Dictatus Papae
Commentaire de texte : Dictatus Papae. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clara Caizergues • 23 Novembre 2017 • Commentaire de texte • 1 097 Mots (5 Pages) • 6 716 Vues
Commentaire de texte : Dictatus papae
Voltaire disait ''Le pape est une idole à qui on lie les mains et à qui on baise les pieds.''
Hildebrand était moine dans la plus grande abbaye d'Europe, celle de Cluny qui fût construite entre 910 et 1130. Le 22 avril 1073, le moine Hildebrand devient Pape et prend le nom de Grégoire VII. Il est conscient qu'il peut compter sur le soutient de tous les monastères clunisiens partout en Europe. C'est par leur relais que va se propager cette réforme grégorienne. Celle-ci met fin à la soumission de l’Église par rapport au pouvoir laïc, instaurant l'indépendance des ecclésiastiques.
En 1075, s'appuyant sur la donation de Constantin, Grégoire VII écrit un recueil de vingt-sept propositions inscrits dans le Dictatus Papae. Ces propositions ressemblent à des décrets juridiques, mais ce texte n'a jamais été officiellement publié. C'est à partir de ce pontificat que le titre de Pape est réservé à l'évêque de Rome.
Dans ce texte, Grégoire VII cherche à démontrer l'autorité omniprésente du Pape romain, l'évêque de Rome est selon lui le chef absolu de l'Église.
Comment l'auteur parvient-il à démontrer le pouvoir du Pape romain sur l'Église et sur le peuple ?
Afin de répondre à cette interrogation, il faudra voir dans un premier temps la suprématie de Rome, puis par la suite la supériorité du Pape.
I- La suprématie de Rome
Afin de prouver cette suprématie, il faudra analyser la prédominance qu'avait l'Église romaine à l'époque, et le rôle du Pontife romain dans cette église.
A- La prédominance de l'Église romaine
''L'Église romaine a été fondée par le Seigneur seul'' est la première proposition du Dictatus papae. elle signifie que le Seigneur a bâti l'église romaine et rabaisse donc toutes les autres églises. En disant que l'Église romaine est la seule église d'origine divine, Grégoire VII marque sa supériorité totale face aux églises des alentours.
''L'Église romaine n'a jamais erré ; et, selon le témoignage de l'Écriture, elle n'errera jamais.'', dans la proposition numéro vingt-deux on peut en déduire que, puisque le Seigneur a édifié l'Église romaine, et puisque d'après la proposition vingt-trois le Pape est ''établi lui-même dans la sainteté'', l'Église romaine est sacrée et donc invincible. C'est grâce à cette invincibilité qu'il est le seul à ne pas pouvoir être jugé et que sa sentence ne peut être réformée par personne, comme l'expliquent les propositions dix-huit et dix-neuf.
L'Église romaine est donc l'église la plus puissante de l'époque due à son origine sainte et au rôle essentiel du Pontife romain dans celle-ci.
B- Le rôle du Pontife romain
''Seul le Pontife peut, selon l'opportunité, établir de nouvelles lois.'' proposition numéro neuf
''Les causae majores de toutes les églises doivent être portées devant lui.'' proposition numéro vingt-deux
De ces proposition émerge l'idée que le pape est le juge suprême de l’Église. Il a le droit d'évoquer devant lui toutes les causes qui lui paraissent d'une gravité particulière ou que les tribunaux épiscopaux n'ont pas réussi à terminer.
À cette époque, le pape reprend le système d'appel impérial et l'applique à l’Église, ainsi il met en place un système de hiérarchie des tribunaux ecclésiastiques, le Pape étant l'échelon le plus haut. Également il met en place du privilège du for pour l’Église qui lui permet de ne pas exercer la justice comme celle des laïques. L’Église n'applique pas les même peines que les laïcs. Elle veut guérir le condamné et non pas le punir, ainsi la peine de mort n'est jamais prononcé dans un tribunal ecclésiastique.
La suprématie de Rome est mise en avant par Grégoire VII dans le Dictatus papae, mais l'auteur favorise d'autant plus la supériorité du Pape dans ses propositions.
II- La supériorité du Pape
Pour affirmer cette supériorité il faudra aborder les différentes formes de pouvoirs que le Pape a en sa possession, comme son pouvoir sur les souverains et les laïques ou encore sur les clercs.
A- Le pouvoir du Pape sur les souverains et les laïques
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