Faut-il que l'homme fasse des sacrifices en travaillant ?
Dissertation : Faut-il que l'homme fasse des sacrifices en travaillant ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeminstruis • 15 Mai 2021 • Dissertation • 2 706 Mots (11 Pages) • 798 Vues
Dissertation : Faut-il que l’homme fasse des sacrifices en travaillant ?
Lorsque l’on travaille, on se prive souvent de faire une autre activité que l’on apprécie sûrement davantage. Cependant, le travail s’impose à nous comme nécessité, pour gagner de l’argent par exemple. De ce fait, le travail occupe la majeure partie de notre vie, nous n’avons pas forcément la possibilité de l’éviter. Parfois, nous l’apprécions, parfois il est pénible et nous voulons le fuir. Nous pouvons définir le travail comme étant une activité humaine, consciente et libre. En transformant la nature, l’homme se transforme lui-même afin d'améliorer le monde dans lequel il vit. Etymologiquement, le terme “travail” provient du latin “tripalium” signifiant souffrance. Serait-ce finalement la vraie définition du mot “travail” ? En effet, nous constatons que certaines effectuent un travail indépendamment de leur volonté. L’homme n’est alors plus vraiment un être libre et semble devoir faire des concessions dans sa vie afin de travailler. Ainsi, le fait de travailler ne le rend plus forcément heureux. Afin de pallier cela, nos sociétés contemporaines ont par exemple créé un système de congés payés permettant à tous les travailleurs de bénéficier de périodes de vacances dans l’année tout en percevant leur salaire. Cela suffit-il à l’homme d’être heureux et de ne plus percevoir le travail comme contrainte ? Cela sous-entend le fait que l’homme puisse faire des sacrifices en travaillant. Nous pouvons définir le terme sacrifice comme étant une concession, un choix libre de l’homme de ne pas faire quelque chose qu’il aimerait pourtant faire pour le bon déroulement d’une autre action. Ainsi, la question à laquelle nous sommes confrontés est la suivante: L'homme fait il des sacrifices en travaillant ? Doit-il se priver de quelconque plaisir à cause de son travail? Est-il forcément confronté à faire des concessions et quels en sont les impacts dans sa vie ? Jouit-il vraiment des fruits de son travail ? Dans un premier temps nous verrons qu’il peut être possible de travailler sans forcément faire de sacrifices. Dans une seconde partie, nous verrons que l’homme est amené à faire des sacrifices en travaillant. Enfin, dans une dernière partie nous essayerons de réduire le sacrifice des hommes dans le travail.
Généralement, travailler résulte d’attendre un résultat, une récompense. Comme le dit le philosophe Kant, Réflexions sur l’éducation, “l’homme doit être occupé de telle manière qu’il soit rempli par le but qu’il a devant les yeux, si bien qu’il ne se sente plus lui-même". Le travail est ici la récompense, la satisfaction d’un désir. On pourrait en citer d'autres avantages tel que l’obtention d’un salaire permettant la satisfaction des plaisirs. La reconnaissance sociale, le respect que les individus au sein de la société vous apportent lorsque vous avez un travail. Ou encore le développement de l’esprit, de la réflexion permettant d’éviter le vice. Kant pense qu’il y a un désir moral de travailler car cela permet la satisfaction des désirs qui semble être la principale source de bonheur chez l’homme. L’homme n’a donc pas l’impression de se sacrifier lorsqu’il le travaille puisqu’il le fait dans un objectif précis. Le travail n’est pas pénible, l’individu en connaît les résultats et a conscience qu’il est préférable à l’oisiveté car celle-ci ne permet pas la satisfaction des désirs sur le long terme.
Le philosophe Hegel, La phénoménologie de l’esprit pense que le travail forme et donc, en travaillant, l’homme ne se sacrifie pas puisque cela lui sera forcément bénéfique. En utilisant l’exemple des maîtres et esclaves dans l’Antiquité grecque, il montre que celui qui travaille, l’esclave est celui qui apprend et qui se forme. À l'inverse, celui qui ne travaille pas, le maître, risque de tomber dans l’oisiveté. “En travaillant, l’Esclave devient maître de la nature”. Hegel est persuadé que l’esclave est celui qui tirera les bénéfices de cette situation puisqu’il est en train d’apprendre en travaillant. Le travail selon Hegel permettrait à l’Esclave d’obtenir une position dominante puisqu’il apprend à se libérer. Ainsi, il pense que les personnes traitées comme étant inférieures pourraient devenir assez fortes grâce au travail et parviendrait à prendre le dessus sur ceux qui les dominent. On pourrait illustrer cela par la Révolution française de 1789.
Le tiers état, composé des bourgeois et d’une majorité de la population travaillant pour la noblesse et le clergé est parvenu grâce au travail à prendre le dessus et renverser les classes dominantes qui se confortaient dans leurs positions et donc dans l’oisiveté pensant être inatteignables. Ainsi, ces personnes qui étaient peu considérées ont réussi par la force du travail à s’imposer. Le travail ne paraît donc pas être un sacrifice puisqu’il permet l’acquisition de facultés intellectuelles permettant de prendre conscience du manque de considération que l’on peut avoir au vu de sa position sociale et nous pousse à nous révolter. Le travail rend libre.
Il semblerait pourtant que le travail fasse faire des sacrifices à l’homme sans forcément lui permettre de se révolter. Cela nous mène à la question suivante: l’homme se sacrifie t-il dans son travail sans forcément en profiter par la suite ?
Nous pouvons d’une part revenir sur les causes du travail, pourquoi l’homme a t-il commencé à travailler ? L’origine du travail principalement mythologique a plusieurs sources. Par exemple, dans son œuvre Les Métamorphoses, Ovide insinue le fait que l’homme doit travailler car ne vivant plus à L’ ge d’Or où la nature subvient à tous ses besoins sans qu’il ait à travailler, il ne pourrait pas survivre. Il est donc contraint de travailler et d’instaurer un rapport de force entre la nature et lui s’il veut vivre décemment. Selon la Bible, le travail serait une punition divine à Adam et Ève qui ont désobéi aux ordres de Dieu en croquant dans la pomme provenant de l’arbre qui leur était interdit. Enfin, dans l’Antiquité grecque, les esclaves étaient obligés de travailler et d'effectuer les tâches pénibles car les grecs devaient s’adonner au travail dans le domaine humain. Même si la notion de travail semble avoir des origines diverses, elles se rejoignent toutes sur le fait qu’il s’agisse d’un acte pénible pour l’Homme qui n’a pas d’autres choix que de le faire pour sa propre survie, il en est contraint et doit l’effectuer même s’il a une autre volonté. Le philosophe Nietzsche,
...