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Commentaire Hobbes - Etat de Nature

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Par   •  5 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 245 Mots (5 Pages)  •  1 441 Vues

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          Ce texte a pour thème la nature humaine. Hobbes soutient la thèse selon laquelle cette dernière est destructrice: l’Homme ne serait autre qu’un ennemi pour l’Homme dans la mesure où l'état de nature est un état de guerre perpétuelle, et que seule l'autorité politique établie à l'état social permet aux hommes de vivre ensemble, et même tout simplement de survivre, d’où la régulation  des relations sociales par la loi. Hobbes commence par porter un constat sur l’hostilité de la nature humaine (lignes 1 à 4), qu’il soutient par un éventail d’exemples (lignes 4 à 12) comme voyager armé, verrouiller ses portes,… Ensuite, Hobbes nuance cette inférence en précisant qu’il ne porte pas de jugement de valeur (lignes 12 à 16): la thèse défendue ne doit pour autant pas condamner l’espèce humaine. En conclusion, il apporte une solution (lignes 16 à fin).

Tout l’intérêt philosophique de ce texte réside dans la conception pessimiste selon laquelle l’homme aurait comme propre ennemi… l’homme, à l’intérieur même d’un état de guerre et de craintes constantes.

          Hobbes énonce un constat : l’homme est un ennemi pour l’homme dans la mesure où les sujets ont naturellement, de pleine conscience ou pas, tendance à s’ébranler entre eux, ils sont « enclins à s’attaquer et à se détruire les uns les autres ». Le constat peut paraitre brutal. « Il peut sembler étrange », choquer en raison de son caractère surprenant et sera spontanément rejeté par qui n’a pas réfléchi  à la question. A ce caractère dit étrange, s’ajoute le caractère naturel de cette agressivité, qui est en réalité dictée par la Nature, c’est elle même qui « dissocie les hommes ». Mais alors, de quelle manière peut-on imaginer que l'homme est naturellement asocial alors que partout on observe son indéniable sociabilité (communautés, groupes sociaux, amis, famille, collaborations intellectuelles,…)? Comment Hobbes peut il appuyer un tel constat alors que les hommes vivent en collaboration, tous ensemble, dans une société humaine, c’est a dire une société caractérisée par des échanges qui permettent de développer un tissu social lui même régie par un ensemble de normes, rôles et valeurs pourtant conventionnels? Face a de tels faits, le constat ne peut que paraitre insensé et totalement absurde, mais Hobbes prend la précaution d’appuyer sa thèse par des exemples d’ordre empiriques c’est à dire tirés de son expérience personnelle.

         Cette expérience, véritable appel au lecteur, est essentiellement basée sur des exemples de la vie courante, des exemples universels pour toucher un public le plus large possible: chacun d’entre nous est plus ou moins confronté, au cours de son vivant, au voyage, et d’avantage encore au sommeil, besoin primaire de l’Homme.  Les exemples ainsi donnés demeurent inéluctables: les hommes seraient en garde constante contre les autres hommes. Tout le monde a une réaction de méfiance envers tout le monde, et ce malgré l’existence des lois, malgré une organisation sociale et un pouvoir en place dans une société. "partant en voyage il s'arme et cherche à être bien accompagné, qu'allant se coucher il verrouille ses portes, que, dans sa maison même il ferme ses coffres à clef, et tout cela sachant qu'il existe des lois et des fonctionnaires publics armés pour venger tous les torts qui peuvent lui être faits: qu'il se demande quelle opinion il a de ses compatriotes, quand il voyage armé, de ses concitoyens quand il verrouille ses portes, de ses enfants et de ses domestiques quand il ferme ses coffres à clef". Le lecteur est alors confronté à une réalité jusque là reniée et étonnante: l’homme se protège sans cesse de l’autre mais « l’autre prend une dimension tout autre. En effet, par « autre » nous avons l’habitude d’assimiler une notion de différence, d’opposition. Mais Hobbes met en avant l’idée selon laquelle l’Homme se protège pas seulement des « autres » en tant que simples « compatriotes ou concitoyens » (que finalement il ne connait pas ), mais également des « autres » beaucoup plus familiers: l’Homme se défend en effet des membres mêmes de sa famille en « verrouillant ses coffres a clef » à l’abris de ses enfants (et de ses domestiques. Des membres avec qui il partage pourtant le même sang et des sentiments réciproques. Or ces « actes » de précautions impliquent directement la thèse énoncée par l’auteur: les sujets eux mêmes sont ainsi persuadés que leur espèce est de nature délétère et dangereuse. L’être « incrédule » et dubitatif (qui représente l’Homme dans le sens général du terme) au raisonnement d’Hobbes est tout de même contraint d’admettre que les actes énumérés sont réels et ainsi que son espèce demeure envieuse, orgueilleuse et méfiante envers elle-même.

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