Serment prêté au nouveau comte de Flandre Guillaume et investiture (1127), GALBERT DE BRUGES
Commentaire de texte : Serment prêté au nouveau comte de Flandre Guillaume et investiture (1127), GALBERT DE BRUGES. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ohunelaurine • 31 Mars 2020 • Commentaire de texte • 1 268 Mots (6 Pages) • 997 Vues
Fulbert de Chartres lors d’une lettre à Guillaume V d’Aquitaine exprime « celui qui jure fidélité au seigneur doit toujours avoir les six mots suivants présents à la mémoire : sain et sauf, sur, honnête, utile, facile et possible ». Il parle en réalité du serment vassalique, et définit parfaitement sur quelles valeurs reposaient celui-ci. L’époque féodo-seigneuriale est une époque qui glorifie les seigneurs plutôt que le roi qui était encore présent. Elle commence à la mort de l’empereur Charles le Chauve en 877, car à cette époque, le roi n’arrive pas à régner sur son pays. Ce sera alors à partir de ce moment là les seigneurs qui le feront. Les seigneurs possèdent des terres, ce sont leur territoire est c’est sur ce territoire qu’ils exerceront leur politique. Pour perpétuer à la tradition, il s’entoure de ses proches pour requérir de la force et du soutient. C’est ce qu’on appelle alors un lien, qui devient le pilier de la féodalité. Cette relation féodale se crée par le serment de vassalité. C’est un contrat synallagmatique. Le lien public n’existe alors plus, l’époque n’enregistre alors plus que des liens privés. Le texte étudié est un texte de nature littéraire écrit par Galbert de Bruges contenu dans le livre « histoire du meurtre de Charles le Bon ». L’écrivain était un chroniqueur proche de Guillaume de Flandre, et écrit dans ce texte le déroulement d’un serment qu’a fait un vassal à son comte Guillaume. Il est possible de remarquer que c’est un nouveau compte, et il va de soi de conclure au vu du titre du livre, que Charles le bon est le prédécesseur du comte Guillaume de Flandre. A cette époque les meurtres des seigneurs n’étaient pas rares, et les remplacements non plus par conséquent. Dans les conditions de remplacement d’un compte, comment le contrat de vassalité opère t il entre le vassal et son seigneur selon Galbert de Bruges ? D’abord de façon classique (I) et ensuite de façon renouvelée dans le contexte de l’époque (II)
I. Le rituel classique de l’hommage entre le vassal et le comte Guillaume
Le rituel dans le temps ne change pas vraiment, il commence par le commendatio (A) et se finit par l’osculum pacis (B)
A) L’utilisation intemporelle du commendatio par le vassal envers son seigneur
« Le sept des ides d’avril… « Je le veux » ». La cérémonie du commendatio est une cérémonie venant des mérovingiens au 7e siècle. Celle-ci était principalement utilisée par les antrustions auprès de leur roi. Ils leur promettaient fidélité et même de se faire tuer pour lui s’il fallait le protéger. Au fil des siècles le rituel a peu évolué. Au 12e siècle, un futur vassal preta serment au comte Guillaume. Il est dit du texte, que le comte demanda au futur vassal s’il voulait devenir son homme sans réserve. Habituellement, c’est le vassal qui demande d’être l’homme du seigneur. Ici dans un cas particulier, Guillaume demande de repasser serment, pour gagner du pouvoir et de l’autorité plus facilement et rapidement afin de se protéger. La précision « sans réserve » vient probablement du fait qu’il a fallu préciser de la part du vassal qu’il n’allait être retissant à ses obligations sous aucune condition car les vassaux ont eu tendance à abuser de ce contrat pour ne plus avoir à obéir de lui-même mais obéir pour avoir quelque chose en retour.
B) l’osculum pacis
« puis ses mains étant jointes dans celles du comte, qui les étreignit, ils s’allièrent par un baiser ». L’usage de joindre ses mains et les placer dans celles du comte rappelle inévitablement celle de la prière. La religion était toujours présente, ce geste montrait le respect au supérieur, car d’antan, au commencement de cette pratique, les rois avaient le titre du princeps, c’est-à-dire le premier
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