SOCRATE ET LES SOPHISTES - UN CONFLIT SUR LA DEMOCRATIE

SOCRATE ET LES SOPHISTES : UN CONFLIT SUR LA DEMOCRATIE

A : DES SOHPISTES : DES TECHNICIENS DU POUVOIR

1 : DES MAITRES DE LA PERSUASION

Ce sont des professeurs de rhétorique c’est à dire qu’il enseigne l’art de bien parler, de convaincre son adversaire, de parler d’une manière persuasive, ce qui à Athènes, dans la démocratie, est une compétence utile pour gagner devant les tribunaux et au sein de l’Ecclesia, pour justifier ou s’opposer à un projet de loi. Ils considèrent que tous les moyens sont bons pour convaincre leur adversaire. Ce qui les intéressent n’est pas l’habileté à démontrer que l’on dit vrai mais toutes les techniques permettant d’imposer son opinion comme étant vrai. Ils n’apprennent pas à rechercher la vérité mais à vaincre et pour vaincre, ils mobilisent tous les savoirs de l’époque, à la médecine, l’astronomie, la mythologie. Pour eux, la cohérence ne comte pas, tous les arguments sont bons pour vaincre.

2 : UNE PHILOSOPHIE RELATIVISTE

Implicitement, les sophistes diffusent une philosophie que l’on peut qualifier de relativiste. Par exemple, le sophiste Protagoras, déclare « l’Homme est la mesure de toute chose », cela veut dire que pour lui, la connaissance du monde est déterminée par la sensation, on connait dans la mesure où l’on sent or la sensation est variable d’un individu à un autre. Par conséquent, la connaissance que l’Homme peut avoir est toujours subjective, il n’y a donc pas de vérité, il n’y a que des opinons sur la vérité. Cette pensée a des conséquences, puisqu’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas de Dieu et pas véritablement de nature mais que des perceptions humaines de Dieu et de la nature. Les Hommes n’ont pour conséquent pas à chercher dans la nature ou les mythes un fondement à la loi, les Hommes sont le seul fondement de la loi, ils leur appartiennent de décider de ce qui est bien et non et pas de le découvrir dans la nature et dans les mythes. Protagoras affirme que tous les Hommes sont une égale capacité à juger du bien et du mal donc l’Homme est l’unique juge de lui-même.

3 : UN CYNISME POLITIQUE

Cette philosophie relativiste a une conséquence politique et des sophistes somme Critias ou Caliclès assument une vison très désenchantée de la politique. Puisque c’est l’Homme qui décide de ce qui est bien, juste alors la loi n’est que l’expression à un moment donné des conceptions du bien qu’ont le pouvoir. Caliclès justifie même le droit du plus fort. Puisque le bien ou le juste sont discutables, le seul principe intangible est la force et il apparait donc normal que le pouvoir revienne au plus fort. Les sophistes affirment même que la cité est totalement artificielle, c’est un compromis entre les Hommes passé à un moment donné et par conséquent, les Hommes peuvent décider d’une manière totalement libre de ce que doit être la cité et des lois qui doivent la gouverner. Les sophistes apparaissaient donc comme des cyniques, de techniciens du pouvoir qui se souciaient de donner à ceux qui veulent prendre le pouvoir, les moyens nécessaires mais ils ne se soucient pas du bon usage du pouvoir. Les philosophes grecques vont s’opposer aux sophistes dans la mesure ou la pensée des sophistes nous est connue essentiellement par les dialogues de Platon, on connait aujourd’hui les sophistes par le regard péjoratif des philosophes mais il faut reconnaitre que les sophistes ont apporté des choses importantes philosophiquement, ils sont les premiers à développer une réflexion sur le langage et la relation entre le langage et la connaissance, à démontrer à que le langage pouvait être un instrument puissant du pouvoir et il vont faire une distinction, qui va beaucoup marquer la philosophie occidentale, entre le monde de la nature et de ces lois, la physis et le monde culturelle de la société et de ces lois, le nomos. Pour eux, la vie sociale ne relève pas de la nature, c’est un phénomène à part.

B : SOCRATE ET LE POUVOIR DE LA VERITE

Il est né aux environs de 469 avant notre ère et mort aux environs de 399, c’est la figure emblématique de la réaction aux sophistes, il est le symbole de la sagesse antique. On n’a pas de lui d’oeuvres écrites de sa main mais on le connait à travers les dialogues de Platon ou ce qu’écrit sur lui Xenophon, on trouve aussi des phrases sur lui dans la pensée d’Aristote. C’est un athénien d’humble condition enseignant la recherche de la vérité à l’oral les jeunes athéniens. C’est un homme libre, très critique envers la démocratie, il sera accusé d’impiété et de corruption de la jeunesse et condamné à mort en 399, on connait bien son procès à travers l’apologie de Socrate, de Platon.

1 : LA MAIEUTIQUE SOCRATIQUE

La posture philosophique de Socrates est souvent résumée dans la formule « connais-toi toi-même ». La sagesse selon Socrates est la compréhension de soi, de ses actes, c’est donc le perfectionnement de soi et de ses actes. Pour se perfectionner soi-même, Socrates indique une voix. Il faut examiner toutes les idées que l’on peut avoir sur soi-même, la vie et le monde et il faut soumettre ces idées à l’examen pour les vérifier et dans la mesure où l’on vérifie les idées que l’on, on s’approche de la vérité et l’on se perfectionne. Socrates a dit « j’ai un principe c’est de me laisser persuader par rien, que par la raison qui est reconnus la meilleure à l’examen ». Ce travail de vérification est ce que Socrates appelle la maïeutique c’est à dire d’accoucher les esprits des vérités qu’ils portent à leur insu. La maïeutique est ce que Socrates exerce dans la rue, ce que l’on voit dans les dialogues de Platon, il apostrophe les athéniens, les interroge sur ce qu’ils pensent et se met à vérifier, à tester rationnellement la validité de ce qu’ils pensent et à travers cet examen, les opinions, la doxa est écartée et seules les idées vraies restent.

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