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La représentation des plaideurs par des professionnels du droit devrait-elle être obligatoire

Dissertation : La représentation des plaideurs par des professionnels du droit devrait-elle être obligatoire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Avril 2013  •  Dissertation  •  2 292 Mots (10 Pages)  •  1 298 Vues

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 Dissertation : La représentation des plaideurs par des professionnels du droit devrait-elle être obligatoire ?

« Nul ne plaide par procureur », cette célèbre maxime a eu deux sens successifs, d’une part, elle a signifié pendant longtemps que personne ne pouvait se faire représenter en justice, et d’autre part qu’il fallait comparaitre en personne. En effet, dans le droit romain, il était exigé, à l'origine, la comparution personnelle des plaideurs. Ainsi, dans la procédure, les paroles ne pouvaient être prononcées que par les parties, tenues de comparaître de gré ou de force. La représentation en justice était totalement exclue. Cependant, assez rapidement, la complexité des usages et rites liés à la procédure a entraîné la nécessité pour les parties d'être aidées dans le cadre du procès. Ce fut le rôle des Avocatus, ancêtres des avocats modernes. En premier lieu, ils sont intervenus pour prodiguer de simples conseils, puis, ils ont plaidé pour les parties, toujours en leur présence. Et à partir d’une certaine époque, on a accordé à tout particulier, moyennant des lettres de grâce, le droit de se faire représenter, enfin, l’ordonnance du 15 janvier 1528 supprima ces lettres et la possibilité de plaider par procureur devint une règle de droit commun.

Pour aborder le sujet, il convient tout d'abord de déterminer ce que l’on entend par représentation en justice, au sens du Code de Procédure Civile. C'est le titre XII du Livre I du Code de Procédure Civile, intitulé « représentation et assistance en justice » (article 411 et suivants) qui détermine et énumère une série de dispositions destinées à régir, de façon générale, la représentation et l'assistance des plaideurs devant toutes les juridictions de l'ordre judiciaire, statuant en matière civile, commerciale, sociale, rurale et prud'homale, sous réserve des règles spéciales à chaque matière et particulières à chaque juridiction.

Cependant, l'assistance et la représentation sont deux notions différentes qu'il convient de distinguer puisque la présente réflexion ne concerne que la représentation. A l'origine, l'assistance et la représentation en justice sont des techniques par lesquelles les parties s'appuient sur autrui pour la conduite de leur propre procès. Dans le cadre de l'assistance, une partie qui comparaît en personne se fait aider par un tiers qui va la conseiller et parler en son nom à l'audience. C'est l'article 412 du Code de Procédure Civile qui donne la définition de l'assistance, en précisant que « la mission d'assistance emporte pouvoir et devoir de conseiller la partie et de présenter sa défense sans l'obliger ». Dans la représentation, la partie confie à une personne le soin d'agir à sa place et de conduire le procès en son nom. Dans ce cas, la partie n'est plus présente. En réalité, la grande différence résulte dans l'absence de mandat dans l'assistance.

Il faut savoir que la représentation en justice peut prendre deux formes. Il peut s’agir d’une représentation dans l’exercice de l’action, dite représentation ad agendum. Dans cette hypothèse, le représentant agit aux lieu et place du titulaire de l’action lorsque celui-ci, pour une raison quelconque (incapacité, empêchement) n’est pas en mesure de l’exercer lui-même. Mais, la représentation en justice peut simplement consister dans l’accomplissement des actes de la procédure, c’est alors la représentation ad litem (celle qui nous intéresse en l’espèce). Ces deux formes de représentation peuvent se combiner, par exemple, des parents qui agissent en qualité d’administrateur légal des biens de leur enfant et qui devront se faire représenter par un avocat (la profession d’avoué ayant fusionnée avec les avocats) s’ils portent leur action devant le tribunal d’instance ou la Cour d’appel.

Devant les juridictions d’exception, les parties ont le choix entre agir seules ou se faire représenter. Mais, le législateur instaure, de plus en plus, une obligation d’être représenté, on peut alors se demander si la représentation des plaideurs par des professionnels du droit devrait être obligatoire ? Cette question est légitime car on semble passer d’une traditionnelle faculté à une obligation de représentation des plaideurs (I). Ce phénomène, bien que justifié, demeure néanmoins l’objet de critiques (II).

I – De la traditionnelle faculté à l’obligation de représentation des plaideurs

Bien que les parties possèdent dans certaines hypothèses le choix entre agir seul ou se faire représenter par une autre personne qu’un avocat (A). Cette faculté se trouve de plus en plus entravée par l’extension de la représentation obligatoire par avocats (B).

A – Le choix entre agir seul ou se faire représenter

La représentation en justice suppose de la part des parties qu’elles recourent à un auxiliaire de justice pour les défendre et accomplir les actes de procédure. En général, devant les juridictions d’exception, les procédures sont sans représentation obligatoire, le recours à un avocat est une faculté, non une obligation. Des règles particulières existent, permettant aux parties de se défendre elles-mêmes ou d’être représentées par l’une des personnes autorisées par le législateur (un parent, le conjoint).

La présence personnelle des parties est exigée dans les procédures dites orales (tribunal d’instance et tribunal de commerce), notamment celles à oralité renforcée. Ainsi, la procédure orale se définit comme une procédure dans laquelle la représentation par avocat ou avoué (avant le 1er janvier 2012) n’est pas obligatoire et la comparution personnelle la règle. En effet, dans certaines hypothèses, la représentation est limitée, voire exclue. C’est le cas devant le tribunal paritaire des baux ruraux (article 883 du Code de Procédure Civile), le Conseil des prud’hommes (article R1453-4 du Code du travail). La représentation n’étant admise qu’en cas de motif légitime, les parties comparaissent en personne. La principale justification du principe d’absence de représentation obligatoire réside dans la limitation des frais du procès et dans la facilité du dialogue direct entre les parties et le juge, en vu d’aboutir à la conciliation.

Les parties peuvent donc agir elles mêmes, ou se faire représenter par une autre personne qu’un

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