Comparaison entre la philosophie de Descartes et Rousseau

Comparaison de la philosophie de Descartes et celle de Rousseau

Pour Descartes, la raison constitue la caractéristique principale de sa conception de l’humain. En utilisant sa raison, tout individu a le potentiel de distinguer le vrai du faux ; produire des jugements valides et des certitudes absolues et développer des connaissances nécessaires à son autonomie. Si j’existe, je peux penser et je peux douter. L’humain a aussi la libre volonté de suivre ou non les règles de conduite dictées par sa raison. Étant une source de motivation, les passions sont également une caractéristique de l’humain.

Un premier problème relevé par Descartes est l’hétéronomie, défini comme l’imposition de règles sans pouvoir choisir. Un deuxième problème consiste au mauvais usage de la libre volonté, contraire à la raison. Il soulève deux types d’erreurs : l’indifférence d’inclination basée sur l’ignorance et la non-réflexion et l’indifférence d’élection pour affirmer sa liberté. Finalement, l’excès de passions peut conduire à des dérives si les sentiments et les émotions outrepassent la raison.

Toutefois, Descartes avance plusieurs solutions. Il faut se distancer de nos passions, les encadrer par la raison et apprendre à les maitriser. Distinguer le vrai du faux est primordial et il propose le doute radical. Douter permet de trouver des certitudes et acquérir des connaissances pour s’affranchir de la tutelle et devenir autonome. Au quotidien, il recommande une morale provisoire, basée sur une réflexion antérieure ou sur un bon jugement.

Pour Rousseau, sa conception générale de l’humain se base sur l’hypothèse crédible de l’homme à l’état de nature. C’est un être libre, égal, solitaire, paisible et autonome sans égard à la raison. Les sentiments constituent son principal moteur d’action. Les principes guidant l’humain sont l’amour de soi, la pitié et l’empathie. Il cherche aussi à se perfectionner et est transformable. Donc, les sentiments, comme l’amour de soi et la pitié, la perfectibilité, l’égalité et la liberté constituent les caractéristiques humaines fondamentales.

Face à l’état de société dominé par la bourgeoisie, Rousseau relève plusieurs problèmes. Le progrès s’accélère, mais l’homme se transforme négativement. Les sentiments changent. L’amour de soi devient amour-propre et la pitié domination. On accumule des richesses et forme des classes sociales. Les inégalités conventionnelles s’accroissent, donc perte d’égalité. La spécialisation augmente la dépendance occasionnant une perte de liberté. On crée des surplus d’où le besoin d’accéder à la propriété privée.

Rousseau avance deux solutions : l’éducation et le contrat social. L’éducation préserve les sentiments animant l’enfant à l’état de nature. Elle développe l’esprit critique et la conscience sociale formant des citoyens responsables et autonomes. Comme fondation au pouvoir politique, le contrat social basé sur le consentement et l’autonomie permet une liberté et égalité civique. Tous ont les mêmes droits et obligations. Étant perfectible, l’humain peut ainsi réorienter la socialisation vers l’épanouissement individuel.

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