Déterminisme et Liberté (SARTRE & SPINOZA)
Dissertation : Déterminisme et Liberté (SARTRE & SPINOZA). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Houssam Zak • 26 Septembre 2020 • Dissertation • 886 Mots (4 Pages) • 1 856 Vues
À travers nos existences respectives il existe, et nous ne pouvons le nier, des déterminismes multiples, sociaux, spirituels, culturels et familiaux. Ces déterminismes semblent coexister avec les libertés octroyées, surtout au sein des sociétés démocratiques garantes des libertés individuelles. Notre réflexion s’attardera sur le fait que l’homme possède le libre-arbitre dans ses actions ou la prédétermination de nos actions par des forces qui les déterminent en amont, en somme l’opposition entre les libertés octroyées de l’extérieur et la liberté innée à chacun ; nous chercherons à comprendre cette liberté en tant que possibilité interne à l’homme qu’on qualifie de libre-arbitre et observer la manière dont les multiples déterminismes impactent cette faculté que possède l’homme dans ses choix, ses pensées, ses orientations, son rapport à la société et la nature.
Le précurseur de la philosophie moderne, Baruch Spinoza, jugeait le libre-arbitre comme illusoire, en défendant ce que nous considérons comme autonomie naturelle dans les choix et les actions ne serait en réalité qu’un enchainement de causes menant vers l’aboutissement d’une action. Spinoza ajoute que nous avons dans notre quotidien l’impression d’être maitres de nos actions et de nos pensées ; le philosophe hollandais stipule qu’il y a un ordre prédéterminé dans l’univers, un enchainement nécessaire des causes et des effets. Sa position est claire, l’homme est libre dans la persévérance de son être mais il demeure soumis à la nature et à Dieu. Quant à Nietzche, le déterminisme serait un ordre naturel préétabli de causes et effets, être libre d’après Nietzche et Spinoza c’est comprendre ses passions et ses affects afin de ne pas agir selon une nécessité extérieure à notre être mais selon nos propre nécessité découlant de notre compréhension rationnelle. Ces deux philosophes concluent que comprendre et connaître ce qui nous détermine, le monde immédiat nous entourant, facilite notre existence en subissant moindrement et en maitrisant les déterminisme afin de mieux accomplir notre existence. Le philosophe déterministe Spinoza affirme que nous nous croyons libres à cause de notre ignorance des causes qui nous font réagir ou agir, les concepts de liberté et conséquemment du libre-arbitre seraient donc la conséquence de notre ignorance.
Toutefois, un problème moral émerge lorsqu’il y a négation du libre-arbitre puisque la morale est inconcevable sans la présence du libre-arbitre, ne pas reconnaître le libre-arbitre déresponsabilise l’homme ce qui viendrait bousculer les paradigmes religieux théistes. Vint alors le courant de l’existentialisme avec Sartre qui apporta cette déclaration élégante et pleine de sens, « L’homme est condamné à être libre » trouvée dans son œuvre L’Etre et le Néant. Sartre développe son point sur la base de la distinction qu’il fait du monde en deux catégories, « être-en-soi » et « être-pour-soi », comprendre ces deux groupes distinctifs nous permet de mieux saisir la portée de sa déclaration susmentionnée. Un objet fabriqué par un artisan est condamné à être ce qu’il est et rien d’autre, alors qu’un homme est condamné à être libre, il a, comme le dit Sartre, une essence que l’on ne peut ni affirmer ni définir : il est.
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