Dans un régime démocratique, l’éducation devrait-elle s’inspirer du modèle de Socrate ou du modèle des Sophistes?

Toutes civilisations modernes et avancées ont une chose en commun. L’éducation. Sans celle-ci, le monde n’aurait pas pu se développer, nous serions probablement encore dans un monde semblable au moyen-âge, peut-être même une époque plus ancienne. Malgré les différents de tous les pays, l’éducation offerte comporte des similarités. Par contre, plusieurs se questionnent sur le fondement de celle-ci. Certains pensent qu’elle devrait se baser sur le modèle de Socrate, alors que d’autres pensent qu’elle devrait se baser sur les dires des Sophistes. Dans un régime démocratique, l’éducation devrait-elle s’inspirer du modèle de Socrate ou du modèle des Sophistes? Autrement dit, est-il mieux de réfléchir et de s’appuyer sur sa raison ou sur sa perception?

En ce qui me concerne, je défendrai le point de vue suivant; le modèle de Socrate est le plus justifiable dans une éducation où les citoyens vivent en démocratie. L’argument qui me paraît le plus convainquant pour appuyer ma thèse est l’argument selon lequel la raison seule peut affirmer la vérité. Je vais maintenant préciser ce que je veux dire par là. Une vérité doit être quelque chose de fondée, c’est une connaissance conforme au réel, alors la raison, qui se définit comme la faculté de penser logiquement, est nécessaire pour acquérir celle-ci. Comme il est écrit dans le cahier Philosophie Raison, Vérité, Bonheur, « Pour Socrate, comme pour Platon, la vérité est accessible par l’activité de l’esprit, et non par les sens. » L’activité de l’esprit signifie les jugements que nous faisions quotidiennement, les pensées qui nous passent par la tête, la raison qu’on élabore. À l’opposé, les Sophistes pensent que les sens, donc la perception, témoignent la vérité. Ceci est faux, ou du moins ne donnera pas une vérité exacte, car on ne peut se baser sur ce que l’on voit ou ce que l’on entend, car ceux-ci pourraient nous induire en erreur. De ce fait, une éducation dans une culture où chacun a droit à un apprentissage adéquat, juste et équitable devrait se baser sur le modèle de Socrate, puisqu’il soutient la raison.

Cet argument est très valable, mais il existe un argument au moins aussi valable pour la thèse contraire. Les Sophistes affirment qu’aucune opinion ne vaut plus qu’une autre, tandis que Socrate ne partage pas le même point de vue. Selon Socrate, il ne faut pas écouter l’opinion de tous. On ne devrait qu’écouter les gens qui ont une importance dans le sujet de l’argumentation. Cela veut donc dire que Socrate choisi ces opposants, ce qui ne semble pas équitable. Pour illustrer cet argument, prenons l’exemple suivant. Lors d’une conversation entre Criton et Socrate sur l’injustice et la justice, appelé Criton, Criton essaye de convaincre Socrate de s’évader de prison. Dans un des passages, Criton dit à son ami que s’il ne s’échappe pas, il aura une mauvaise réputation, car les gens à l’extérieur penseront que Criton préféra l’argent plutôt que son ami. Socrate répond : « Mais pourquoi […] nous mettrions-nous tant en peine de l’opinion du vulgaire? Les gens les plus sensés, dont le jugement doit nous préoccuper davantage, ne douteront pas que les choses ne se soient passées comme elles se seront passées réellement. »2 Cette façon de penser de Socrate est dérangeante. Malgré que dans cette situation particulière entre Socrate et Criton, il est bien de ne pas laisser l’opinion de tous nous atteindre, la vérité ne ressort pas nécessairement de la manière que nous espérons, ou n’est pas celle qu’on voudrait. C’est pour cela que les Sophistes ont raison sur ce point, qu’aucune opinion ne vaut plus qu’une autre. Dans un monde où tous sont égaux, nous apprenons que tout le monde a droit à son opinion, qu’elle soit considérée mauvaise ou non.

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