Platon " le banquet"
Commentaire de texte : Platon " le banquet". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rosanna Tan • 29 Décembre 2015 • Commentaire de texte • 2 019 Mots (9 Pages) • 3 418 Vues
L’amour, sujet universel et central de la vie humaine, à été et l’est encore aujourd’hui, une source de questionnements dans la réflexion des Hommes. En effet de nombreux philosophes se sont penchés sur cette question et tente de définir ce sentiment. C’est ainsi que plusieurs caractérisations de l’amour va nous être offerte. Néanmoins une grande majorité d’Homme définit l’amour comme un sentiment d’affection, d’attirance sentimentale entre deux êtres. Ainsi ce que nous annonce Platon, philosophe grec, dans le discours d’Aristophane tiré du Banquet écrit aux alentours de 375 avant J-C, est paradoxal à ce que pense la plupart des personnes. Effectivement Platon, parle de l’amour comme le désir de chacun qui est « de s’unir avec l’être aimé » ; d’autant plus il justifie cette thèse par le « souhait de retrouver cette totalité » qui est idée de perfection.
Dès lors ce paradoxe présente des interrogations : Comment Platon conçoit-il ce désir amoureux? Sachant qu’un désir est synonyme de souhait : quelles sont les raisons de ce désir ? Et quant est-il de « cette totalité » dont ce dernier nous parle?
Pour répondre à ces questions, on traitera dans un premier temps le désir amoureux qui est le désir d’unité avec l’être aimé, puis dans un second temps nous allons expliquer l’origine de ce désir amoureux.
L’enjeu est d’ordre moral puisque l’objet du texte est d’apporter une réponse sur le sens de l’amour.
Tout d’abord il faut savoir que le désir au sens philosophique du terme est considéré comme l’ « essence de l’homme ». En effet d’après Kant le désir résulte de la raison et de l’imagination de chacun. Ainsi le désir est spécifique à l’Homme. Nous savons que la raison est le fruit de notre faculté de langage et de nos expériences sensibles. De là, elle nous permet de nous orienter vers l’idéal et le possible. Par ailleurs nous savons aussi que l’imagination est le pouvoir des compositions d’images. D’autant plus elle permet de se représenter les sensations des objets imaginés. Dès lors on comprend que le désir est le fait que la raison et l’imagination puissent souhaiter par composition d’images et d’expériences, que quelque chose inexistante devienne réel. Ce souhait est provoqué par un manque à combler, distinct des besoins primitifs. Il y aurait au cœur de l'homme une absence de plénitude qui aspirerait ce dernier à se combler. Or d’après Platon, l’amour est synonyme de désir, ainsi cet amour ne serait qu’un remède lié à un manque que chacun de nous ressent. De là nous allons nous demander, par quels moyens Platon fait-il passé l’amour comme étant un désir ?
Dans le Banquet, Platon énonce dès la première phrase que les amants « reposent sur la même couche ». Le mot « couche » ici, définit comme un lit, est considéré comme un objet symbolique du couple. En effet le lit, est un lieu de prédilection des amoureux. Ainsi par cette expression Platon fait allusion au désir sensuel et physique. Or l’amour induit chez tout être vivant un acte sexuel, qui est une force d’abstraction permettant aux amants de se retrouver dans la même couche. Ce qui évoque une idée d’unité provoqué par un désir sexuel. Par ailleurs on remarque également, qu’Héphaïstos, dieu grec du feu et de la forge est mis en scène. Ce dernier se dresse devant les amants et pose une question qui commence par ces termes : « Que désirez-vous », de ce fait on voit que le Dieu crée un manque chez ces derniers en les invitant à chercher ce qu’ils aimeraient avoir de plus que ce qu’ils ont. De là les amoureux sont dans « l’embarras », ne sachant pas quoi répondre, ils en deviennent gênés par la difficulté de la question, on pourrait croire qu’ils ne voient pas ce qu’ils désiraient. Néanmoins Héphaïstos ne s’en arrête pas à la, il introduit par le biais d’une deuxième question, le « souhait » qu’ils devraient avoir, qui est « de se fondre le plus possible l’un avec l’autre », il fait donc rendre compte aux amants ce qui leur manque. D’autant plus Héphaïstos « consens à [les] fondre ensemble », le vœu en devient alors de l’ordre du possible ce qui renforce ainsi ce sentiment de manque, et provoque chez ces amoureux maintenant désireux, à vouloir former à deux « un même être ». Ainsi Platon montre que l’amour est un désir fondamentalement lié à l’unité de deux être. Mais pourquoi deux êtres aimants veulent-ils absolument ne former qu’un ?
Pour Platon aimer c’est désirer quelque chose par l’être aimé. Effectivement être amoureux c’est ne savoir vivre l’un sans l’autre autrement dit ne concevoir une vie sans l’autre et « ne [se] quitter l’un l’autre ni le jour ni la nuit ».C’est pour cela qu’Héphaïstos est évoqué dans le texte, car étant dieu de la forge, il a pour but d’accomplir le souhait de l’âme de chacun des Hommes, qui est pourtant inexprimable mais qu’on le devine toutefois. Ce souhait est « fondre » l’être aimé et l’être aimant tout au long de leur vie. Ici c’est l’idée de fusion c'est-à-dire d’unir deux personnes en un indissoluble alliage charnel et spirituel au point qu’ils formeront « qu’un seul être ». Cette raison de fusion se traduit comme le manque d’une moitié de nous dans l’être aimé. Par ailleurs nous savons également que l’Homme recherche l’amour en vue d’ « une vie en commun », et d’un futur ensemble afin que leurs destins soient liés. En effet le couple à le désir du partage, le désir de vivre des événements, des expériences, des sentiments ensemble. Mais également d’un désir de dialogue qui résulte de la faculté de langages donc de la raison d’où l’amour du beau. Cette totalité d’épreuves, à aussi pour partage, un partage continuel, en d’autres termes, l’amour à une dimension temporelle dans sa durée. En effet Héphaïstos veut les unir « durant toute [leur] vie » et même « après [leur] mort » chez Hadès. Ainsi l’image du couple revivant après la mort, après un au-delà, entraine une dimension religieuse de l’amour car l’idée
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