le 22 octobre 1879 lors du congrès ouvrier de Marseille visant à faire voter des résolutions sociales par des groupes socialistes et délégués de sociétés ouvrières. Le but de ce discours étant destinés au prolétariat militant, qui désigne l’ensemble des travailleurs de la classe prolétaire d’un Etat, et plus largement à la population française est une approbation du droit de vote des femmes par le milieu ouvrier afin d’obtenir un appui supplémentaire pour la condition féminine.

L’oratrice de ce discours, Hubertine Auclert se revendique du parti républicain, qui donc soutient la république ; socialiste, elle prône donc l’instauration d’une société idéale où règnerait une égalité sociale et politique ; anticléricale, qui soutiens la séparation de l’Eglise et de l’Etat, malgré une partie de son adolescence passée dans un couvent ; et féministe, elle milite pour l’égalité homme et femme des droits politiques, sociaux et économique. Auclert prend clairement position contre la bourgeoisie alors que, elle-même est bourgeoise, afin de désigner le même ennemi commun que les prolétaires. Ce discours est une revanche pour l’oratrice puisqu’un an plus tôt celle-ci a été contrainte lors du congrès international du droit des femmes de ne pas présenter ses arguments en faveur du droit de vote pour les femmes. Auclert est une intellectuelle bourgeoise et elle ne s’en cache pas, pour elle le combat se fait par la plume, c’est ainsi qu’elle rédigera de nombreuses tribunes dans le journal qu’elle a créé La Citoyenne mais aussi dans le journal Le Radical. Auclert est notamment reconnue comme féministe, parfois trop radicale, elle commencera à militer pour le droit des femmes dès sa sortie du couvent en 1869 et fondera l’association « Le Droit des femmes » en 1876.

Auclert milite principalement pour le droit de vote des femmes, elle présentera ses arguments au congrès ouvrier qui pendant cinq années n’a pas eu lieu car non autorisé à cause de la Commune de Paris, qui est un gouvernement révolutionnaire créé par la population parisienne durant l’année 1871. C’est le troisième congrès ouvrier autorisé depuis, et dans les deux premiers ce sont les anarchistes proudhoniens qui ont dominé. Le mouvement anarchique de Proudhon est un projet politique visant à organiser le prolétariat pour le faire triompher. Ce congrès se tient quelques mois après l’arrivée au pouvoir du président de la République Jules Grévis, homme d’état, républicain, mettant fin à la république des ducs et à la politique d’ordre moral du gouvernement de Patrice de Mac Mahon, qui est un homme d’état appartenant au parti politique légitimiste, donc favorable au rétablissement de la loyauté d’une personne aînée des Capétiens qui est une dynastie princière, même si ce sont les républicains qui gagnent les élections législatives, les monarchistes, qui prônent un régime mené par un monarque, reste majoritaire à l’assemblée nationale et au sénat.

Ce discours permet pour la première fois une mise en relation entre le socialisme et le féminisme, dénonçant et mettant en parallèle l’exploitation des femmes au même titre que celui du prolétariat par la bourgeoisie, qui est un ensemble de personnes fortunées n’exerçant pas un métier manuel, et la nécessité d’une lutte commune pour y mettre fin, l’oratrice choisira scrupuleusement ses arguments afin que son opinion et celui de l’assemblée converge.

Comment Hubertine Auclert va-elle développer son discours au congrès ouvrier de Marseille afin que ses arguments pour le droit de vote des femmes et donc pour la cause féminine concordes avec la cause du prolétariat dans la lutte des classes ?

Durant ce discours deux idées ressortent profondément : la première voulant montrer au congrès l’exploitation des femmes par l’autre moitié de l’humanité, les hommes, et la seconde visant à démontrer qu’une lutte est nécessaire pour y mettre fin. Pour ce commentaire nous choisirons de garder la même structure que celle du discours et donc d’analyser les deux idées que présente Auclert.

Auclert va tout d’abord montrer que tout comme la condition ouvrière l’a été, la condition féminine est elle aussi bâillonnée. « Je m’adresse maintenant à ceux qui se déclarent partisans de l’égalité de l’homme et de la femme, mais dont le mot d’ordre est : Chut ! … Ne perdons pas notre temps à nous occuper de ce détail. Un détail ! L’exploitation d’une moitié de l’humanité par l’autre moitié ! » (l.23-24-25-26) Dans cet extrait Auclert est écœurée, comme le montre les nombreux points d’exclamation en l’espace de seulement trois lignes, écœurée du fait de la mise au second plan de la condition féminine, elle cherche ici à ouvrir les esprits afin de montrer que les femmes aussi doivent faire partie intégrante de la politique. Dans cet extrait Auclert est radicale comme à son habitude puisque celle-ci a des relations difficiles avec les autres féministes, socialistes et républicains qu’elle juge trop modéré discours il y a ici une volonté de trancher avec un féminisme plus modéré de Hugo, Deraisme ou Richer, Auclert cherche à dénoncer l’exploitation féminine.

En effet elle montre donc que la femme est exploitée tout comme les prolétaires en affirmant : « Non parce qu’elle est ouvrière, mais parce qu’elle est femme – c’est-à-dire exploitée – (…), de faire entendre les réclamations de la moitié déshéritée du genre humain. » (l.6-7-8) Auclert du fait de son passé bourgeois ne se reconnaît pas en tant qu’ouvrière mais se reconnaît en tant qu’exploitée du fait de sa condition de femme, elle demande donc la reconnaissance de leurs droits de réclamation et donc de leurs droit de votes. Auclert place donc toutes les femmes dans la catégorie du prolétariat surtout pour que la catégorie ouvrière présente dans ce congrès les considère comme méritantes de ce droit de vote tout comme eux, prolétaires, l’ont mérité et obtenu en 1848 quand c’est mis en place la deuxième république lors du premier suffrage universel.  

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