L'élection du Président de la République au Suffrage Universel Direct a-t-elle dénaturé la Vème République ?

«La définition de la primauté du président de la République et le scrutin majoritaire, ne doit pas être remise en cause.» Édouard Balladur.

La Vè République est le régime politique républicain qui marche actuellement en France. Elle a succédé, en 1958 à la Quatrième République, instaurée en 1946. Elle se montre totalement différente et met fin au régime parlementaire afin de créer un régime semi-présidentiel, c'est à dire que le gouvernement est toujours responsable devant le Parlement mais que le Président et le pouvoir exécutif ont des capacités plus importantes que précédemment.

Elle est régie par la Constitution du 4 octobre 1958, approuvée par voie référendaire. Le général Charles de Gaulle, qui en est l'instigateur, devient le premier président élu.

Le Président, est qualifié comme le chef de l'État et surtout de l'exécutif. Ce dernier est élu au suffrage universel direct (ou SUD), c'est à dire élu par toutes personnes françaises ayant 18 ans ou plus. Le scrutin d'élection du Président et de l'Assemblée Nationale est un scrutin dit uninominal majoritaire à deux tours. C'est à dire que l'on peut voter pour une seule personne, qu'elle doit être élue à la majorité absolue (cinquante pourcent plus un) et que s'il y a plus de deux candidats et pas de majorité au premier tour, un deuxième se met en place. Le Sénat est, quant à lui, élu au suffrage universel indirect (élu par les politiques déjà élus).

Le suffrage universel direct a été mis en place en 1962 par une réforme de la constitution votée par référendum et décidée par Charles de Gaulle. Ce scrutin est la grande nouveauté de la Vè République, qui n'existait pas lors de la IVè République ni lors du début de la République. En effet, dans sa version originaire, l’article 6 de la Constitution prévoyait l’élection du Président de la République au suffrage indirect par un collège de grands électeurs.

Avec ce contexte de restauration de suffrage universel direct après plus d'un siècle, on peut se poser cette question, «L'élection du président de la République française a-t-elle dénaturé la Vè République ?» Il faut savoir que l'élection du président est un principe au début refusé par les politiciens au départ (I) mais renforçant cependant les valeurs et les principes de la Vè République voulus par De Gaulle (II).

I. Un principe refusé par les politiciens au départ...

Le concept d'élection du président par suffrage universel direct a subit une vision impopulaire à cause de son passé (A), mais a suscité de nombreuses réactions quant à son inconstitutionnalité (B).

A. Un principe impopulaire à cause de son passé…

On constate que la Vème République a commencé en 1958 mais que le suffrage universel direct a été mis en place seulement avec la réforme constitutionnelle de 1962. Cela veut donc dire que la première élection présidentielle ne s'est pas faite en SUD, mais bien au suffrage universel indirect. C'est dans ce contexte que sera élu le général De Gaulle avec 78,9% des voies.

Cela s'explique par le fait que les Parlementaires, au début de la Vè République, se montraient totalement contre ce suffrage. En effet, la seule élection d'un président par suffrage masculin ayant existé en France est celle de Louis Napoléon Bonaparte en 1848 qui fera un coup d'État 4 ans plus tard afin de devenir empereur. De plus le coup de McMahon et de sa volonté à rester président à encore plus accélérer le principe de souveraineté parlementaire.

Le régime de la Vè devait être, a été et reste un genre de régime Parlementaire. Traditionnellement, le chef de l'État a une légitimité qui est soit indirecte ou alors traditionnelle car ce dernier peut être respectivement élu par le Parlement ou avoir ce titre par héritage (le principe de la royauté en France est le principal exemple).

De nombreux partis se sont alors opposés à ce suffrage universel direct comme Le Parti Communiste, qui était, à l'époque, relativement important. On préférait garder un collège électoral, composé des grands élus nationaux et de représentants des collectivités territoriales pour élire le président, comme en 1958..

Malgré le fait que des partis ont refusé cette idée, le principe sera voté et entrainera de nombreuses réactions.

B. Un principe entrainant des réaction diverses

Le suffrage universel direct sera voté par référendum par les français selon l'article 11 de la Constitution. Pour lutter contre cela, Une motion de censure sera déposée en 1962 par les Parlementaires. Le gouvernement se retrouvera obligé de présenter sa démission au

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