Introduction à la science politique

INTRODUCTION A LA SCIENCE POLITIQUE

POURQUOI OBÉISSONS-NOUS À L'AUTORITÉ ?

Le pouvoir est la condition mm de l’existence d’une société.

1. Qu’est-ce que l’obéissance ?

Synonymes de pouvoir : force, autorité, puissance, contraintes, emprise…

1. Puissance/soumission versus autorité/obéissance

Exemple de la communauté animale : espèces animales dont le comportement peut faire penser à une communauté (abeilles, fourmis, loups…) 🡪 hiérarchie (dominant, dominés : mâle dominant, reine…). C’est en fait dû à une réaction biologique 🡪 ex : abeilles réagissent à des sécrétions produites par la reine, elles ne lui « obéissent » pas, elles sont soumises à sa puissance.

Cela montre que chez ces espèces il ne s’agit pas de notion de pouvoir mais de puissance/soumission. Càd que les membres du grp ne peuvent pas faire autrement que de se soumettre. On peut donc comprendre que l’obéissance ce n’est pas la soumission car on peut faire autrement.

Les Hommes sont donc la seule espèce animale à pouvoir désobéir, càd à contester l’autorité. C’est une relation circulaire et non univoque entre l’autorité et ceux qui obéissent.

La puissance renvoi à l’idée de coercition et l’autorité renvoi à l’idée d’acceptation.

1. Qu’est-ce que la servitude volontaire ?

Etienne de la Boétie (Discours de la servitude volontaire, 1548) : le pouvoir résulte de la volonté humaine. Ce n’est pas la force qui crée l’obéissance, ni la peur, ni l’amour envers les qualités du tyran, ni la religion. Il explique cette servitude que par la volonté : les Hommes veulent obéir, ils désirent même leur servitude. Ils désirent en fait se reconnaitre en tant que peuple dans la personne du tyran. Le tyran est en fait la personnification du peuple (ex : le roi de France est la personnification du royaume de France).

🡪La servitude résulte d’un désir, non pas le désir d’être dominé mais le désir d’exister en tant que communauté et d’être nommé. Quand le peuple regarde son tyran, il devient visible à lui-même. La source du pouvoir est dans la volonté des Hommes.

Quand la personne du tyran n’incarne plus l’unité du peuple, alors les hommes peuvent lui refuser d’obéir. Il ne s’agit pas de révolution ou de révolte, mais Etienne de la Boétie peut concevoir que certains Hommes aient l’idée de ne plus obéir pour se sentir libres. Cette liberté se manifeste dans la relation d’amitié. L’amitié s’oppose à la tyrannie en tant que liberté partagée. Les tyrans n’ont de cesse d’empêcher les Hommes de s’assembler ou de se regrouper, de lier des liens entre eux, pour continuer à dominer.

Du point de vue du tyran il faut pouvoir empêcher la désobéissance. Selon la Boétie, ils doivent réfléchir à des stratégies pour empêcher cela : susciter l’admiration, la dévotion, l’adoration…

🡪L’obéissance est entretenue par une mystification : susciter la dévotion des foules.

1.  Les fondements de la légitimité du pouvoir

Max WEBER (Le savant et le politique, 1919) : le pouvoir est une relation supposant un consentement. Il est fondé sur la reconnaissance par ceux qui obéissent du caractère légitime de l’autorité. Trois sources de légitimité du pouvoir :

[Attention, en allemand, domination = pouvoir]

1. La domination traditionnelle : repose sur la croyance dans le caractère sacré des traditions qui fixent les règles communes, et dans la sacralité du détenteur du pouvoir.

(PAS sacré dans le sens précieux, intouchable ; Sacré au niveau religieux : lieux, textes, personnes…). Ce qui est sacré, c’est quand le divin rencontre l’Humain. Dans ce type de pouvoir, ceux qui obéissent croient que celui qui détient le pouvoir (monarque) est l’intermédiaire entre Dieu et les Hommes. (Ex : l’Iran, le Maroc, les monarchies du Golfe…). D’où l’importance de la croyance.  

1.  La domination charismatique : repose sur la croyance dans les qualités jugées extraordinaires du chef = une situation exceptionnelle de séduction entre un homme et un peuple.

La figure typique du chef charismatique est la capacité à faire CROIRE qu’ils possèdent des qualités exceptionnelles : qualité de persuasion. Ceux qui obéissent sont dans une position d’admiration. On parle alors d’adeptes. On est dans une configuration d’engouement, que les chefs entretiennent par une répétition de démonstration théâtrale de leur pouvoir. Ex : régime nazi 🡪 immenses rassemblements populaires. La société entière communie dans l’adoration du chef.

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