Change-t-on au fil de nos expériences ?
Cours : Change-t-on au fil de nos expériences ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar heloooooo • 20 Février 2020 • Cours • 1 211 Mots (5 Pages) • 448 Vues
Dissertation philosophie
Change-t-on au fil de nos expériences ?
Dès les premiers temps de son existence l’Homme se reconnaît. Il n’est pas étonné lorsque sa vision croise son reflet dans un miroir, il répond l’appel de son nom. Il semble dès lors se définir et donc créer son « moi ». Néanmoins, le temps s’écoule et nous oublions certains éléments de notre passé, nous n’en avons parfois même aucun souvenir. Dans ce cas, si nous ne savons plus comment nous étions hier et que nous ne savons pas plus comment nous serons demain, notre identité est-elle fixée ? Ainsi, change-t-on au fil de nos expériences ?
Pour définir « change-t-on », il est nécessaire de dire que le « on » correspond à tout ce qui définit l’individu, c’est-à-dire le ça, le moi, et le surmoi. Le changement est donc ici une évolution, grâce aux expériences. Au sens philosophique, l’expérience désigne toutes données sensibles, matérielles qui nourrissent l’esprit dans sa recherche de la vérité.
Nos expériences ne s’acquièrent-elles pas avec de nouvelles tentatives ? Alors, pour avoir la possibilité d’expérimenter l’inconnu, ne faut-il pas sortir de l’accoutumance ? Il serait alors nécessaire de mettre nos sens face à la nouveauté ? Après ces découvertes, gardera-t-on toujours la même vision du monde ? Est-il possible que cela opère un changement en nous ? Ainsi, le moi évolue-t-il au cours du temps ?
En quoi le « Moi » est-il une constante ?
Est-il alors contraint aux variations temporelles ?
Comment peut-on concilier ces deux idées ?
- En quoi le « Moi » est-il une constante ?
Le moi est de la même nature que la substance, que la chose en soi puisque nous avons par exemple le sens du touché. Nous possédons la capacité d’interagir avec notre milieu, le sujet est donc une substance. Cela se traduit philosophiquement par la capacité de constituer le support permanent des attributs, ici la conscience de soi pour le sujet. La conscience de soi permet donc de définir le sujet puisqu’elle est stable. Elle nous permet d’avoir conscience d’avoir conscience. Néanmoins, comme le dit Descartes, pour que la prise de conscience se fasse, nous avons besoin de temps. En effet, l’idéal grec « connais-toi toi-même » suppose la possibilité qu’un sujet, c’est-à-dire soi-même, peut logiquement ne pas se connaitre. On suppose ici, que le « moi » se découvre avec l’expérience, mais qu’il ne change pas. Ainsi, le sujet est une réalité d'ordre spirituel défini comme une substance figée, qui se dévoile grâce à la pensée. Le temps fait donc partie de la prise de conscience.
Le propre de l’évolution de l’Homme réside dans la mémoire qui reconnaît le passé comme tel. C’est une prise de conscience du passé puisque que l’on pourrait approcher la mémoire comme l’ensemble des fonctions par lesquelles l’homme conserve ses souvenirs. Il s’agit d’une part de la conscience ayant le passé pour objet. Cela permet d’une part d’unifier son existence et son vécu. Par la mémoire, il est donc possible de conserver et d’organiser ses souvenirs. Néanmoins, cette partie de la conscience est donc inscrite dans le temps. Bien que la mémoire joue parfois des tours, ce qui nous définit grâce au moi appartient au passé. L’Homme n’ayant pas la capacité directe d’interférer avec cette partie du Moi, elle ne peut changer. Ainsi, comme le temps ne peut être inversé, le moi n'appartient qu'au passé et est donc définitif.
- Est-il alors contraint aux variations temporelles ?
Selon Kant, il semble inexplicable, et donc possible, que l’esprit seul connaisse directement des choses. Ce qu’il définit comme le « je transcendantal » serait le point de départ de la capacité de l’esprit à structurer ce qui se donne d’abord à lui par les sens. Il fonde son argumentaire sur un raisonnement logique. Selon lui, l’esprit ne peut connaître directement des choses puisque une donnée sensible est d’abord nécessaire, puis l’esprit la structure. La connaissance des choses par l’esprit est donc indirecte puisqu’il n'y a pas d'intuition sensible du moi, nous ne nous en apercevons pas, alors que nous éprouvons des sensations diverses et variées à travers le temps.
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