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Explication de texte philosophique - Propos d'Alain

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Par   •  27 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 835 Mots (8 Pages)  •  17 566 Vues

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        Dans cet extrait des Propos, paru en 1923, Alain expose sa vision du comportement des individus face au bonheur.

Il montre que le comportement des gens face au bonheur et la conception qu’ils en ont, se divise en deux grandes catégories : une partie des hommes a un comportement passif, attend que le bonheur arrive de l’extérieur, tandis que d’autres sont actifs, acteurs de leur bonheur, ils n’attendent pas qu’on leur « serve le bonheur sur un plateau » mais savent reconnaître et s’emparer de ce qui peut les rendre heureux.

C’est par la comparaison de ces deux attitudes qu’Alain expose sa thèse, son idée selon laquelle le bonheur est un engagement de l’individu envers lui-même.

La réflexion d’Alain se déploie en deux grands mouvements.

Dans un premier mouvement (l.1 à 6) Alain démontre la facilité à atteindre le malheur. Selon lui en faisant preuve de passivité, en ne  cherchant pas son bonheur ou en attendant qu’il vienne de l’extérieur, on accède finalement au malheur ou tout au moins au mécontentement. Dans un second mouvement (l. 7 jusqu’à la fin) Alain aborde la beauté du bonheur qui se dégage dans une attitude où l’individu cherche à être acteur de son bonheur  (l.7 à 8) mais il montre que même dans cette attitude dynamique il y a parfois des difficultés à parvenir au bonheur, des difficultés qui viennent de facteurs extérieurs (l.9 à 16).

Alain montre ainsi qu’il est insensé d’attendre que le bonheur vienne de l’extérieur sans agir, sans y prétendre véritablement.

        Dans la première partie de son texte Alain explique la facilité de l’affliction.

Alain commence son texte par la phrase déclarative suivante « il n’est pas difficile d’être malheureux ou mécontent » par cela, il annonce la tournure que va prendre la première partie de son Propos (l. 1 à 6), c’est-à-dire qu’il va aborder la facilité à se conforter dans une attitude passive, la facilité à accéder au malheur.

Il illustre cette attitude générale d’attente par une posture physique (l.1 et 2) qui consiste à s’asseoir et attendre à la manière d’un « prince qui attend qu’on l’amuse » et à regarder les autres individus qui agissent pour leur bonheur et le cherchent dans toute chose.

Il y a pour lui dans les regards adressés à ces acteurs de leur bonheur de «l’ impatience et de la colère » au vu du bonheur auquel s’adonnent les autres individus, une forme de jalousie en quelque sorte. De tels sentiments surviennent à la vue du bonheur d’autrui car ceux qui se conduisent à la manière de « princes qui attendent » ressentent un certain mépris, une certaine supériorité « majestueuse » pour ceux qui se contentent de petites choses et qui n’attendent pas qu’on les serve, ceux qui ne restent pas passifs, les « ouvriers ingénieux » comme les appelle Alain.

Il décrit ces derniers comme ayant des points communs avec les enfants (l.5), en effet ils n’ont pas besoin de beaucoup de choses pour faire leur bonheur pourvu qu’ils en aient la volonté.

Suite à cela, Alain prend la parole à la première personne dans son texte (l.5 et 6) pour exprimer son opinion au vu d’une telle attitude méprisante et qui se conforte dans l’ennui. Face à ce type de comportements sa réaction est la fuite. Il fuit parce-que son expérience, sa rencontre de certains individus lui a permis de comprendre qu’il était impossible de distraire celui qui se conforte dans la passivité puisque cette arrogante et ennuyeuse passivité vient de l’individu lui même.

        Dans le second mouvement, Alain aborde la beauté qui découle du bonheur.

Après avoir comparé dans sa première partie les gens heureux à des enfants il parle directement d’enfants pour signifier les « ouvriers ingénieux », ceux qui oeuvrent pour leur bonheur, les actifs. Par cette métonymie il explique pourquoi le bonheur est beau à voir, c’est justement parce que les « enfants » (pour parler comme Alain) « n’attendent pas que l’on joue pour eux » c’est-à-dire qu’ils n’attendent pas que le bonheur leur « tombe dessus » sans rien faire, mais qu’ils sont occupés, corps et âme, à faire tout leur possible pour atteindre cet état de satisfaction durable, de contentement immuable.

Cependant, Alain a conscience que cette mécanique pour la construction du bonheur n’est pas toujours en marche. En effet, il parle « d’enfants boudeurs » qui « refusent toute joie », il mentionne également le fait qu’il y en a de tels qui ne cessent jamais de bouder. Dans ces derniers on comprend alors que l’on retrouve les « princes « méprisants  qui attendent qu’on les amusent, dont il était question dans la première partie.  

Ensuite Alain se place du côté des « ouvriers ingénieux » et justifie leurs bouderies momentanées par le fait qu’il est difficile d’être heureux en permanence puisqu’au delà des éléments qui dépendent de nous il y a également nombre d’événements extérieurs contre lesquels on ne peut agir (décès, maladie, guerre, succès ou défaite d’entreprises etc.). Mais il expose son idée, et encourage les « ouvriers ingénieux » à la suivre : c’est l’idée qu’il ne faut pas partir vaincu face au bonheur en se disant qu’on ne l’atteindra jamais mais qu’il faut se battre de toutes ses forces, qu’il faut mettre toutes les possibilités de son côté pour y parvenir qu’il faut agir pour son bonheur et non pas subir servilement.

Pour la dernière proposition du deuxième mouvement de son Propos, Alain  prend de nouveau la parole à la première personne, comme pour résumer son idée que l’accès au bonheur ne peut pas avoir lieu sans la volonté puisqu’elle est l’aiguillon qui pousse l’individu à agir pour son propre bonheur et qui ne le laisse pas devenir un être arrogant attendant l’arrivée miraculeuse de son bonheur en subissant les aléas de la vie.

        Par ce texte philosophique, Alain cherche à faire prendre conscience à ses lecteurs de la facilité à se laisser aller dans le malheur, le mécontentement et de la complexité à accéder à un bonheur constant.

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