LA Vème REPUBLIQUE EST-ELLE UNE DEMOCRATIE ?
Dissertation : LA Vème REPUBLIQUE EST-ELLE UNE DEMOCRATIE ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Charlaine Schmit • 9 Octobre 2018 • Dissertation • 1 633 Mots (7 Pages) • 4 385 Vues
LA Vème REPUBLIQUE EST-ELLE UNE DEMOCRATIE ?
« La démocratie c’est pas la rue » déclarait le Président de la République Emmanuel MACRON le 19 septembre 2017 sur CNN. La Démocratie ne se réduit sûrement pas à la rue, en effet, mais elle ne se résume pas non plus à un scrutin tous les cinq ans qui délivrerait un nombre conséquent de blanc.
La Démocratie étant un régime dans lequel le peuple est à la source du pouvoir, elle est donc censée être, malgré l’affirmation de M. Macron, la rue. Plus tard, une série de définition a eu pour ambition d’en préciser les contours. A cet égard, celle d’Abraham Lincoln se dégage, caractérisant la Démocratie comme « le régime du peuple, par le peuple et pour le peuple », principe qui est aujourd’hui celui de la Ve République (article 2 de la Constitution).
Seulement, la précision d’un régime « pour le peuple » implique que ce dernier peut être représenté. Il est vrai que deux grandes formes de démocratie existent ; la démocratie directe, reposant sur une participation directe des citoyens à la prise de décision, et la démocratie représentative qui confie le pouvoir à des repré sentants du peuple, tirant leur légitimité de l’élection et agissant au nom du peuple.
C’est sur un système de démocratie représentatif que s’exerce la Ve République, et c’est d’ailleurs ce même modèle de démocratie qui est majoritairement utilisé dans de nombreux Etats.
Malgré sa popularité, la démocratie représentative comporte néanmoins le risque d’un éloignement des citoyens de l’exercice du pouvoir et donc d’une crise de la représentation.
Dans ses conditions, il est légitime de se demander si la Ve République, utilisant la démocratie représentative, est réellement une démocratie.
La démocratie représentative s’étant imposée comme le régime de la Ve République (I), elle n’en est pas moins consciente de ses défauts et s’efforce de se corriger afin de répondre au mieux à la demande des citoyens (II).
- La démocratie représentative comme moyen d’exerce de la Ve République
Si la démocratie est d’abord apparue sous la forme de la démocratie directe, elle est cependant perçue comme irréalisable dans les Etats modernes (a). La démocratie représentative se révèle alors être un compromis à ce régime idéal (b).
- Une démocratie directe inapplicable dans les Etats modernes
La démocratie directe reposant sur la participation de tous à la décision politique, elle se présente comme un idéal dans la mesure où elle permet un accès direct des citoyens aux décisions publiques et où leur rôle ne se limite pas au choix du personnel politique. On peut penser au modèle d’Athènes avec l’assemblée des citoyens, L’Ecclésia, prenant les grandes décisions par vote à main levée.
Seulement voilà, cette forme de démocratie ne peut pas être appliquée dans nos Etats modernes, beaucoup plus grands que la cité d’Athènes qui elle ne comportait que 400 000 habitants. La démocratie directe ne peut être utilisée que dans des collectivités de petite taille. Rajouter à cela que, à l’opposé de la cité d’Athènes où la majorité de la population (femmes , esclaves ) ne pouvait pas voter, dans nos Etats modernes il suffit d’être majeur, d’avoir la nationalité du pays et être inscrit sur les listes électorales .
Par conséquent, si la démocratie peut apparaitre comme un régime par défaut, adaptant les règles de la démocratie directe aux nouvelles données politiques et sociales du temps, elle n’en a pas moins des vertus politiques (b).
b) La démocratie représentative : un compromis idéal
La démocratie représentative s’avère être en définitif un modèle équilibré, conciliant la nécessité d’une participation des citoyens aux décisions politiques avec celle de disposer des décideurs, consacrant leur temps à la chose publique et qui par conséquent étant mieux informés et plus à-même de guider les citoyens dans leurs décisions.
C’est d’ailleurs Sieyès qui, en 1789 dans ses Observations sur le rapport du comité de constitution concernant la nouvelle organisation de la France, considérait qu’il était primordial de laisser les affaires publiques, par nature complexe, à une expertise afin qu’elles soient traitées efficacement. Par conséquent il eut pour idée de « faire du gouvernement une profession particulière. » Les citoyens ont besoins de représentants pour les éclairer, qui consacrent la totalité de leurs pensées et de leur temps en la politique afin de prendre les meilleures décisions possibles. Platon critiquait d’ailleurs sur ce point la démocratie Athénienne dans la mesure où elle associait un processus de décision des personnes n’ayant aucun recul pour faire face à l’influence des sophistes.
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