Le marché est-il suffisamment concurrentiel pour que l'État ne doive pas intervenir ?
Étude de cas : Le marché est-il suffisamment concurrentiel pour que l'État ne doive pas intervenir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ompou • 13 Juin 2023 • Étude de cas • 2 542 Mots (11 Pages) • 236 Vues
La place de l'État dans l'économie est un sujet important dans les sciences économiques et sociales.[pic 1]
L’État est constitué de l'ensemble des institutions politiques et administratives d'un pays qui prennent des décisions et exercent des fonctions comme la gestion de l'ordre public, la défense nationale, la justice, la politique monétaire, la politique fiscale, et la régulation économique. En tant qu'acteur majeur de l'économie, l'État a la capacité d'intervenir sur le marché pour réguler les activités économiques, influencer les comportements des agents économiques, et atteindre des objectifs sociaux et économiques.
Cependant le marché désigne le lieu réel ou fictif où se rencontrent les offreurs et les demandeurs d'un produit. Ainsi, ils peuvent déterminer les quantités échangées ainsi que leur prix. Néanmoins, comme le faisait déjà remarquer le Général De Gaulle, le marché n'a rien de naturel, c'est une institution. Le marché est considéré comme un mécanisme d'allocation des ressources économiques et un lieu d'échange qui peut fonctionner de manière concurrentielle ou imparfaite, avec des défaillances.
Le marché est-il suffisamment concurrentiel pour que l'État ne doive pas intervenir ?
Dans une première partie, nous étudierons les marchés concurrentiels, caractérisés par une concurrence parfaite.
Puis dans une deuxième partie, nous aborderons les marchés imparfaitement concurrentiels, où la concurrence est limitée par la présence d'acteurs.
Enfin, dans une troisième partie, nous étudierons les défaillances du marché, c'est-à-dire l'intervention de l'État peut être nécessaire pour corriger ces défaillances.
I. Un marché en concurrence pure et parfaite (CPP)
A. L'offre et la demande s'ajustent automatiquement
Dans un marché en concurrence pure et parfaite l'ajustement entre l'offre et la demande se fait de manière automatique, sans intervention de l'État. C’est un avantage dans ce type de marché, car elle permet d'atteindre un équilibre optimal sans besoin d'intervention extérieure. Pour atteindre un équilibre où l'offre est égale à la demande. Les offreurs et les demandeurs sont des "preneurs de prix", ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas individuellement influencer le prix du marché. En cas de chocs externes, tels que des changements dans l'offre ou la demande, les courbes d'offre et de demande se déplacent, ce qui entraîne des ajustements automatiques du prix et de la quantité échangée pour revenir à un nouvel équilibre.
Comme on peut le voir dans le document 1 de Boak université (2001) , l'offre est égale à la demande, et les prix s'ajustent automatiquement pour revenir à cet équilibre. Ici le prix d’équilibre est de 0,75 dollars pour une quantités d’équilibres de 20 millions. Les offreurs et les demandeurs sont des "preneurs de prix" et ne peuvent pas influencer individuellement le prix du marché. En conséquence, la concurrence entre les offreurs les incite à proposer des prix compétitifs pour attirer les clients, tandis que les demandeurs ont la possibilité de choisir parmi plusieurs offres au meilleur prix. Donc l’équilibre du marché s’est mis en place sans aucune intervention de l’état.
B. Le marché en concurrence pure et parfaite est autorégulateur
Dans un marché concurrentiel pur et parfaite, l'autorégulation du marché permet de revenir automatiquement à l'équilibre. Les prix s'ajustent en fonction de l'offre et de la demande, et il n'y a pas de déséquilibre durable sur le marché.En cas de choc externe, tel qu'une augmentation ou une diminution de l'offre ou de la demande, les courbes d'offre et de demande se déplacent respectivement vers la droite ou vers la gauche, ce qui entraîne des ajustements du prix et de la quantité échangée. Les économistes libéraux soutiennent donc que l'État ne doit pas intervenir dans un marché concurrentiel.
Un exemple concret de marché en concurrence pure et parfaite autorégulateur pourrait être le marché mondial du pétrole brut. Ce marché est souvent considéré comme un exemple de marché concurrentiel car il est composé de nombreux acheteurs et vendeurs et il n'y a pas de contrôle
significatif sur les prix ou les quantités échangées. Aucune intervention gouvernementale ne serait nécessaire pour ramener le marché à l'équilibre c’est un marché en concurrence pure et parfaite autorégulateur.
En résumé, les prix se règlent automatiquement grâce à l'offre et la demande sans intervention de l'État. Les vendeurs et les acheteurs ne peuvent pas influencer les prix ce qui permet d'atteindre un équilibre optimal. Ce type de marché s'autorégule, ce qui signifie que les prix s'ajustent automatiquement en cas de changements externes sans nécessité d'intervention gouvernementale.
Mais nous verrons juste après que le le marché n’est finalement pas suffisamment concurrentiel pour que l'État ne doive pas intervenir.
II. Les marchés imparfaitement concurrentiels
A. Le pouvoir du monopole
Un monopole est une structure de marché où un seul offreur répond à toute la demande. Il n'y a donc pas de concurrence. Sans concurrence, le monopole peut déterminer librement son prix.
En situation de monopole, l'entreprise détient un pouvoir de marché important et peut abuser de cette position en fixant des prix élevés, en réduisant la qualité des biens ou services offerts, en limitant la quantité produite, ou en limitant l'innovation. Cela peut nuire aux consommateurs en limitant leur choix et en entraînant une répartition inefficace des ressources. L'intervention de l'État peut être nécessaire pour réguler les activités des monopoles et prévenir les abus de pouvoir, par exemple, en fixant des limites de prix, en imposant des normes de qualité, en promouvant la concurrence, ou en régulant les pratiques commerciales.
Un exemple concret qui illustre la nécessité de l'intervention de l'État dans les marchés imparfaitement concurrentiels est le montant des amendes imposées par l'Union européenne (UE) aux cartels par période de 5 ans, selon les données de la Commission européenne au 7 novembre 2019. Les cartels sont des ententes entre entreprises visant à restreindre la concurrence en fixant les prix, en se répartissant les marchés ou en limitant la production. Les données montrent que les amendes imposées par l'UE aux cartels ont augmenté au fil des années, démontrant ainsi la persistance de ces pratiques sur les marchés imparfaitement concurrentiels. Par exemple, entre 2000 et 2004, les amendes totalisaient environ 3,157 millions d'euros, alors qu'entre 2015 et 2019, elles ont atteint près de 8,234 millions d'euros.Les amendes élevées montrent à quel point les pratiques anticoncurrentielles sont graves, et montre que les autorités publiques doivent intervenir pour dissuader ces comportements et protéger la concurrence et les consommateurs.
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