Si Dieu n'existe pas tout est permis ?
Dissertation : Si Dieu n'existe pas tout est permis ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar audreysnchez • 13 Décembre 2021 • Dissertation • 2 759 Mots (12 Pages) • 578 Vues
SI DIEU N’EXISTE PAS TOUT EST PERMIS
« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu ». C’est ainsi que l’apôtre Paul traduit le pouvoir de Dieu dans la Bible, dans l’Epitre aux Romains qui est une lettre du Nouveau Testament que Paul a envoyée à l’Eglise de Rome (Romains 13:1). Dieu aurait donc une autorité à travers les différentes formes de pouvoir et l’homme croyant doit alors se soumettre à cette autorité qui vient de Dieu, au sein de la religion chrétienne.
Dieu est une entité spirituelle, religieuse considérée en général. Pourtant, Dieu ne peut être défini car chaque religion a sa propre définition. Dieu peut être au singulier dans les religions monothéistes ou bien au pluriel dans les religions polythéistes. Dieu est cependant représenté pour les humains à travers les religions. La religion par définition est un système de croyances et de pratiques qui, dans le respect et la vénération, relie des hommes entre eux et avec une instance non sensible, et donne sens à l’existence subjective. Ainsi, par son expression à travers la religion, Dieu a une dimension unificatrice et régulatrice des hommes et de leur nature. Cependant, Dieu est différent pour toutes les sociétés. En effet, tous les peuples, depuis la préhistoire, toutes les civilisations ont enfanté leurs religions. La plupart d’entre elles répondent à un double besoin : d’une part la volonté de percer le surnaturel, de donner un sens aux mystères qui dépassent l’entendement humain et d’autre part, la volonté d’organiser la société en liant les hommes par des rites, en leur faisant accepter des lois considérées comme sacrées. Pour autant, il existe et a existé des milliers de religions différentes qui trouvent un Dieu dans différents éléments, que ce soit dans les éléments de la nature pour les animistes, dans différentes incarnations pour les polythéistes, ou dans un seul Dieu unique pour les monothéistes. Ces derniers sont pour la plupart des religions révélées c’est-à-dire que leur doctrine est fondée sur une révélation que Dieu a faite à un prophète, un messager de Dieu.
« Si Dieu n’existe pas, tout est permis. » A travers ces mots, Dostoïevski dans Les frères Karamazov (1879-1880) exprime la fonction qu’aurait Dieu d’ordonner les hommes, de les encadrer. Sans lui, il n’y aurait pas d’ordre, de règles et donc de vie commune en paix. Cependant, est-ce que Dieu et donc la religion encadre réellement la société ? Si historiquement, les sociétés se sont formées autour de religions, est-ce que la croyance en Dieu a permis l’ordre et le respect de ce que Dieu aurait donné comme règles ? Une société sans religion est-elle réellement synonyme de désordre, d’immoralité ? La religion n’a-t-elle pas aussi permis conflits, violences et horreurs inhumaines ?
Dans quelle mesure la religion a-t-elle été centrale dans l’organisation et la règlementation de la société mais n’est pas seule à avoir ce pouvoir et a donc des limites ?
S’il est vrai que la religion est centrale pour limiter l’homme, il n’en demeure pas moins vrai que Dieu est aussi l’objet de violences et qu’Il peut être dépassé pour ordonner la société.
La religion est centrale pour limiter l’homme car ce dernier, animal de pulsion est ainsi sous le contrôle de Dieu, divinité suprême à travers les religions qui organisent et règlementent les sociétés.
En effet, selon Thomas Hobbes dans Le Léviathan, « l’homme est un loup pour l’homme » autrement dit Homo homini lupus est. Ainsi, l’homme serait un danger pour les autres hommes car il est dominé par son désir de domination et son animalité. Les hommes ne pourraient pas vivre en communauté sans une tierce personne représentée chez Hobbes par la figure du Léviathan. On retrouve cette idée de la nature de l’homme dans la religion bouddhiste qui tient un discours appelé la roue du dharma ou la roue de la loi. Les « quatre vérités » sont à la base de cette doctrine : 1) toute existence est souffrance, 2) la cause de cette souffrance est le désir sans fin et illusoire après lequel l’homme court, 3) le moyen de faire cesser cette souffrance est de se détacher de ce désir et 4) que l’on peut y arriver en suivant l’« octuple sentier » édicté dans la religion bouddhiste. Ainsi, si la figure tierce que représente le Léviathan est communément liée à l’Etat et donc au pouvoir politique, la religion a aussi eu ce rôle dans l’histoire. En effet, l’homme a pu vivre en paix au sein d’une communauté, principalement grâce à des croyances communes qui ont unifiées les hommes. La religion a ainsi organisé la vie sociale mais a aussi créé l’ordre social en soumettant les hommes à une morale incontestable fondée sur une définition des principes de bien et de mal. Selon Emile Durkheim dans Les formes élémentaires de la religion (1912), le sentiment religieux a exprimé et renforcé le sentiment d’appartenance à une société que ressent l’homme. Ainsi, les êtres humains ont été unifiés au sein de sociétés notamment grâce au rôle unificateur de la religion qui, au nom d’entité(s) supérieure(s), limite les pulsions animales de l’homme pour lui permettre de vivre en communauté.
De plus, Dieu règlemente les comportements humains en sanctionnant. En effet, dans de nombreuses religions, la parole de Dieu est transcrite sous forme de texte où on y retrouve les classifications d’actes jugés comme étant mauvais. Ces actes doivent alors être suivis de sanctions. On retrouve ainsi dans Le Coran (texte sacré de l’islam) : « Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main (aydiy), en punition de ce qu’ils ont acquis et comme châtiment de la part d’Allah. » Ici, Dieu (Allah), sanctionne le vol par l’amputation des mains des voleurs. L’idée de sanction se retrouve dans plusieurs textes sacrés comme la Bible qui demande de couper la main de la femme qui aurait agressé les parties génitales d’un homme. Cependant, la sanction n’est parfois pas aussi directe. En effet, les croyants catholiques par exemple ont comme sanction principale de leurs mauvais actes, l’enfer. La vie après la mort pour de nombreux croyants dans diverses religions est centrale. Notre vie sur Terre est limitée et se doit de l’être afin d’avoir accès à une vie meilleure après la mort. Ainsi, selon Pascal, croire en Dieu serait un pari bien plus avantageux que de ne pas y croire. Selon lui, si l’on calcule le produit du gain possible (le Salut, qui est de l’ordre de l’infini) par la probabilité de l’obtenir (soit une chance sur deux), on constate qu’il est infiniment supérieur à la mise (c’est-à-dire vivre en chrétien, ce qui est de l’ordre du fini).
...