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La Sortie Du Royaume Uni De L'Europe ?

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Par   •  17 Février 2015  •  3 165 Mots (13 Pages)  •  1 792 Vues

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INTRO

Après quarante années d’appartenance à l’Union européenne, le Royaume-Uni demeure la seule nation dont l’identité européenne est régulièrement REMISE en cause. Le 23 janvier 2013, le Prime minister a annoncé l’organisation d’un référendum sur cette appartenance. Il semble dès lors que les discours prophétiques de Winston Churchill sur le choix de l’Angleterre entre l’Europe et le « grand large » trouveront prochainement une pleine concrétisation.

Le Royaume-Uni n’a jamais été véritablement intégré à l’Europe. Contrairement à l’écrasante majorité des autres Etats membres de l’Union, ni les hommes politiques, ni la population britannique ne sont pleinement convaincus que leur destin est fondamentalement lié à celui du Vieux Continent

David Cameron ne cesse d'agiter cet épouvantail DEVANT ses homologues européens. A chaque insatisfaction, c'est la même rengaine : s'il n'obtient pas gain de cause sur tel sujet, il permettra à son pays de s'engager vers une sortie de l'UE.

Un chantage qui exaspère les autres dirigeants européens qui ne se privent plus d'afficher leur agacement.

La crise des dettes souveraines dans la zone euro a cristallisé entre Londres et ses partenaires de l’UE un conflit enraciné dans l’ambivalence britannique à l’égard du continent. Pressé par les conservateurs les plus eurosceptiques de prendre des mesures radicales, David Cameron pourrait être tenté de faire appel à l’opinion, avec des conséquences négatives ou non pour tous. Quelles seraient elles exactement ?

I) Historique

Au cours des années 50, le Royaume-Uni s’était tenu à l’écart de toutes les tentatives d’intégration européenne susceptibles de remettre en cause sa souveraineté, ses rapports avec son ancien Empire et sa relation privilégiée avec les Etats-Unis. Mais durant les années 60, les Britanniques réorientent leur politique étrangère vers une Europe continentale de plus en plus prospère.

Il y est officiellement admis le 1er janvier 1973, après 10 ans d’attente, en compagnie de l’Irlande et du Danemark. Les Communautés (CECA, CEE, CEEA) passent ainsi de 6 à 9 membres.

L’engagement du pays au sein de l’UE demeure partiel. Il n’est pas question pour l’instant pour le Royaume-Uni d’entrer dans la zone euro et les accords de Schengen lui réservent un sort particulier. Londres a été moteur dans la construction d’une politique européenne de sécurité et de défense à partir du sommet de Saint-Malo de 1998. Cependant il reste opposé à différentes valeurs de l’Union.

• Non au Système monétaire européen

Très vite, les Britanniques, qui ont rejoint la communauté européenne essentiellement pour profiter de la zone de libre-échange, sont confrontés à la volonté de leurs partenaires d'étendre la coopération au-delà d'une simple suppression des droits de douane. Un premier différend voit le jour dès 1979, quand les pays membres de la communauté décident de mettre en place le SME (Système monétaire européen) au sein duquel les taux de change des monnaies ne doivent pas fluctuer au-delà de 2,25 %, à la hausse comme à la baisse. Sur neuf pays membres, seul le Royaume-Uni décide de ne pas entrer dans le SME. Fort de sa relation avec les Etats-Unis, il réalise une plus forte part de ses échanges en dollars et est donc moins enclin à faire converger sa monnaie avec des partenaires européens.

• Non à la monnaie unique

Adopter une monnaie unique signifierait surtout, pour les britanniques, renoncer à la politique monétaire indépendante de la Banque d'Angleterre ( par ex : droit de seigneuriage qui lui a toujours été possible en Angleterre ). Il leur serait alors impossible de décider de leurs taux directeurs ou de procéder à des rachats de dette publique par exemple. Ils disent donc non en 1991 à la monnaie unique qui se profile.

Les conservateurs, fervents partisans du marché commun dans un premier temps, avant de freiner des quatre fers devant la perspective de la monnaie unique, ont laissé la place en 1997 aux travaillistes.

• Non à plus d'intégration

Dans une interview au Monde en 1997 (accès abonnés), le ministre des affaires étrangères britannique Robin Cook affirmait que "si la monnaie unique est lancée, dans le long terme, la Grande-Bretagne devra s'y joindre". Le futur successeur de Tony Blair et chancelier de l'Echiquier Gordon Brown, lance une étude en cinq points pour savoir si le Royaume-Uni aurait intérêt à intégrer la monnaie unique. "A l'époque, à part la perte d'indépendance monétaire, il n'y avait plus réellement d'arguments économiques contre l'intégration à la zone euro", remarque Nathalie Dezeure, économiste chez Natixis. Mais l'absence de soutien de l'opinion publique, puis la crise économique, suivie du retour des conservateurs au pouvoir en 2010 avec David Cameron, ont définitivement enterré cette option afin de défendre la place financière de Londres. Car la City représente a-t-elle seule 10% du PIB britanninque.

Le conservateur David Cameron s'est inscrit dans une longue tradition d'opposition britannique à l'intégration européenne Royaume Uni a de nouveau démontré son euroscepticisme en s'opposant à la signature du nouveau traité décidé lors du sommet européen du 9 décembre 2011. Par cette décision, la Grande-Bretagne sera le seul Etat membre parmi les 27 à ne pas être soumise à une discipline budgétaire accrue. David Cameron a justifié cette décision dans le but de protéger l'attractivité du pays. De plus, les conditions de travail sont plus souples et le chômage a toujours été moins élevé que dans les autres pays européens (5.9% fin 2014 contre 10% pour l’UE). Par ailleurs, Cameron souhaite, si les conservateurs remportent la prochaine élection, soumettre un référendum qui déterminera la sortie ou non de la Grande-Bretagne de l'UE. Ce référendum pourrait être organisé d'ici 2017.

Transition → Une telle annonce a évidemment des motivations de politique interne: satisfaire les eurosceptiques du camp conservateur. Elle a aussi pour but de mettre la pression sur les Européens afin d'obtenir le rapatriement à Londres de prérogatives dévolues à Bruxelles, notamment dans le domaine de l'emploi, des réglementations sociales, de la police et de la justice. Mais mettre sur la table la possibilité d'une sortie de l'UE est-il vraiment

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