La famine en Flandre en 1316
Commentaires Composés : La famine en Flandre en 1316. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 25 Mars 2012 • 2 904 Mots (12 Pages) • 1 358 Vues
La famine en Flandre en 1316
« A fame, impidemia et bello libera nos, Domine ! », ce qui signifie, « De la famine, de
l'épidémie et de la guerre libère-nous, Seigneur ! ». Cette prière était utilisé très souvent au XIVème
siècle illustrant la découragement qui frappe par moment la population en période de crise. Ces
crises ou « accidents démographiques » renvoient à une époque trouble et des malheurs qui ont
régulièrement frappés l'Occident médiéval depuis la fin du XIIème siècle et tout au long du XIVème
siècle.
Nous aborderons ce thème à travers un texte extrait de la Chroniques et des Annales de
l'abbé de Saint Martin de Tournai, Gilles le Muisit, traduit du latin au français et relatif à la crise
frumentaire qui frappe la Flandre en 1316. Ce dernier est bien connût car il a parlé de lui même
dans ses oeuvres et aussi parce que son administration a laissé de nombreuses traces à son sujet. Il
est né en 1272 et étudia à Paris avant d'être élu en 1331 abbé de Saint-Martin de Tournai qu'il
gouverna jusqu'en 1352. Il ne se mit a écrire que vers l'âge de 75 ans, alors qu'il est handicapé
dans sa pratique de la liturgie et dans la gestion administrative du monastère. C'est alors, qu'il se
met à dicter fébrilement ses mémoires, et à faire ordonner puis rédiger l'ensemble des notes qu'ils
avaient prise tout au long de sa vie. A l'image, de son prédécesseur Hermann qui a raconté les
origines du monastère et les faits marquants de ce dernier.
Tournai est une ville de Flandre, française et situé sur la rive gauche de l'Escaut. La cité
rayonne d'un point de vue économique qui en font une ville riche et peuplée. Elle compte aussi sur
le plan culturel, intellectuel et artistique mais également politique. Tournai était une ville royale :
depuis 1187 et avait pour seigneur direct le roi de France, ce qui lui permettait de mener sur le
plan administratif et judiciaire une existence à peu près indépendante à la manière de certaines
villes allemandes ou italiennes. Les bourgeois de la ville reçurent à cette date une charte de
commune. L'adjectif « Flandre » à propos de ces évènements n'est donc pas parfaitement exact
sur le plan politique mais elle est valable d'un point de vue géographique qui est le seul significatif,
car la famine ne s'est pas limité aux frontières politiques.
Une première partie décrit la famine proprement dîtes sous ses deux aspects : disette et
cours extraordinairement élevé du grains. La seconde partie concerne les conséquences de la
disette : une « mortalité », c'est à dire une épidémie qui frappe indistinctement riches et pauvres,
mais surtout les pauvres.
Ce récit s'inscrit dans une période où l'occident en général, après avoir connu la croissance
et une relative prospérité les siècles précédent, se trouve confronté à ses limites.
Le XIIIème siècle a été une époque de relatif équilibre rural, caractérisé par une absence
quasi complète de famines générales. Les choses changent au XIVème siècle et la première
manifestation de cette nouvelle situation est précisément cette famine universelle de 1316.
En se basant sur ce témoignage, on pourra donc se demander comment la famine en
Flandre en 1316, révèle la fragilité et les limites de cette société médiévale ?
Partie I : Les origines de la famine de 1316
1) Des désordres atmosphériques
« Il y eut dans nos régions des intempéries et des désordres atmosphériques », c'est ainsi
que l'auteur décrit l'origine de la famine de 1316. Cette dernière est, en effet, principalement
causé par des désordres climatiques assez répétitif entre 1315 et 1316.
On sait grâce aux progrès de la recherche météorologiques du passé qu'il y eut des cycles
climatiques distincts au cours du Moyen-âge. La période que l'on situe globalement entre le 9ème
et 13ème siècle, se caractérise par une série d'été chaud et sec qui permirent les cultures
céréalières et que l'on appelle communément « Petit optimum médiéval ». Cela se caractérise par
une hausse des températures et une certaine amélioration des rendements, notamment.
La situation tend à s'inverser dés le début du XIVème siècle avec dés 1303 les premiers
hivers rudes et vers 1310, les premiers étés catastrophiques commencent et l'air devient plus
humides et de plus en plus frais avec des pluies torrentielles comme cela est indiqué dans le texte :
« en raisons des pluies torrentielles, et du fait que les biens de la terre furent récoltés dans
de mauvaises conditions et détruits en maints endroits ».
La décennie 1310-1320, est une des grandes périodes pluvieuses du Moyen-Âge, voire
diluvienne. Pour ce qui est de l'épisode du document, l'on sait qu'il touche l'Europe en
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