Viande in vitro et philosophie
Fiche : Viande in vitro et philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clémence Fontaine • 16 Octobre 2019 • Fiche • 1 719 Mots (7 Pages) • 735 Vues
Alors que le monde fait face à des défis sociétaux, énergétiques et environnementaux, la start-up Memphis
Meats mise sur une viande fabriquée en laboratoire à partir de cellules souches comme alternative à l'élevage animal.
Le projet dont j’ai la charge vise à réaliser la campagne digitale pour la futur commercialisation de ce nouveau
produit innovant prévu pour 2021. L’intention de cette campagne serait de promouvoir ce produit innovant,
informer le public sur l'avancée des recherches,rassurer et mettre en confiance les futurs consommateurs.
L’entreprise productrice de viande « in vitro » Memphis Meats souhaiterait une campagne digitale visionnaire visant
à anticiper le développement de cette viande de synthèse, de son image « saine » et de son rôle pour fournir des
solutions durables et pérennes pour l’avenir de notre planète. Ce projet vise un public hétéroclite que tout oppose,
principalement les hommes et les femmes, consommateurs avertis de viande mais aussi les végétariens indignés
par l’élevage intensif et les abattoirs.
Selon Hegel, les animaux, les plantes, les pierres sont directement issus de la nature, mais l'homme,
lui,se crée en quelque sorte lui-même en même temps qu'il transforme la nature environnante, car il a besoin
de reconnaître le reflet de son propre esprit dans le monde extérieur. En quelque sorte l’homme crée le monde
extérieur à son image, et transforme l’ « étrangeté » de la nature en une réalité familière. L’homme modifie
son environnement, le transforme à son image pour ses propres besoins. Il se sert pour cela de la technique,
des innovations technologiques, de la science pour toujours plus satisfaire ses besoins,ses attentes,ses aspirations.
L’homme est certes un animal comme les autres avec des besoins primaires, mais contrairement aux plantes
et aux animaux il va depuis toujours chercher un complément pour survivre. On peut revenir aux grecs et plus
précisément à un mythe célèbre raconté par Platon : le Mythe de Prométhée où l'homme ne doit sa survie qu'à
la technique (à l'intervention de Prométhée dans le mythe, qui vole aux dieux le feu). L'homme pense ce qu'il fait
avant d’agir. À la différence des animaux, il n'est pas programmé par la nature pour agir dans un sens déterminé,
il est capable d'innover, de créer des formes nouvelles à l’infini. Marx évoque cette idée dans Le Capital « ce qui
distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête
avant de la construire dans la ruche. » L’humain n’a cessé de transformer la nature, nous sommes à un tournant
où les nouveautés technologiques aujourd’hui s’enchaînent : ceci est le témoignage de notre volonté de ne pas laisser
la nature telle qu’elle est. Aujourd’hui avec la viande in vitro la technologie nous ouvre la possibilité de consommer
de la viande, de subvenir à nos besoins pour se nourrir, mais sans faire souffrir l’animal et par conséquent un impact
écologique diminué.* Donc si la viande in vitro peut créer plus de satisfaction qu'elle ne cause de souffrances, alors
pourquoi s'y opposer ?
Cela nous amène à nous interroger sur le cadre critique qui s’impose face à toutes découvertes scientifiques
et technologiques et tout d’abord à penser l’origine de la technique. Nous nous demanderons alors à quoi
sert la technique ? Et dans quels cas faut il en limiter « l’expansion », visible en particulier
avec l’émergence des nouvelles technologies?
Nous verrons dans une première partie l’homme et la technique, dans une seconde partie nous observerons
les nouvelles technologies et l’environnement et dans une troisième partie nous constaterons les limites de la
technique.
L’humanité a été capable d’inventer les premiers outils (marteaux, armes, etc.), jusqu’à atteindre la
technologie moderne (ordinateurs par exemple) : la technique est une marque de l’intelligence et de l’inventivité
humaines. On ne parlera pas de technique ou de travail pour qualifier les productions des animaux. La première
raison en est que l’animal n’invente rien, il agit seulement par instinct, alors que l’homme agit par liberté, prévoit et
visualise le résultat de son travail dans sa tête avant de le réaliser. Marx, dans le Capital écrit ainsi « ce qui distingue
dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c'est qu’il construit la cellule dans sa tête avant de
la construire dans la ruche.» La fabrication des outils et toutes les techniques représentent la capacité de trouver
des moyens pour parvenir à ses objectifs. C’est ce qu’on nomme la rationalité instrumentale, qui désigne l’invention
de moyens techniques, d’instruments pour accéder à certains buts, comme l’explique Heidegger dans Essais et
conférence, « La question de la technique ». Le progrès des techniques a rythmé l’histoire de l’humanité. L’invention
de l’imprimerie, de la machine à vapeur, plus tard l’industrialisation ou l’invention de l’ordinateur ont profondément
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