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La justice constitutionnelle

Dissertation : La justice constitutionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2016  •  Dissertation  •  2 495 Mots (10 Pages)  •  11 029 Vues

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BATHANY Perrine

Séance n°8 : La justice constitutionnelle

Comme le disait Montesquieu en 1748, “Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir”.                                En effet, seul un pouvoir supérieur peut éviter les dérives d’un pouvoir hiérarchiquement inférieur, c’est pour cela que le pouvoir législatif est soumis au pouvoir constituant. Les contrôles de constitutionalité s’assurent de la conformité des lois par rapport à la constitution, pour cela une justice constitutionnelle s’est installée dans les pays.                 Selon le juriste autrichien Hans Kelsen (1881-1973), la justice constitutionnelle est « la garantie juridictionnelle de la constitution ». En effet, la justice constitutionnelle est une expression devenue d’usage habituel désignant les organes et procédure de nature juridictionnelle par lesquels est assurée la suprématie de la Constitution. La garantie de cette suprématie ne se limite pas au contrôle de constitutionnalité des lois, même si ce contrôle est à la fois le symbole et la pièce essentielle. Elle concerne également les traités, les actes administratifs et les décisions de justice.                                                                 En 1928 Hans Kelsen et l’universitaire français Charles Eisenmann parlent ainsi du contrôle de constitutionnalité comme d’un critère de la démocratie et de l’Etat de droit. De très nombreux systèmes de justice constitutionnelle existent aujourd’hui à travers le monde. Le Doyen Favoreu en 1984 et le juriste italien Mauro Cappelletti en 1982 ont distingué deux grands modèles de justice constitutionnelles dans le monde : le modèle Européen et Américain.                                                                                                Il s’agira donc de traiter des justices constitutionnelles des Etats-Unis et de la France, de leurs points communs et de leurs différences, mais en aucun cas il ne serait utile d’évoquer les autre pays,  il s’agira donc de tenter une approche de droit comparé afin de comprendre les divergences entre les systèmes juridiques de ces deux pays.                                        Ce sujet est intéressant car il permet de comprendre les évolutions qu’ont connues les différents systèmes, ainsi que la participation de la justice constitutionnelle à la démocratie. En effet, les contrôles de constitutionnalité permettent de remettre en cause, le législateur plus facilement et de ne pas laisser la loi entre les mains d’un seul organe, cela est donc plus égal et plus démocratique, on estime que le législateur ne doit pas prendre de décisions de manière arbitraire.                                                                                        Il serait donc intéressant de se demander comment la justice constitutionnelle s’exerce-t-elle aux Etats-Unis et en France.                                                                Afin de répondre à cette question, il serait utile d’étudier, premièrement les différences entre les organes exerçant la justice constitutionnelle en France et aux Etats-Unis (I) avant de voir les différences sur l’application de ces justices (II).

  1. Une différence d’organe exerçant la justice constitutionnelle

La justice constitutionnelle peut s’exercer selon deux manières différentes, en effet, soit elle est détenue par les juridictions ordinaires, c’est le cas des Etats-Unis (A), soit elle appartient à une juridiction spécialisée expressément créée pour cela, comme en France (B).

  1. Aux Etats Unis : Une juridiction ordinaire

L’existence d’une justice constitutionnelle ne signifie pas forcément qu’il y ait une juridiction constitutionnelle ayant le monopole pour juger les questions de constitutionnalité. En effet, aux Etats-Unis, la fonction de justice constitutionnelle est assurée par le juge ordinaire qui habituellement juge des litiges plus communs. En 1803, l’affaire Marbury v. Madison a été déterminante pour le développement de la justice constitutionnelle. Cette jurisprudence a posé le principe du contrôle judiciaire de constitutionnalité des lois comme corollaire obligé du principe de suprématie de la constitution. Cette affaire a donné l’occasion à la Cour suprême  de statuer sur l’inconstitutionnalité de la loi,  elle s'attribue et attribue à tous les tribunaux le soin de conduire ce contrôle. Pau à peu, cette compétence s’est finalement imposé, bien qu’une affaire comparable n’ai été portée devant la Cour suprême que plus tard, en 1857. La Cour suprême détient depuis, trois fonctions essentielles lui donnant une place encore plus importante au sein des juridictions Américaines. Elle est charger de résoudre des différents qui mettent en cause les Etat de l’Union, les affaires formées indirectement contre les Etats constitue le travail quotidien de la Cour. Elle a reçu le pourvoir de faire prévaloir la constitution, les lois et traités des Etats-Unis contre les 50 Etats. De plus, elle doit aussi garantir l’interprétation et l’application uniforme du droit fédéral ainsi qu’interpréter la constitution et les lois fédérales et règlement édictés par les multiples agences rattachées au gouvernement fédérales. La mission la plus importante de la Cour suprêmes est de faire respecter la Constitution fédérale. C’est d’ailleurs la cour qui a construit le statut juridique de la constitution, qui lui  donné valeur de texte sacré.        La position qu’occupe, aujourd’hui les Etats-Unis dans le champ planétaire donne à sa jurisprudence une portée quelle n’avait pas auparavant, la puissance de la Cour suprême n’en est donc que plus grande encore. Au contraire, en France, c’est un système complètement opposé, c’est une juridiction à part qui traite la justice constitutionnelle.

  1. En France : Une juridiction spécialisée

En France, en effet, c’est une juridiction spécialisée qui s’occupe de la constitutionnalité des lois, le conseil constitutionnel, il se situe à part de l’ordre juridictionnel français. Contrairement à d'autres tribunaux compétents en matière constitutionnelle tels que la Cour suprême des États-Unis, le Conseil constitutionnel français, lui, ne se situe au sommet d'aucune hiérarchie de tribunaux, ni judiciaires ni administratifs. Ces deux hiérarchies sont dominées respectivement par la Cour de cassation et le Conseil d'État, et le Conseil constitution n’a aucun contrôle direct sur ces deux cours. Le Conseil constitutionnel s’est bien intégré dans le nouvel équilibre institutionnel créé par la cinquième République puisque même si la Constitution prévoit que les décisions du Conseil constitutionnel « s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles », on aurait pu imaginer des divergences de jurisprudence entre le Conseil constitutionnel et les deux autres cours suprêmes. Pourtant le Conseil constitutionnel français a une grande autorité sur l'ensemble des institutions françaises, mais cette autorité est limitée au champ du contrôle de constitutionnalité. Le Conseil constitutionnel a pour mission de veiller à la régularité des élections nationales et référendums. Il se prononce aussi sur la conformité à la Constitution des lois et de certains règlements dont il est saisi. Il intervient également dans certaines circonstances de la vie parlementaire et publique. Depuis 1971, au fil de ses décisions, le Conseil constitutionnel n'a cessé d'enrichir et d'affiner le contenu du « bloc de constitutionnalité » constitué par la Déclaration de 1789, le Préambule de 1946, les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République et le texte même de la Constitution de 1958. C’est aussi l’un des pouvoir que détient le Conseil constitutionnel.                           Enfin, l'un des plus important constitutionnalistes français, ancien membre du Conseil constitutionnel, le doyen Vedel, estimais que le contrôle de constitutionnalité « fait partie du confort moderne des démocraties », il a donc énormément d‘importance au sein des juridictions françaises. De plus, entre les Etats-Unis et la France, il existe aussi des discordances quant aux aspects de fond.

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