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Le banquet de Platon

Étude de cas : Le banquet de Platon. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2018  •  Étude de cas  •  2 961 Mots (12 Pages)  •  1 330 Vues

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Analyse de texte n°1 → discours de Phèdre

L’amour est un DIEU parmi les plus anciens et est celui qui procure le plus de vertus à l’Homme. Dans Le Banquet de Platon, les thèmes de l’amour, dignité, Honneur, vertu, vie, morts sont abordés afin de soutenir la thèse selon laquelle Eros conduit l’Homme à donner le meilleur de lui-même. En effet, Platon, à travers le discours de Phèdre, défend la thèse selon laquelle l’amour permet en effet de triompher des obstacles, nécessaires pour conduire l’Homme à la vertu et au bonheur, impliquant l’idée que sans amour, l’Homme ne peut pas accomplir de belles choses. Mais, dans quelle mesure l’amour est-il réellement nécessaire pour accomplir de belles choses ?

1/ l’ancienneté d’Eros lui donne un caractère exceptionnel

Il ne dépend de personne, ni père ni mère, donc il est indépendant, absolu. Nul n’a autorité sur lui.

L’absoluité d’Eros montre que l’amour est essentiel, fort, puissant, a toujours existé et caractérise l’Homme dans ce qu’il a de meilleur.

Etre respectable entre tous car présent dès les origines.  Ici, Phèdre reprend Théogonie d’Hésiode pour caractériser la naissance d’Eros, Dieu primordial né en même temps que la terre du chaos primitif, force fondamental du monde, principe de cohésion de choses

2/les vertus enthousiasmantes de l’amour

Une armée d’amants et d’aimées serait la plus puissante car nul ne veut se déshonorer devant une personne que l’on aime. L’amour nous pousse à démontrer notre valeur devant l’amant car il est la source des actions les plus nobles.

Utilisation de références (arguments d’autorité) : le dévouement d’Alceste pour son mari, celui d’Achille pour son ami Patrocle. Discours très poétique et riche culturellement qui s’appuie sur des mythes célèbres et communs et des textes fondateurs de la mythologie grecque.

3/ perspective critique

Le discours de Phèdre n’est il pas trop idéaliste ? Cette vision de l’amour comme conduisant l’Homme à donner le meilleur ne cache-t-elle pas une réalité plus obscure ?

L’Amour c’est aussi, l’égoïsme, la jalousie, l’envie, les bassesses, les vilités, rancune : l’exemple de Narcisse, Madame Bovary de Flaubert, Gatsby le magnifique de Fitzgerald, Bel ami de Maupassant,  Œdipe-Roi de Sophocle, l’école des femmes de Molière

Conclusion

Discours naïf sur l’amour innocent, puissant, « qui donne des ailes ». Phèdre est le premier à produire le discours, on part donc dans le banquet avec une vision très commune, candide de l’amour, qui se complexifiera avec les autres discours. Reste que cette vision peut servir d’idéal dans une recherche d’amour et de réalisation de soi à défaut d’être une réalité constatée…

Analyse de texte n°2→Discours de Pausanias

Suite à Phèdre, Pausanias va défendre une théorie de l’amour qui distingue deux éléments : le corps et l’âme. En effet, il y a deux sortes d’amour car il y a deux Aphrodite. Eros n’est pas unique, il est double. Cela est l’occasion pour Pausanias de formuler un discours sentencieux et moralisateur : seul l’amour qui vise à l’éducation de l’esprit doit être admis. Il développe 3 thèses : la théorie des 2 amours, la diversité des mœurs relative à l’amour et ses règles  à Athènes et dans les autres cités. Mais, dans quelle mesure doit-on mettre en opposition deux sortes d’amours, le vulgaire et le céleste ? Pour quelles raison l’amour se trouve-t-il ainsi dissocié à travers une condamnation de tout amour charnel ?

  1. L’amour est double (vulgaire et céleste)

Dualité des deux Aphrodite : céleste et vulgaire

Le vulgaire préfère le corps alors que la céleste préfère l’âme au corps. L’Aphrodite vulgaire inspire l’amour sensuel et bas, défini par le plaisir charnel, physique ; attirance par la beauté extérieur, par l’apparence. Au contraire, l’Aphrodite céleste pousse l’amant à aimer l’intériorité de l’aimé, elle inspire l’amour porté pour des raisons intellectuelles et vertueuses.

Eloge du bel amour

  1. Diversité des coutumes

Pour asseoir son discours, Pausanias s’appuie sur des arguments par l’exemple : il montre que toutes les cités n’opèrent pas de la même façon relativement à l’amour. Ce faisant, il rabaisse les visions des coutumes différentes de celles pratiquées à Athènes. Par exemple, chez les boétiens, les Ioniens, considérés comme des barbares, c’est l’Amour vulgaire qui triomphe et on condamne la relation amant/aimé.

Au contraire, à Athènes, la « pédérastie » est belle et admise, Pausanias montre que l’on doit choisir l’aimé en fonction de ses qualités, de ses vertus, de sa noblesse d’âme. Mais… n’est ce pas le propre de l’amour que d’être le fruit du hasard ou de l’absence de raison ?

  1. Diversité des jugements relatifs à l’amour

L’amour populaire est instable, car l’objet de l’amour n’a pas de constance non plus. Trahison, mensonge, apparence de la beauté ne conduisent pas à former un homme et élever son esprit. Il en reste à des considérations viles.

L’amour céleste recherche la constance, l’amour céleste fait progresser l’aimé, par l’éducation. Pédagogue/jeunes gens. Ce n’est donc pas l’amour pédérastique qui est condamnable mais la manière donc il est pratiqué : il doit être inspiré par l’Aphrodite céleste

  1. Perspective critique
  • Pausanias est « rétrograde » : vision archaïque des femmes comme tentatrices
  • La relation amant/aimé est louable qu’en vertu de l’aspect éducatif
  • Chauvinisme pour les coutumes d’Athènes
  • Absence de passion et de plaisir dans sa vision de l’amour

L’amour populaire/l’amour céleste. Une complexification de la définition d’Eros : d’un Dieu unique et idéal (Phèdre), on saisit dorénavant des nuances (dualité, vulgarité/beauté)

L’enjeu est de montrer la vertu éducative de l’amour et donner un sens à la relation entre l’amant et l’aimé.

Analyse de texte n°3→discours d’Eryximaque

Thèmes : l’amour, Eros, la maladie, la musique, le corps, la divination, les dieux, l’astronomie, le cosmos (le monde/l’univers)

Thèse : Eryximaque reprend pour partie pour le thèse de Pausanias sur les Deux amours (Amour Céleste, Amour Vulgaire) mais il s’en démarque en montrant que l’Amour est une conciliation, une concorde entre les contraires (là où Pausanias condamne l’Amour vulgaire au profit de l’Amour céleste) et il ajoute que l’amour défini équilibre n’est pas seulement valable pour les rapports humains également pour tout l’univers, pour tous les objets. En effet, Eros, nature double, régit non seulement les relations humaines (amoureuses, amicales, sociales), mais tous les phénomènes biologiques, physiques, cosmologiques.

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