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Les missi dominici, relais du pouvoir impérial

Commentaire de texte : Les missi dominici, relais du pouvoir impérial. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  2 170 Mots (9 Pages)  •  1 755 Vues

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Euvrard Aloïs                                                                                                A7

Commentaire de Texte

1. Les missi dominici, relais du pouvoir impérial

(Capitulaire adressé aux comtes par des missi dominici à la fin du règne de Charlemagne).

Nous vous adressons cette lettre pour vous ordonner de la part de l'empereur et vous prier instamment de notre part de faire tous vos efforts pour bien remplir toutes les obligations de votre charge en ce qui touche tant le culte de Dieu que le service de notre maître, le salut et la garde du peuple chrétien. Car notre maître nous a enjoint, ainsi qu'à tous ses autres missi, de lui présenter au milieu d'avril un rapport fidèle sur la manière dont ont été exécutés dans son royaume les ordres qu'il a, ces années dernières, fait transmettre par ses missi, désireux qu'il est de récompenser dignement ceux qui s'y sont conformés et de réprimander comme ils le méritent ceux qui s'y sont soustraits. […] Nous vous engageons à relire vos capitulaires, à vous remémorer les instructions verbales qui vous ont été données et à déployer pour les appliquer un tel zèle que vous puissiez en être récompensés par Dieu et par votre maître le grand empereur. Nous vous enjoignons donc d'abord et recommandons d'obéir ponctuellement et d'exiger de vos employés et de vos administrés une obéissance ponctuelle aux ordres de votre évêque pour tout ce qui a trait à son ministère. Employez-vous à maintenir les droits de l'empereur tels qu'ils vous ont été précisés par écrit et oralement, car vous en êtes comptables. Faites pleinement, correctement, équitablement justice aux églises, aux veuves, aux orphelins et à tous autres, sans fraude, sans corruption, sans retards ou délais abusifs, et veillez à ce que tous vos subordonnés en fassent autant, si vous voulez être récompensés par Dieu et par notre maître. Si vous vous heurtez à des actes d'insoumission, de désobéissance, si l'on refuse d'accepter les décisions que vous aurez prises en conformité avec la loi ou la justice, prenez-en note et avertissez-nous, soit aussitôt, en cas d'urgence, soit lors de notre passage, afin que nous avisions selon les instructions que nous avons reçues de notre maître. N’hésitez pas, si vous avez un doute sur le sens d’un passage de ce mandement, […] à nous envoyer d’urgence un de vos représentants capable de comprendre nos explications, afin que vous puissiez vous même tout comprendre et, avec l'aide de Dieu, tout exécuter. Faites surtout bien attention qu’on ne vous surprenne pas, vous ou vos subordonnés, à dire aux parties, avec l'idée de déjouer ou retarder l’exercice de la justice : « Taisez-vous jusqu’à ce que les missi soient passés ; nous nous arrangerons ensuite entre nous ! ». Employez-vous au contraire à hâter le jugement des affaires pendantes avant notre venue. Car si vous faites quelque mauvais tour de ce genre ou si vous retardez par négligence ou par malice le cours de la justice jusqu’à notre venue, mettez-vous bien dans l'esprit que nous ferons contre vous un rapport sévère. Lisez et relisez cette lettre et gardez-la bien, pour qu'elle serve de témoignage entre vous et nous.

 

 

        Dans ces temps où la christianisation est récente et mal assuré par le bas clergés, souvent inculte. Il y a en effet beaucoup de manquements et la non-connaissance des textes et pratiques liturgiques est fréquentes. Ces déviations doivent être combattues par les autorités laïques. l’empereur a donc besoin d’yeux qui voie pour lui et en qui il a confiance. Ces inspecteurs surveillent la gestion et l’inspection des comtes et des évêques. Ces deux autorités étant nommés par l’empereur, sont des envoyés itinérants qui  opèrent généralement a deux mais peuvent être plus nombreux a agir sur le même territoire.

Le texte se place à la fin du règne de Charlemagne un roi francs de la dynastie carolingienne qui fût couronné empereur et se veut digne des empereurs romains, de plus il se positionne comme le seul représentant de Dieu à pouvoir comprendre réellement les commandements de Dieu. Ce  qui lui permet d’être hiérarchiquement supérieur aux évêques et ainsi orienter le rôle de l’Église. Il remet au goût du jour en 789 les missi dominici, ultérieurement présent lors de la dynastie des mérovingiens. En instituant les missi dominici cela permet à Charlemagne de hiérarchiser son administration et centraliser son pouvoir à l’intérieur de son vaste territoire s’étendant de l’Espagne à l’Allemagne.

Les missi dominici rédigeais une lettre formulaire a l’intention des comtes et évêques placés par l’empereur a la tête d’un comté. Celle-ci est dater approximativement aux alentours de la fin du règne de Charlemagne. Au travers de cette lettre les missi dominici expliquent qu’ils sont les représentants de l’empereur. Ils en profitent pour rappeler aux comtes et évêques, leurs rôles respectifs. Assurer la bonne application du culte de Dieu, les services du maître, le salut et la garde du peuple chrétien. Ils en vérifieront la bonne application et ils promettent des récompenses spirituelles ainsi que pécuniaires pour bonne application de ces obligations reçu de manières écrites comme orale mais également des sanctions pour tout manquement à ces obligations.

Il paraît donc pertinent d’analyser comment l’empereur affirme sont autorités sur l’ensemble du territoire .

Pour voir cela, il faudra tout d’abord observer l’affirmation de cette autorité impériale (I), pour ensuite voir la représentation du pouvoir de Dieu (II).

I. L’affirmation de l’autorité impériale .

L’empereur Charlemagne souhaitera pour obtenir fidélité de ses vassaux paraître comme un empereur reconnaissant (A), mais saura également affirmer son pouvoir grâce à des menaces (B).

A. Apparition d’un empereur reconnaissant de la fidélité de ses vassaux.

        Le principe du serment de fidélité entre un seigneur et ses vassaux repose sur une fidélité réciproque. Cette fidélité réciproque s’observe par la réception d’une récompense par le vassal de l’empereur tel qu’un fief, en l’échange de plusieurs d’une obéissance sans faille en vers l’empereur, qui pourrait se traduire par la bonne administration du territoire confié.  Les missi dominici tiennent a rappeler que l’empereur est « désireux de les récompenser dignement », pour avoir été fidèle. En utilisant l’adverbe « dignement » il donne une valeur importante aux obligations rendu par les vassaux. Ces obligations leur permette outre la récompense pécuniaire, d’obtenir la qualité d’être digne au près de l’empereur et de Dieu, la dignité étant une qualité très importantes à l’époque Franque. «  relire vos capitulaires, à vous remémorer les instructions verbales qui vous ont été données et à déployer pour les appliquer un tel zèle que vous puissiez en être récompensés [...] par votre maître le grand empereur. »

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