L'homme a-t-il une vocation technicienne ?
Étude de cas : L'homme a-t-il une vocation technicienne ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tom Matias • 31 Mai 2022 • Étude de cas • 828 Mots (4 Pages) • 320 Vues
Tom Philosophie T Moulin
Matias
On oppose, par définition, la technique à la nature. Mais, il y a toujours eu de la technique, elle est donc connaturelle à l’homme. Dès qu’il apparaît, c’est déjà outillé ! Aussi loin qu’on remonte, la technique est là, disponible. En ce sens, elle est naturelle à l’homme, au sens où elle a toujours été à sa disposition, associée à l’homme. Il n’y a pas d’état pré-technique de l’homme. Trouve-t-on de la technique chez les autres animaux ou bien est-ce le propre de l’homme ?
De manière traditionnelle, on désigne par le terme d’instinct un comportement inné, régulier, qui ne nécessite aucune transmission ni aucune réflexion pour être mis en œuvre. L’homme se considérant comme l’être pensant, il renvoie l’instinct à l’animalité. Il aura fallu à Freud de nombreuses années pour faire admettre que nous avons encore en nous des traces d’instinct animal sous une forme pulsionnelle. Pourtant, cette grande frontière entre l’homme et l’animal est contestée par la psychologie évolutionniste. Pour les psychologues évolutionnistes, c’est presque l’intégralité de nos comportements humains, sociaux, et culturels qui trouverait sa racine dans nos instincts primitifs. Ces instincts suivraient la loi des trois F : Food, Fight, Fornication (nourriture, violence et sexualité). Dans la théorie évolutionniste, l’esprit humain n’est pas vierge à la naissance, il comporte des structures instinctuelles, tout comme le cerveau de l’animal. La pression culturelle éducative modifierait les comportements issus de ces instincts, sans atteindre leur force essentielle. Il s’agit donc de penser une coévolution entre l’instinct et la culture humaine, et non un triomphe de l’un sur l’autre. Ainsi, lorsque nous parlons, lorsque nous avons recours à la violence, lorsque nous pratiquons un jugement ou une activité esthétique, nous le ferions par instinct et culture. On comprend alors que la technique, comme d’autres comportements, est totalement instinctuelle dans sa source, et modifiée par des siècles d’évolution dans ses méthodes. Il n’y a plus rien d’étonnant, alors, à poser une parenté technicienne entre l’homme et l’animal, sur les plans pratique et psychique. Il est dans la nature de l'homme de fabriquer des outils pour subvenir à ses besoins vitaux. Cette posture fondamentalement technicienne de l'homme le conduit à transformer de façon radicale le milieu naturel dans lequel il évolue. Au fil des siècles, la technique progresse : des objets permettant d’accomplir des tâches toujours plus rapides et précises sont inventés, des perfectionnements sont apportés aux objets existants et de nouveaux procédés sont appliqués. Parmi la multitude d’innovations proposées, les plus efficaces perdurent. Néanmoins, cette règle de sélection est parfois contredite : le bénéfice apporté par l’innovation doit en effet être supérieur à l’effort requis pour changer ses habitudes. Les innovations techniques facilitent la vie de l’homme, en particulier dans son travail : il peut obtenir le même résultat en fournissant un effort moindre. L’automatisation semble être le stade ultime de cette libération : la machine se passe complètement de l’homme qui n’a plus rien à faire. Pourtant, Hannah Arendt l’indique : qu’il l’assiste ou la surveille, la machine oblige l’homme à suivre sa cadence de jour comme de nuit.
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