Ukraine Russie
Recherche de Documents : Ukraine Russie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 6 Mars 2014 • 558 Mots (3 Pages) • 1 091 Vues
Les tensions géopolitiques autour de l'Ukraine ont soudainement augmenté au cours du week-end dernier et si l'escalade des premières heures semble s'être calmée, il serait prématuré de déclarer la fin des hostilités. Il semble cependant clair qu'un retour à la situation précédente dans la région n'est plus possible et qu'un nouvel équilibre doit voir le jour. C'est l'enjeu diplomatique des prochaines semaines.
En ce qui concerne les marchés financiers, à défaut de scénario prédéfini de sortie de crise, on peut aller chercher du côté des expériences historiques. Par le passé, les tensions géopolitiques localisées n'ont pas eu d'impact durable sur les marchés boursiers. Elles ont donc souvent été de bonnes opportunités d'achat, comme tout accès de volatilité ne modifiant pas la trajectoire sous-jacente du marché. Cette dernière dépend essentiellement des conditions cycliques (la croissance mondiale) et des conditions financières (politique monétaire, levier des institutions financières, flux de capitaux internationaux, …). À ce stade, les évènements en Ukraine ne sont susceptibles de modifier radicalement ni les uns, ni les autres.
L'Ukraine est un grand pays (600 000 kilomètres carrés et 44,5 millions d'habitants) mais une petite économie (0,2% du PIB mondial en dollars courants, bien qu'il s'agisse du troisèlme exportateur mondial de maïs et le sixième pour le blé), dont la croissance était déjà en berne bien avant les évènements du week-end. Quant à la Russie, malgré son poids politique, son économie pèse moins de 3% du PIB mondial en dollars courants.
Evidemment, il y a le gaz naturel: l'Union européenne importe 60 % de sa consommation dont 40 % de Russie. Mais de son côté, la Russie dépend presque exclusivement de ses exportations énergétiques pour équilibrer sa balance des paiements et boucler son budget. La dépendance est donc forte des deux côtés… La situation économique actuelle ne place pas nécessairement la Russie en position de force pour exercer un chantage à l'énergie. Par ailleurs, les réserves de gaz naturel en Europe sont au plus haut à ce stade de l'année (20 jours de livraison de gaz russe) grâce à un hiver relativement doux.
Il est intéressant de noter que dans cette crise, les premières victimes ont été les marchés financiers russes. L'indice action moscovite en dollar a plongé de 12 % et le rouble de presque 3 % en séance, obligeant la banque centrale de Russie à intervenir en augmentant ses taux d'intérêt. L'ouverture de l'économie russe aux capitaux internationaux a largement aidé le pays à se développer ces quinze dernières années mais en contrepartie entraîne une plus forte sensibilité de l'économie aux pressions extérieures. C'est un fait que les autorités russes ne peuvent ignorer et doivent intégrer dans leur appréhension de la situation. Par ailleurs, l'économie russe n'aborde pas cette crise dans des conditions économiques très brillantes. Les perspectives de croissance ont été fortement révisées en baisse à 2 % en 2014 et 2,5 % en 2015 contre 3,8 % espérés il y a seulement un an... Le rouble est sous pression depuis la fin 2013, bien avant que la situation ukrainienne ne dégénère.
Au final, si la tension géopolitique reste
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