Le Role Du Feminisme Dans La Societe
Mémoire : Le Role Du Feminisme Dans La Societe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tsuyoshi • 2 Avril 2013 • 2 417 Mots (10 Pages) • 2 680 Vues
Introduction
Le féminisme a fait l'objet d'une première vague de diffusion durant le siècle des Lumières, période durant laquelle les femmes ont développées cette idée d'émancipation du sexe féminin en revendiquant l'égalité entre hommes et femmes. Mais ce mouvement sera beaucoup plus poignant dans les années 1960 et 1970 où les actions féministes se concrétisent et se consolident par de nombreux mouvements de protestations qui donnent naissance aux promulgations de textes juridiques, qui améliorent les conditions des femmes, tels que la loi Neuwirth qui légalise la contraception ou encore la loi Veil qui autorise l'avortement.
Le dossier proposé nous amène à étudier les différentes conditions sociales dans lesquelles s'inscrivent les passages à l'action des acteurs de ce mouvement en déterminant leurs pratiques et leurs revendications à travers cinq documents : un extrait de La domination masculine de Pierre Bourdieu datant de 2002 ; un extrait d'Une chambre à soi de Virginia Woolf qui remonte à l'année 1992 ; un aperçu du 7 mars 2011 de l'accueil du site La Barbe ainsi que l'une de leur affiche et un extrait de 2004 du Siècle des féministes de Michelle Zancarini-Fournel et autre Elian Gubin, Catherine Jacques, Florence Rochefort, Brigitte Studer, Françoise Thébaud …
L'ensemble de ce corpus donne à voir les différents facteurs qui permettent l'apparition et l'évolution de ce mouvement social qu'est le féminisme. Pour en dégager les conditions d'émergence, nous allons dans un premier temps définir ce qu'est le féminisme et mettre en avant ses moyens d'action pour pouvoir analyser dans une seconde partie les facteurs sociaux et politique qui ont contribué à renforcer ce mouvement social au sein d'institutions qui lui sont hostiles.
I. Le féminisme ou le refus d'une classe de dominés
Le féminisme se définit à travers sa lutte contre la domination masculine (A), mais aussi à travers ses modalités d'action (B)
A. A. Définition du féminisme
De façon générale le féminisme apparait comme étant une doctrine sociale, philosophique et politique qui se construit sur une idéologie propre qui est l'égalité des sexes. Cette objectif d'égalité s'illustre à travers plusieurs comportements qui défendent les intérêts de la femme au sein d'une société afin d'étendre ses droits et d'exclure la discrimination dont elle est victime face à l’homme, dans le but de permettre son émancipation.
À ce propos beaucoup d'intellectuels se sont questionnés sur l'origine du féminisme et la nature de l'ordre social dans lequel il se diffuse. Selon Pierre Bourdieu sociologue français, le féminisme est un phénomène social qui s'oppose à un autre phénomène qui est la domination des hommes sur les femmes. Dans l'extrait de son livre intitulé La domination masculine, il nous expose comment la domination de l'homme a pu être instituée au cours du temps et quels mécanismes ont naturalisés cette hégémonie masculine. Ainsi il commence par nous expliquer que la domination des hommes a trouvée sa source dans l'unité domestique avant de s'étendre dans la sphère publique où elle est finalement la plus présente. La cause principale mise en avant est l'inconscience des dominées (nous parlons ici des femmes) qui a favorisé vivement la domination des dominants. Ce système de valeurs sociales est donc le fruit d'un laisser faire, d'une absence de lutte de la part des femmes qui ont fait de l'emprise masculine « une évidence » ancrée dans les consciences tout en l'érigeant au rang de doxa qui, dans ce contexte, contribue à rendre naturel et acceptable un phénomène qui se traduit par son caractère arbitraire et son absurdité. Cela a donc grandement participé à rendre particulièrement difficile la remise en question de cette domination. Le féminisme serait donc le résultat d'une prise de conscience qui a saisi le caractère anormal de la domination masculine et de pouvoir la remettre en cause afin d'anéantir cette évidence qui participe à renforcer et à pérenniser cette suprématie masculine qui persiste dans les esprits des hommes mais aussi des femmes. La déconstruction de ce rapport de domination se fait par le biais de divers revendications, notamment celle du contrat social qui organise juridiquement l'union de deux personnes physiques et permet aux personnes homosexuelles de vivre comme les personnes hétérosexuelles. Le refus de l'acceptation de l'homosexualité en dehors du bavardage religieux, culturel et autre affaire de mœurs est aussi motivé par ce refus de décrédibilisé la domination masculine qui ne peut avoir de sens et d'appui que dans une société composée uniquement de personnes hétérosexuelles.
Cette volonté inconsciente de l'homme à s'opposer massivement à l'émancipation du sexe féminin et donc de ne pas vouloir renverser ce rapport de domination se trouve également dans le texte extrait d'Une chambre à soi de Virginia Woolf ; dans lequel l'auteur souligne les inégalités sociales subsistantes entre hommes et femmes dans la société notamment dans les domaines appartenant à l'art ou à la politique. Cette dénonciation s'opère à travers deux arguments. Le premier met en évidence l'inclinaison des femmes face aux hommes dans les professions prestigieuses. En effet, les femmes ont une facilité à avouer cette prétendue supériorité masculine et à la formuler de bien des manières bien qu'elles disposent des outils et de l'intelligence suffisante pour la rejeter. Le second argument est intimement lié au comportement de l'homme qui semble accorder une importance fondamentale à ce jeux de domination rendu habituel soutenu par ses désirs et ses pulsions. Si la femme est assujettie à l'homme, il faut comprendre que l'homme est lui-même assujetti à ce « désir enraciné » en lui d'être et de rester supérieur. Le texte se conclu par : « l'histoire de l'opposition des hommes à l'émancipation des femmes est plus intéressante peut-être que l'histoire de cette émancipation elle-même », phrase très significative qui nous pousse à réfléchir sur l'origine de cette croyance ferme que possède l'homme quant à la certitude de sa suprématie sur la femme. Croyance qui n'a rien d'inné ou de naturelle, qui s'est
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