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Platon, Le Banquet

Commentaire de texte : Platon, Le Banquet. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  3 388 Mots (14 Pages)  •  1 394 Vues

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 Platon, Le Banquet

   

    Planton est un philosophe de l'Antiquité grec qui avait pour habitude de présenter ses œuvres sous forme de dialogues. Dans ceux-là Socrate a une place importante puisqu'il était le « maître » du philosophe. Il est celui qui permet au dialogue, à la penser, d'évoluer ce qui lui procure le surnom d'« accoucheur des âmes ». Enfin Platon, à travers ses dialogues, met en lumière une chose importante dans le raisonnement, soit la recherche du vrai : le fait que la connaissance est obtenu à plusieurs ce qui permet de se détacher des « à priori » et de pouvoir accéder à l'universel. Dans cette œuvre, Platon ne manque pas à sa réputation. En effet Le Banquet  a lieu à l'occasion de la victoire du poète Agathon à un concours de tragédie. Il a ainsi invité plusieurs de ses amis. Ceux-là décident tous de ne pas respecter la tradition du banquet, soit s'alcooliser, mais plutôt de faire l'éloge de l'Amour et plus précisément du Dieu Eros. Comment à travers cette œuvre, et l'éloge de Socrate, est défini l'amour platonique ? Nous verrons dans un premier temps les diverses théories sophistes, pour la plupart, présentés par les premiers invités et qui semblent très incomplètes. Puis nous nous attardons sur le discours de Socrate, ou plutôt de Diotime, qui aboutit à une conclusion complète sur cette éloge de l'Amour.

    Lors du Banquet, qui est ce que l'on pourrait considérer comme une fête où trinquer va de soi, les hommes s'y réunissent afin de boire tout en écoutant une jeune femme qui joue de l'aulôs, un instrument à vent.  Cependant encore ivre de la veille, les invités décide tous de déroger à la règle et donc de ne pas boire. A la suite d'une suggestion de Phèdre, les participants se rendent compte que le Dieu Eros, le Dieu de l'amour, a été délaissé de toute éloge par les poètes et décide alors d'en faire le sujet principale de cet événement. C'est donc Phèdre, à l'origine même du thème de la discussion, qui commence son discours. Il s'attarde tout d'abord à présenter Eros comme le Dieu le plus ancien, il serait alors un principe universel. Pour Phèdre il est donc à l'origine de nombreux bienfaits, il est notamment le lien entre l'amant et l'aimé. Ici amant a un autre sens, il s'agit de celui qui a de l'amour pour une autre personne et n'a alors pas de réel lien avec la connotation qu'il a aujourd'hui. Phèdre évoque le côté éducatif de l'amour, en effet il précise : « Car, pour un amant, il serait plus intolérable d'être vu par son aimé en train de quitter son rang ou de jeter ses armes que de l'être par le reste de la troupe ». Ainsi ici Phèdre met l'accent sur les effets de l'amour : celui-ci nous pousse à rechercher l'admiration de l'autre, à tenter d'être vertueux pour l'autre afin d'échapper notamment à la honte. Il donne alors à son discours des valeurs patriotiques car l'aimant et l'aimé sont ceux qui sont lier d'une cohésion tel qu'ils seraient pratiquement invincible. Il explicite sa pensée par l'exemple d'Alceste, une tragédie et légende grecque. Alceste, la femme du roi Thessali se sacrifie en prenant la place de son mari dans L'Hadès  est par la suite sauvé par Heraclès. Son sacrifice est donc témoin d'un amour des plus noble pour Phèdre. En effet, selon lui, l'amour semblerait insuffler une force importante, qui émane d'un honneur placé bien plus haut que tout. Cependant cette éloge de l'amour noble semble relever plus d'un intérêt égoïste. Ces actions qualifié comme morales et bonnes ne sont motivées que par un intérêt précis : plaire et obtenir les faveurs de son amant. Il définit alors un amour pragmatique car la récompense est au sein même de la morale dictée par l 'amour.

