Commentaire d'arrêt Clément Bayard
Commentaire d'arrêt : Commentaire d'arrêt Clément Bayard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jmat • 1 Novembre 2016 • Commentaire d'arrêt • 3 347 Mots (14 Pages) • 3 868 Vues
Fiche n°9 : Exercice des droits subjectifs, principes correcteurs, abus de droit, apparence, fraude.
Commentaire de l’arrêt Clément-Bayard.
Travail préparatoire
Les faits : Jules Coquerel, a acquis un terrain en 1910, et possède pour voisin Adolphe Clément Bayard, qui s’est construit un hangar pour dirigeable sur sa propriété. Jules Coquerel et Clément Bayard vivent tout deux en mésentente, et le premier à érigé a la limite de son territoire et en face de la porte du hangar de son voisin deux carcasses en bois, d’une hauteur de 10 mètres et surmonté de quatre piquet en fer de 2 à 3 mètres, rendant difficile les manœuvres des dirigeables et en endommageant un en 1912.
La procédure : Le demandeur est Adolphe Clément Bayard, qui demandera la réparation du préjudice subi par les pics de son voisin. Pour cela il invoque l’article 1382 du code civil. Le défendeur, Coquerel, estime quant à lui que l’article 544 du code civil qui donne un caractère absolu au droit de propriété lui permet de demander le déboutement des prétentions du demandeur. Les juges de premier instance ont donné raison à Clément Bayard, en considérant que les pics ont été érigé dans l’unique but de nuire puisque Coquerel ne pouvait en tirer aucun bénéfices de ces derniers et que cela amène a un abus du droit de propriété. Les juges de seconde instance ont confirmé le jugement rendu par le premier tribunal.
Question de droit : L’installation sur son terrain d’un dispositif visant à nuire et n’amenant aucune utilité à son propriétaire peut-il être considérée comme un abus du droit de propriété ?
Contenue de la décision : La controverse qui tenait à cette question est le fait que certains droits ne sont pas discrétionnaires, et qu’ils ne confèrent pas des prérogatives illimitées à leur propriétaire. Le droit de propriété, qui est un droit absolue, ne devrait avoir comme borne que celle de la loi ou du règlement. Néanmoins il faut que l’on revienne au sens même du droit pour que la notion d’abus du droit de propriété soit explicable. Le droit doit pouvoir permettre une harmonie sociale, alors que l’abus du droit de propriété dans un but de nuire est justement contraire à la définition même du droit, puisqu’il est antisocial. La cours de cassation répondra que l’installation de tels dispositifs peut ainsi être considérée comme un abus du droit de propriété.
Examen critique de la décision.
Au moment ou elle intervient, la question de l’absolutisme du droit de propriété faisait débat et l’arrêt rendu par la cours de cassation tranche donc la question. Le droit de propriété ne possède pas des prérogatives illimitées mais le fait de nuire à autrui dans un but délibéré est une des limites de ce droit.
La portée de la décision : Les juridictions postérieures tenteront de rechercher la preuve de l’intention de nuire en dehors du fait abusif lui-même dans les mésintelligences qui préexistent entre les deux voisins. La portée de la décision fut extrêmement importante puisqu’elle est la première a mentionné la possibilité d’un abus de droit. Et les grandes lignes de la décision sont reprises dans tous les litiges similaires. Ces grandes lignes sont
- l'action doit être dépourvue d'utilité
- l'action doit relever d'une intention de nuire
Valeur de la décision : Relève de la réflexion personnelle.
Commentaire d’arrêt de Clément-Bayard.
Le droit de propriété est souvent qualifié de droit absolu, ce qui signifie qu’il est opposable à tous. Une autre de ses caractéristiques qui a longtemps été débattue est si on peut également le qualifier de droit discrétionnaire, soit d’un droit dont l’exercice est insusceptible d’engendrer une responsabilité pour abus. Cette question fut tranchée en 1910 avec l’affaire Clément Bayard, durant laquelle une limite a été fixée par la cours de cassation au droit de propriété : on peut abuser de ce droit lorsque nous l’utilisons essentiellement dans le but de nuire. Dans cette affaire, Jules Coquerel et Adolphe Clément Bayard sont deux voisins qui ne s’entendent pas. Clément Bayard possède un garage à dirigeable, et Jean Coquerel à installé devant sont la porte du hangar de son voisin a la limite de sa propriété des pics de 15 mètres, rendant difficile la sortie et l’entrée des dirigeables. La crevaison d’un de ces derniers par un pic à amener a l’assignation à un tribunal. Le demandeur souhaitait la réparation du dommage sous l’article 1382 du code civil, tandis que le défendeur invoquait le droit absolu de propriété lui donnant le droit d’installer lesdits pics. Le jugement de la juridiction de première instance, confirmée par la cours d’appel d’Amiens le 12 Novembre 1913 condamne Coquerel, en invoquant le fait que son intention ne visait qu’à nuire, puisqu’il n’avait aucuns profits. Dans le pourvoi en cassation formé sur une violation de l’article 544 du code civil, la question se posait de savoir si on peut considérer que l’installation sur son terrain d’un dispositif ne présentant aucune utilité et n’ayant d’autre but que de nuire à autrui pouvait constituer un abus du droit de propriété, et ainsi trancher si le droit de propriété est un droit discrétionnaire. La cours de cassation a donné raison aux juges des précédentes instances, avec pour motivation l’inutilité de cette carcasse pour le Coquerel et la mésintelligence entre les deux partis. Cette décision d’affranchit de toute loi et est une création de jurisprudence. La portée de cet arrêt fut énorme, puisque l’arrêt Clément Bayard est le premier exemple d’abus de droit, et les critères retenues par cet arrêt tels la volonté de nuire ou la mésintelligence entre deux personnes sont repris actuellement dans tous les litiges similaires. Cette décision tranche ainsi une question de droit qui fut fréquemment débattu (Une décision fondamentale définissant le droit de propriété) et qui possède une influence allant au de la de son domaine. (Une influence jusque dans les autres litiges.)
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