La justice constitutionnelle
Cours : La justice constitutionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aysh17 • 30 Novembre 2021 • Cours • 3 767 Mots (16 Pages) • 263 Vues
Chapitre 9 : La Justice constitutionnelle
Aujourd’hui, il peut paraitre naturel qu’il doit exister une justice constitutionnelle = organe spécifique de type juridictionnel (cours de justice/tribunaux) s’applique à la matière constitutionnelle (= organisation du pouvoir) => veiller au respect et à la conservation de l’ordre constitutionnel dans les pays qui sont dotés d’une constitution formelle rigide (règles
érigées au plus haut niveau juridique) (ex : Cour Suprême des USA, Cour Constitutionnelle Allemande, Conseil constitutionnel Français [la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat sont aussi des juges constitutionnels depuis la QPC]). La justice constitutionnelle fait partie du confort constitutionnel moderne. Il n’en a pas toujours ainsi du moins sous cette forme contemporaine (organes juridictionnels qui s’applique à faire prévaloir les règles de l’ordre constitutionnel).
Au début du constitutionnalisme libéral à l’Occidental : justice a été écartée dans une large mesure de ces questions de rapports des organes gouvernants, et que ç’a été fait sciemment.
En Angleterre : Chambre des Lords = 2 casquettes => organe législatif délibérant et de contrôle politique + plus haute juridiction du royaume. A la fin du XIXe : spécialisation interne dans la chambre = Comité Judiciaire => spécialement chargé d’exercer les fonctions juridictionnelles de celle-ci. Depuis récemment, avec le Constitutionnal Act (2005) = suppression des fonctions juridictionnelles de la Chambre des Lords => création d’un Cour Suprême, détachée de la Chambre des Lords.
En France : expérience des Parlements d’Ancien Régime = montre comment des cours de justice pouvaient se mêler de politique, de s’ingérer dans la fonction de l’administration. Fin XVIIIe : ont freiné les réformes royales = révolutionnaires ont tout fait pour mettre la justice à part 🡪 position subordonnée par rapport aux gouvernants 🡺 ce n’était même plus un pouvoir, c’était une modalité d’exercice de la fonction d’exécution de la loi + écartement du
juge judiciaire (qui concernait l’administration).
La plupart des pays de l’Europe continentale, dans le mouvement du constitutionnalisme libéral = justice mise à part 🡪 pas de pouvoir politique.
Aux USA : on a admis très tôt la place imminente de la justice = position quasiment à égalité avec le président et le Congrès => qualifiée de véritable pouvoir ; elle joue un rôle considérable.
Cette idée trouve des racines plus lointaines : il fallait trouver une instance régulatrice de l’ordre constitutionnel = assure le bon fonctionnement de l’ordre constitutionnel. Il existe quantité d’instances et de proposition de grands philosophes sur cette manière de réguler le système.
I- Les organes régulateurs de type non-juridictionnel : les « gardiens politiques » de l’ordre constitutionnel
Sous l’Antiquité gréco-romaine : dans l’organisation du pouvoir dans les cités, on trouve des institutions qui répondaient au besoin d’assurer une certaine régulation = surveillance du bon fonctionnement de l’équilibre des pouvoir dans le corps politique donné (ex : Tribunal des
efforts, Sparte ; Tribunat, Rome). Au Moyen-Age aussi on trouve des institutions de ce genre (ex : Conseil des 10, République de Venise).
Sur le plan de la pensée politique : chez de nombreux grands auteurs et philosophes politiques = recherche d’un organe particulier qui vérifierait que les autres restent dans leur attribution (ex : Rousseau, Contrat Social [livre 4, chap. 5] = création d’un Tribunat => chargé de garantir l’harmonie entre les organes suprêmes, d’assurer que chacun soit dans les limites assignées par la constitution).
Au début du constitutionnalisme libéral moderne : proposition ont été faites => Sieyès : création d’un jury constitutionnaire. Pour lui, la constitution = corps de lois obligatoires ou ce n’est rien = vision normative de la constitution. Si on veut qu’elle s’applique et qu’elle soit respectée => faut établir un tribunal qui va veiller à son respect. Cela a été critiqué = Baudot : ce gardien de la constitution peut très vite devenir le maitre de la constitution => argument récurrent (encore aujourd’hui). C’était une instance de régulation avec un rôle qui ressemblait, sur des points, à un tribunal ; sur d’autres points, elle ne leur ressemblait pas. On trouve cette dualité plusieursfois dansle constitutionnalisme libéral (ex : Conseil des Censeurs de Pennsylvanie, 1776 = surveille les actes des organes exécutif et législatif + proposition de révision de la constitution. Ces organes ont été supprimés au bout d’une dizaine d’années). L’idée de Sieyès ne sombrera pas : sous le Consulat (constitution de l’An VIII, titre II) = création d’un Sénat conservateur => reprenait un partie des attribution que Sieyès espérait voir 🡪
...