Décision pouvoir et rationnalité

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Introduction :

L’étude des relations internationales et des rapports interétatiques passe certainement par la description et l’analyse des comportements d’un Etat vis-à-vis d’un autre Etat. L’ensemble des attitudes, des décisions et des comportements produits par un Etat dans sa relation avec un Etat tiers, forment ce qu’on peut appeler « politique étrangère », traditionnellement définie comme un processus, une dynamique destinée, comme toute politique, à réaliser au mieux des objectifs de l’Etat au sein du système international.

 La politique étrangère est une ligne d’action que les responsables officiels d’une société nationale suivent pour présenter ou modifie une situation dans le système international afin qu'il soit compatible avec les objectifs définis. « James Rosenau ».

Frédéric Charillon définit la politique étrangère dans son ouvrage « politique étrangère nouveaux regarde », comme étant «le moyen par lequel un État tente de façonner son environnement international».  Ainsi que la politique étrangère est un ensemble de comportements qui traduisent les préoccupations d’un Etat « Janice Stein ». Elle peut être définie comme représentant une partie de l’activité gouvernementale, laquelle concerne les relations entre l’Etat et d’autres acteurs, en particulier d’autres Etats, dans le système international. Elle se situe à la jonction des sphères intérieures et extérieures. Elle permet de comprendre comment ces sphères s’influencent.

L’élément essentiel des définitions retenues de notre objet renvoie en effet à la nature relationnelle de la politique étrangère : la politique étrangère est l‘activité par le biais de laquelle une catégorie d‘acteurs, en l‘occurrence les États, agissent, réagissent et interagissent dans le système international. C‘est -A -dire que toute étude du processus décisionnel en politique étrangère nécessite de prendre en compte à la fois les caractéristiques propres à un acteur particulier, et à la fois celles de l‘environnement dans lequel il interagit avec d‘autres acteurs.  Au regard de ces différentes approches doctrinaires, nous comprenons que la politique étrangère d'un pays n'est que le prolongement de sa politique intérieure, dans l'optique de la sauvegarde de ses intérêts sur le plan international.

Problématique

Dès lors on pourrait se demander comment est prise une décision en politique étrangère ? Une décision est-elle toujours rationnelle ? Ainsi Qu’apporte l’analyse décisionnelle en politique étrangère ?  comment est analysé le pouvoir dans la politique étrangère ? Qu’elle est l’impact de la puissance dans l’analyse de la politique étrangère ? Autrement dit qui détient le pouvoir en matière de la politique étrangère ? Ensuite Comment est prise la décision en politique étrangère ? Ainsi Qu’apporte l’analyse décisionnelle en politique étrangère ?  

Plan

1. L'apport et les innovations de l'analyse décisionnelle

1. Le paradigme décisionnel bureaucratique d'Allison
2. Facteurs influençant la prise de décision en politique étrangère
3. Une modélisation rigoureuse de rationalité 

1. Une division sur les modalités de la politique étrangère en termes de puissance

1. La puissance facteur central en politique étrangère :
2. Le partage entre les pouvoirs législatif et exécutif
3. Autres acteurs : média et opinion publique

1. L'apport et les innovations de l'analyse décisionnelle

Les études classiques de la prise de décision de politique étrangère sont restées dominées par la théorie des jeux. L’intérêt poursuivi par les acteurs, les calculs de perte et profits, la nature de la rivalité entre eux durant ou avant les moments des crises, les différends qui les opposent et qui appelant à un compromis, la nature des informations dont ils disposent sur le sujet et sur le comportement de l’adversaire sont autant des concepts clés qui intéressent les analystes de la théorie des jeux. Le premier décideur, le Chef de l’Etat, considéré comme l’unique source d’inspiration des choix, disposant de monopole de décision est dans la plupart des analyses présenté comme acteur rationnel qui ne choisit qu’au moment opportun et en fonction des calculs basés sur les coûts et les pertes. Conçue par les mathématiciens John Von Neuman, John Forbes, John Harsany et

a. Le paradigme décisionnel bureaucratique

Dans le domaine de la politique étrangère, les travaux qui marquent tout particulièrement cette nouvelle approche furent ceux de Graham Allison et son étude de la crise des missiles (1962), lors de laquelle les responsables américaines décidèrent de la mise en place d’un blocus naval à Cuba pour y contrer l’installation de missiles à laquelle procédaient alors les Soviétiques.

Graham Allison tentera alors d’expliquer la complexité du processus décisionnel. Il propose trois modèles : le modèle de l’acteur rationnel, le modèle organisationnel et le modèle bureaucratique.

• Le modèle organisationnel

Il définit l’appareil gouvernemental comme formé d’un conglomérat d’organisations semi-féodales agissant non pas tant en fonction d’instructions des dirigeants  gouvernementaux ou d’une stratégie globale et d’objectifs à long terme, mais selon des routines et des procédures  préétablies, en vue de résoudre des problèmes à court terme et pour faire face à des situations d’urgence.

Chaque organisation s’occupe d’un ensemble particulier de problèmes et agit par rapport à ces derniers avec une quasi-indépendance. Cependant, peu de problèmes importants tombent exclusivement dans le domaine d’un seul champ d’études. Les décisions politiques sont tributaires de ces organisations qui ne fournissent pas spontanément au gouvernement l’information qui lui est nécessaire, limitant ainsi considérablement sa marge de manœuvres. Les dirigeants gouvernementaux se situent formellement, et dans une certaine mesure en réalité, au sommet de ce conglomérat.

Toutefois, les gouvernements perçoivent les problèmes à travers des détecteurs organisationnels. Ils déterminent les choix possibles et évaluent les conséquences comme des organisations traitant une information. Ils agissent de la même manière que ces organisations quand elles accomplissent les routines.

Selon Allison, ce cadre conceptuel permet d’expliquer, notamment, les erreurs de l’armée soviétique qui négligea de camoufler et de durcir les sites de fusées mis en place à Cuba, agissant selon des normes en vigueur sur le territoire soviétique.

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