Diplomatie au féminin
Dissertation : Diplomatie au féminin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sofia mechiche alami • 28 Mars 2017 • Dissertation • 1 980 Mots (8 Pages) • 814 Vues
Sofia Mechiche Alami
Diplomate au féminin
La place de la femme dans l’appareil diplomatique marocain
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Dire que la femme marocaine souffre de discrimination est un doux euphémisme. La question du genre est même, selon certaines lectures, un des éléments majeurs qui expliquent le rang médiocre du Maroc dans les différents classements internationaux de développement humain. Dans l’actualité récente, les exemples foisonnent qui nous poussent à la considérer comme un véritable problème de société, de l’affaire des « mini-jupes d’Inezgane » au scandale provoqué par le débat sur l’héritage, en passant par les différents faits divers dont se nourrissent régulièrement nos journaux.
Depuis l’avènement du règne de Mohammed VI, les pouvoirs publics ne cessent pourtant de déclarer leur volonté d’œuvrer á la réduction des inégalités hommes-femmes. Il est vrai qu’en quinze ans, le Maroc a connu certaines avancées notables en la matière : la réforme de la Moudawanna de 2004 a permis d’ouvrir le champs à l’évolution du cadre juridique propre à la problématique du genre ; plus récemment, la Constitution de 2011 consacre de jure l’égalité hommes-femmes. Il va sans dire que de mon point de vue de jeune marocaine, ces différentes transformations sont insuffisantes ; toutefois il semblerait que l’évolution des institutions soit plus rapide que celle des mentalités.
C’est dans la perspective de mettre à l’épreuve cette hypothèse que j’ai décidé de mener mon enquête sur la place de la femme dans l’appareil diplomatique marocain. Mon travail répond, en réalité, à une double motivation. D’une part, le Ministère des Affaires Etrangères est censé être la vitrine du Maroc à l’international. Ce sont ses cadres qui participent aux colloques et autres conférences internationales des droits de l’homme ; à travers lui, le Maroc a pris tout un ensemble d’engagements internationaux en faveur de l’amélioration de la condition de la femme dans la société marocaine. De mon point de vue, il serait donc logique que le MAE soit à l’avant-garde en ce qui concerne cette question et que les femmes diplomates jouissent, sinon d’un statut, au moins d’une situation privilégiée. Par ailleurs, j’ambitionne moi-même d’entamer une carrière diplomatique au terme de mes études. La place de la femme dans le sérail diplomatique national m’intéresse donc à plusieurs égards.
D’un point de vue méthodologique, j’ai décidé de mener plusieurs entretiens en tentant de mettre à jour la place de la diplomate marocaine au sein de l’institution MAE à travers deux angles d’approche : comment est-elle perçue et comment se perçoit-elle. Les deux points de vue sont en effet à recouper si on souhaite se faire une idée pertinente de la place de la femme dans la diplomatie marocaine. Mais avant cela, il m’a paru judicieux de procéder á une mise en perspective historique.
La diplomatie, au sens propre du terme n’existe au Maroc que depuis 1956, avant cela la France la faisait en son nom.
Il faudra attendre 8 ans avant de voir une femme nommée a un poste a responsabilité.
En effet, c’est en 1964 que Lalla Aicha (sœur de Hassan 2) se voit octroyer le poste d’ambassadrice à Rome puis à Londres jusqu’en 1969.
Il faut croire qu’elle était destinée à cette carrière.
A l’âge de 17 ans seulement, cette jeune femme va s’adresser à la foule lors d’un discours tenu à Tanger le 11 avril 1947, visage découvert et cheveux à l’air.
Elle dirigera ensuite l’Entraide nationale, une institution qui au lendemain de l’indépendance a joué un rôle crucial dans la remise a niveau du pays.
Ce n’est que trente ans plus tard qu’une deuxième femme se verra accorder un poste similaire. En effet, Aziza Bennani devient, la première femme ministre au Maroc.
Elle sera donc ministre de la culture de 1994 a 1998, ambassadrice du Maroc auprès de l’Unesco de 1998 a 2001 pour enfin finir présidente du conseil exécutif de l’Unesco jusqu’en 2003.
Ces femmes représentent en quelque sorte les piliers de la diplomatie féminine marocaine.
Elles ont peut être choqué, impressionné, ou encore encouragé certaines personnes, c’est pourquoi nous nous intéressons a l’aboutissement de ce qu’elles ont entrepris.
En d’autre terme, la place actuelle et réelle de la femme marocaine sur la scène diplomatique.
De nos jours, il est vrai que le système de quotas a permis au Maroc d’introduire les femmes au parlement.
Une nouvelle loi a même était votée imposant aux partis politiques au minimum 30 % de femmes.
De plus une cérémonie rendant hommages aux femmes diplomates a eu lieu a rabat le 16 mars 2015.
A travers cet évènement, plus de 33 femmes occupant des postes a responsabilités ont été mise en avant. On relève aussi que le Maroc est un des pays arabo-musulmans les mieux dotés en matières d’intégration des femmes dans les structures ministérielles.
Ceci étant dit, même si le Maroc a réalisé des avancées notables concernant le droit de la femme, des défis demeurent nombreux dans ce domaine.
Effectivement, une espèce de parrainage masculin continue de se faire sentir.
C’est à se demander quelle place occupe réellement la femme sur la scène diplomatique marocaine ?
UN MAE MITIGÉ :
Pour commencer mon enquête je me suis tout d’abord documenter sur mon sujet, histoire de ne pas paraître complètement perdue lors de mes entretiens.
Mon premier entretien se déroula a la porte du ministère des affaires étrangères avec un agent de sécurité.
Ce dernier a bien voulu répondre a mes questions, sans pour autant chercher a comprendre a quoi tout ceci allait me servir.
Au fur et a mesure des questions, l’agent semblait de plus en plus désintéressé.
Toute ces réponses étaient évasives et se ramenaient le plus souvent a la religion avec des répliques telles que : « éoa inchallah koulchi i koune meziane… »
J’ai ensuite rencontré Mr Tagma Moha actuellement directeur des affaires africaines auprès du ministère des affaires étrangères.
Mr Tagma accède au ministère des affaires étrangères en 1981 entant que secrétaire des affaires étrangères.
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