Les Effets Politique De La Crise

MAYER Nonna, « les effets politiques de la crise : le vote des personnes pauvres et précaire en 2012 », informations sociales, 2013/6 n°180, pp.52-59.

Nonna Mayer est directrice de recherche émérite au CNRS. Elle est présidente de l’Association française de science politique depuis 2005. Elle est directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique rattachée au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) et responsable du programme de sociologie politique au DEA « Sociologie politique et politiques publiques » de l’institut d’études politiques de Paris. Ces principales recherches porte sur la sociologie des comportements politiques ; l’extrémisme de droite, et sur la précarité et démocratie.

C’est un article publié en 2013, Il s’agit d’un extrait de la revue information social, édité par CNAF.

Cet article analyse les effets de la crise économique et notamment ses conséquences politiques en France, puisqu’aujourd’hui à peu près 1/3 de l’électorat est en situation de précarité. En effet, l’article étudie les rapports entre précarité sociale et politique en France, lors de l’élection du Président de 2012. Il se fonde sur une enquête postélectorale effectué le moins suivant l’élection, qui inclut un indicateur de précarité, qui est le score EPICES. Quel est donc le réel impact de la crise et de la pauvreté sur le vote ? L’insécurité économique favorise-t-elle le retrait de la sphère politique ? On peut aussi se demander si la crise est en lien avec la montée du vote extrémiste ?

L’auteure a procédé à une analyse en s’appuyant sur des sondages ou des travaux effectués auparavant, qui regroupent ceux de Paul Lazarfeld sur les chômeurs en 1982 ou ceux de Murielle Bègue sur les populations défavorisées en 2007ou d’Emmanuel Pierru sur les chômeurs en 2005. Ou encore sur des travaux de l’INSEE.

A la suite de la crise économique de 2008 à cause de l’affaire des subprimes, dont la France a été particulièrement touché tout comme les autres pays d’Europe une enquête sur les choix politiques des personnes les plus précaires a été réalisé pour connaitre les conséquences de la crise économique sur la politique. L’enquête porte sur 2 points complémentaires, le premier est une enquête postélectorale suivant l’élection présidentielle, en plus des indicateurs socioprofessionnels classiques, l’enquête introduit un score individuel de précarité, qui s’appelle Epices, qui est construit pour repérer les populations qui sont socialement isolé et économiquement fragiles. Cet indicateur tient compte des difficultés matérielles, sociales et économiques, et ensuite permet de classer la population selon la précarité, de la moins précaire (score à 0) à la plus précaire (score à 100). C’est un score quantitatif de défaveur sociale. Le deuxième point de l’enquête consiste à des entretiens et des observations sur des personnes en situation de grande précarité. Ces personnes sont interrogées le mois précédant les élections présidentielles. D’après le score Epices, une personne est considérée comme précaire au niveau de 30, et d’après l’enquête c’est le de 36.4% de l’échantillon, ce qui est supérieur à la population générale en 2008 (35.7%). Si on s’appuie sur d’autres indicateurs socio-économique

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