Le scepticisme

La thèse du sceptique c’est que « La vérité est inaccessible car tout est incertain », ou que « nous n’avons pas accès à la vérité car il est impossible de parvenir à une certitude ».

Aux yeux des sceptiques, l’attitude la plus sage est la suspension du jugement (en grec « épochè ») car ne plus rien affirmer permet d’éviter l’erreur et de tranquilliser son âme. Cette même idée est défendue par plusieurs sceptiques grecques qui ont apporté des arguments à leur attitude. Ces arguments nous sont présentés par Sextus Empiricus dans les Esquisses pyrrhoniennes. Il s’agit des 5 modes d’Agrippa :

5 modes d’Agrippa :

1. Argument fondé sur la contradiction des opinions. Sur la même question, on trouve toujours différentes réponses. On parle de force égale, de l'effet produit par différents arguments aussi forts.
2. Argument fondé sur la régression à l’infini. La vérité ne peut pas être acceptée sans preuve, mais le sceptique répondra toujours « Prouve ta preuve ». Chaque preuve a besoin d’une autre preuve à l’infini.
3. Argument fondé sur la nécessité d’accepter des postulats invérifiables. Ne pouvant remonter de preuve en preuve à l’infini, l’esprit accepte toujours sans démonstration un point de départ qui est une simple supposition.
4. Argument fondé sur le diallèle. Un raisonnement tombe dans le diallèle lorsque pour prouver un point A, on a besoin d'un point B, mais que pour prouver ce point B, on a besoin du point A. (exemple = pour prouver la valeur de ma raison, il faut que je raisonne, donc que je présuppose la valeur de ce qui est en question).
5. Argument fondé sur la relativité de toutes choses. L’affirmation sur un même objet diffère d’un individu à l’autre, ou parfois chez un même individu selon les moments.

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