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Note de lecture croisée - Theory of International Politics - Power & Interdependance

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Par   •  19 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 168 Mots (9 Pages)  •  326 Vues

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ZANCHI Ugo                Groupe 6, L2 SSEP

Note de lecture croisée

Dans son ouvrage Theory of International Politics, Kenneth Waltz dévoile sa théorie des relations internationales. Robert Keohane et Joseph Nye font la même chose dans leur livre Power et Interdépendance. Ces deux ouvrages sont parus tous deux à la fin des années 1970, le contexte historique est donc le même. C’est en pleine période de Guerre froide et plus précisément durant la période dite de “détente”. De plus les textes sortent après le premier choc pétrolier de 1971. Les auteurs sont dans une période où les relations internationales sont compliquées, du fait de leur situation similaire nous aurions pu croire que leurs théories seraient elles aussi plutôt similaires. Il nous est intéressant de croiser ces deux textes pour cette même raison, malgré une situation semblable deux courants de pensée ressortent avec chacun d’entre eux une théorie différente des relations internationales. D’un côté nous avons Kenneth Waltz créateur du mouvement néoréaliste et de l’autre Robert Keohane et Joseph Nye qui ont tous deux largement contribué à la création du courant que l’on appelle l’institutionnalisme néolibéral. L’institutionnalisme néolibéral est souvent présenté comme étant le courant de pensée opposé au réalisme, il est intéressant de voir ce qu’il en est avec le néoréalisme de Waltz. Il s’agira donc de se voir les divergences et convergences entre la théorie néoréaliste et celle de l’institutionnalisme libéral malgré le même contexte historique. Pour ce faire, nous allons voir qu’il y a une vision différentes du pouvoir et des acteurs sur la scène internationale au sein des textes. Ces différences vont nous permettre de mieux comprendre et d’analyser les deux concepts clés : la balance des pouvoirs de Waltz et l’interdépendance complexe Keohane et Nye.

        Kenneth Waltz dans son ouvrage commence par définir le concept d’anarchie et nous explique comment ce concept s’applique sur la scène internationale : « Among states, the state of nature is astate of war. This is meant not in the sense that war constantly occurs but in the sense that, with each state deciding for it self whether or not to use force, war may at any time break out. »[1]. La guerre pouvant être déclarée à tout moment, il est nécessaire pour les Etats de se préparer au mieux. Pour ce faire, il va nous présenter deux solutions se présentent. D’un part, ils peuvent opter sur une manière interne avec une course à l’armement au sein du pays concerné ou bien de manière externe où l’Etat va tenter de s’allier à un pays plus puissant pour garantir sa sécurité. Toute est question de sécurité territoriale, chaque Etat défend ses propres intérêts. Selon Waltz la seule façon de stopper la puissance est la puissance. De ce fait nous entrons dans un monde où une nation pour assurer sa sécurité va accroitre sa puissance militaire ce qui va engendrer la baisse de sécurité pour les autres Etats. Le pouvoir pour les néoréalistes ne fait presque exclusivement référence à la puissance militaire, c’est en çà que nous voyons un premier point de discordance avec l’ouvrage de Robert Keohane et Joseph Nye et donc avec la théorie néolibérale. Dans leur ouvrage, le pouvoir est présenté comme étant :  « an ability to get others to do something they would otherwise not do (and at an acceptable level of cost to oneself) »[2]. Selon eux, la puissance se fait ressentir à travers la dépendance des Etats. Les Etats seraient interdépendants et ils y auraient donc des relations asymétriques où un déséquilibre serait présent entre les acteurs. Les auteurs expliquent que c’est cette asymétrie qui montre le pouvoir d’un état ou d’un autre car dans une relation si l’on part du principe qu’il y a un acteur plus fort que l’autre alors on peut dire que l’un des deux acteurs à plus de pouvoir et donc de puissance. Pour expliquer ces relations, ils vont présenter deux notions que sont la sensibilité et la vulnérabilité. La sensibilité est définie comme « Sensitivity involves degrees of responsiveness within a policy framework—how quickly do changes in one country »[3] et la vulnérabilté comme : « Vulnerability can be defined as an actor’s liability to suffer costs imposed by external events even after policies have been altered »4. Il est intéressant de comprendre ces deux notions car elles nous permettent de voir la différence entre l’idée du pouvoir selon Waltz qui est uniquement basé sur la puissance militaire et l’idée de pouvoir selon Keohane et Nye qui elle repose sur la dépendance des états. Pour mieux comprendre en quoi la vulnérabilité et la sensibilité peuvent traduire la puissance d’un état, les auteurs vont prendre l’exemple d’une hausse du prix du pétrole (lien avec le choc pétrolier de 1971). Si au Moyen-Orient le prix du pétrole augmente, un pays comme le Japon qui ne possède aucun champ pétrolier va être beaucoup plus vulnérable à cette hausse qu’un pays comme les Etats-Unis qui eux possèdent des champs pétroliers. Avec cet exemple, on comprend que la puissance est aussi d’un point de vue économique, dans la vision néoréaliste ce pays n’aurait pas beaucoup de pouvoir car sa puissance militaire est loin d’être la plus forte mais pour l’institutionnalisme libéral c’est un pays puissant car ses actions ont des conséquences sur les autres pays. Dès lors sur la définition même du pouvoir ces deux textes ont des visions différentes.

Cette discordance sur la définition du pouvoir explique aussi la différence de point de vue au sujet des acteurs non étatiques. Effectivement, pour Waltz il serait compliqué d’avoir des organisations non étatiques. Le pouvoir étant régis uniquement par la puissance militaire, il serait donc compliqué pour une organisation d’avoir du pouvoir car elle n’aurait pas d’armer et ne serait donc pas en sécurité dans la théorie néoréaliste. Pour les néolibéraux avec la situation d’interdépendance, la force militaire du fait même des relations de dépendance perd de son intérêt et donc de sa “puissance”. Cette perte d’intérêts est expliqué par l’apparition de nouveaux enjeux (économique, écologiques). Du fait des ces nouveaux enjeux, des organisations internationales ont un rôle important dans la politique mondial, l’exemple donné est celui des conférences sur le climat et l’environnement donné par les Nations Unis. Les entreprises multinationales peuvent-elles aussi avoir un rôle dans la politique mondiale, c’était d’ailleurs l’exemple utilisé avec les entreprises pétrolières.

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