     Pausanias reprend par la suite Phèdre en précisant qu'il y a en fait deux Eros, à l'image des deux Aphrodites, l'un « Celeste », l'autre « Vulgaire ».Aphrodite étant la déesse de la séduction, elle représente autant la beauté du monde que son caractère vicieux et trompeur. Ainsi l'Eros « Vulgaire » est relié aux femmes ainsi qu'aux hommes et est donc hétérosexuel. Il n'est autre qu'une satisfaction sexuelle simple, les pulsions et le désir sont alors au sein même de cet Eros. Le corps prend le dessus sur l'âme et il est représentatif d'un désir libre et non maitrisé pour Pausanias. Opposé à cela, L'Eros « Celeste » se manifeste seulement pour les hommes et renvoie à un amour durable qui cultive bien plus l'amour des âmes que celui charnelle. En effet dans l' Athènes antique, la pédérastie, soit une forme d'homosexualité, est considéré comme un moyen d'éduquer les jeunes garçons. Les désirs considérés comme éléments de la nature de l'homme par les grecs qui cherchent tout de même a encadrer ceux-là par la pédérastie. Celle-ci est une relation bien particulière entre un homme et un jeune homme. Le plus vieux est l'amant, soit l'éraste, est un mentor qui est celui qui peut dévoiler sans passion sans gène. L'aimé, l'éromène, qui est donc sous la tutelle de l'amant, se doit d'être dans la discrétion. Ainsi la pédérastie se devait de canaliser l'attirance érotique se qui permettait de former des citoyens adultes. Cet enseignement était nécessaire pour les grecs du au fait qu'aucun enseignement en école n'était organisé. Ainsi ces deux discours révèlent la valeur morale de l'amour, mais aussi son but éducatif : la relation mène à l'éducation. Cependant son discours révèle certaines incohérence, il présente l'amour « Céleste » comme mesuré et encadré or il légitime la « parjure » de l'amant. Son discours initie alors au relativisme en amour, caractéristique aux sophistes, qui assure que « l'homme est la mesure de toute chose » tel le disait Protagoras. En fait son discours sur l'importance d'encadré l'amour afin de ne pas le rendre «  Vulgaire » est relatif aux hommes ; « rien n'est simple ; rien n'est beau ni laid en soi ». Il masque en fait son autolâtrie et son intérêt à travers un amour qui semblerait noble.

     Au moment de prendre la parole, Aristophane est pris d'un hoquet et laisse alors la place à Eryximaque. Celui-ci est un médecin, il va s'opposer quelque peu au discours de Pausanias qu'il juge d'incomplet. Eryximaque va tenter de donner une définition de l'amour et d'Eros. Il étend d'ailleurs celui-ci à tous les domaines de l'existence, qui touche non seulement l'homme mais aussi toute la nature, ceci étant une conclusion qu'il tire du discours de Phèdre présentant Eros comme le plus ancien des Dieux. Il reprend aussi la thèse des deux Eros de Pausanias en précisant qu'il ne s'agit pas de séparer les deux, voire d 'en choisir un, mais plutôt de les concilier. L'amour est alors , selon lui, universel, il réunit les opposés : « les opposés s'attirent ». Cet art d'unir, harmoniser les opposés, il le présente comme émanant de la médecine. Eryximaque indique alors que l'attirance naturelle entre les contraires est un principe universelle notamment au niveau de la pédérastie. En effet, l'aimé recherche en l'amant ce qu'il ne possède pas : la sagesse et ainsi l'amant recherche en l'aimé ce qu'il n'a pas non plus : la jeunesse. Ainsi c'est donc l'amour qui va permet de les lier de façon harmonieuse. La médecine est associer à l'amour et donc à Eros par Eryximaque, soit l'art de donner naissance à l'amour en harmonisant les opposés. Cette théorie est rapportée à l'agriculture, la musique. En effet il reprends notamment les dires d'Héraclite, un philosophe, concernant  l'ordre du monde résultant d'un équilibre constamment instable entre les éléments contraire : tel que le feu et l'eau. Cependant le médecin s'écarte quelque peu de la doctrine d'Héraclite, en affirmant qu'il faut supprimer ses différences, son discours est alors conformiste. En effet derrière une éloge d'Eros, préconisant une vertu valorisée, se cache plutôt une éloge sur les relations de pouvoir. Eros serait donc ce qui permettrait de rendre vertueux afin de plaire aux autres et de servir nos intérêts.

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